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2014-12-27 | Readers 2718 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Sourate al-Kawthâr (L’Abondance) CVIII (1)


Sourate al-Kawthâr  (L’Abondance) CVIII  (1)

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bi-smi-Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

إِنَّاأَعْطَيْنَاكَالْكَوْثَرَ(١)

Innâ a‘taynâka al-kawthar

Nous t’avons certes donné l’Abondance,  (1)

فَصَلِّلِرَبِّكَوَانْحَرْ (٢)

fa-salli li-rabbika wa-nhar

alors prie pour ton Seigneur et sacrifie. (2)

إِنَّشَانِئَكَ هُوَ الْأَبْتَرُ (٣)

Inna shâni’aka huwa al-abtar.

Celui qui te hait est lui certes sans postérité. (3)

Première approche de la sourate en nous aidant de l’interprétation de cette sourate de Sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », et de celles de sheikh Makârem Shîrâzî dans al-Amthâl, de sayyed Hassan al-Mustafawî dans son « Tahqîq fî kalimât al-Qurân al-karîm» et de docteur Mahmoud Bostani dans « al-tafsîr al-binâ’î lil-Qorân al-karîm ».

Pour nous familiariser avec la lecture du Coran, nous avons essayé de développer ici une méthode de lecture qui nous permet d’arriver au cœur de la sourate malgré nos faibles connaissances de l’arabe, et, dans un premier temps, repérer les mots d’articulation (et par suite de les retenir par cœur) pour dégager la structure de la sourate. En sachant qu’il y a une unité constitutive de la sourate. 

Cette sourate comprend trois versets, le « Basmalah »(1) étant inclus dans le premier verset. Elle est une des plus courtes du Coran. Selon l’avis le plus répandu, elle fut révélée à La Mecque. Certains dirent à Médine, et d’autres, peut-être deux fois, une fois à La Mecque et une seconde fois à Médine.

PREMIÈRE APPROCHE GLOBALE

Si on considère la sourate d’une première approche globale, structurale, on peut constater que le premier et le troisième versets commencent par la particule de confirmation  « Inna » qui doit être suivie d’un nom (au cas direct nécessairement, c’est-à-dire se terminant par la voyelle « a ») ou d’un pronom suffixe. Elle est utilisée pour mettre en valeur le terme de départ. Dans le premier verset, le mot « Inna », est suivi par un pronom suffixe «  » (1ère personne du pluriel). Que ou Qui représente-t-il ? Dans le troisième verset, le nom qui suit est « shâ’ina-ka ». Qui est-il ?

Ainsi, au premier coup d’œil, on peut voir que cette sourate est composée de deux informations, de deux affirmations qui ont un lien entre elles – celui qui est entre les deux mots « al-kawthar » du premier verset et « al-abtar » du troisième verset. 

Ainsi, la sourate met en jeu trois « personnes » :

-le Locuteur, Celui qui parle, à la première personne du pluriel : qui représente-t-Il ? Pourquoi s’exprime-t-Il à la première personne du pluriel ?

-l’interlocuteur, celui à qui le locuteur parle : qui est-il ?

-puis vient une troisième personne à propos de qui le Locuteur parle, qui a un lien avec l’interlocuteur du fait du pronom suffixe à la seconde personne du singulier renvoyant à lui (« shâ’ina-ka »). De plus, le Locuteur insiste sur cette personne, du fait de la présence du pronom personnel masculin singulier qui suit le mot (« shâ’ina-ka ») : « huwa ». Qui est cette 3e personne en lien avec l’interlocuteur ? 

Le second verset est introduit par la particule « fa » qui indique soit une succession de fait soit une relation de cause, de but ou de conséquence, en relation avec le premier verset.

De plus, on peut noter, dans ce verset, l’emploi de l’impératif et la présence d’une conjonction de coordination « wa » (et) reliant les deux verbes : le Locuteur demande à l’interlocuteur de faire deux choses particulières, suite à l’information donnée dans le premier verset. 

Dans ce verset, on découvre que la nature du lien qui existe entre le Locuteur et Son interlocuteur : le Locuteur est le Seigneur de l’interlocuteur qui donne des ordres à Son sujet.  

Récapitulation des particules de cette sourate à retenir par cœur :

inna : la particule de confirmation qui doit être suivie d’un nom (au cas direct nécessairement, c’est-à-dire se terminant par la voyelle « a ») ou d’un pronom suffixe. Elle est utilisée pour mettre en valeur le terme de départ. Elle est souvent traduite par « certes ».

fa : qui indique soit une succession de fait soit une relation de cause, de but ou de conséquence (= alors)

wa : une conjonction de coordination reliant deux éléments de même nature (= et) 

Reste à découvrir le sens des principaux mots présents dans la sourate qui nous permettra de comprendre de quoi il s’agit, même de façon apparente.

ÉTUDE LEXICALE

« a‘taynâ-ka  » : « a‘taynâ » 4e forme dérivée (qui a très souvent un sens factitif ou causatif) du verbe  «‘a » à la 1e personne du pluriel au temps du passé et « ka » pronom personnel suffixe 2e personne du singulier désignant la personne à qui le Locuteur (Dieu Tout-Puissant) s’adresse, en l’occurrence le Prophète Mohammed(s) puisque c’est sur lui(s) qu’est descendu (révélé) le noble Coran.

Le verbe «‘a » signifie donner, apporter, présenter, offrir, accorder (quelque chose) selon les exigences de la « grandeur d’âme » du donneur. Il s’agit donc d’un Don de Dieu (qu’Il soit Exalté) selon les exigences de la station de Sa Grandeur, de l’ampleur de Sa Miséricorde et de l’étendue de Son Effusion.

« al-kawthar » : est une forme emphatique du mot « kathir » (=beaucoup, nombreux, surtout utilisé pour désigner la quantité, la mesure) avec l’ajout du « aw ». Sans doute pour indiquer l’exagération, la multitude, l’intensité. Ce mot signifie l’abondance, la multitude dans tout ce qui convient à son rang, en biens, en vertus, en moyens de gagner et de s’élever, matériellement, spirituellement et moralement, en grande quantité, de façon innombrable, incalculable, de façon absolue, sans spécificité. Une personne est appelée « kawthar » quand elle est munificente, bonne et généreuse.

«salli » : « prie ». Cet acte d’adoration est la belle Louange de Dieu de façon absolue englobant le salut, l’acte particulier d’adoration et autres. Il est le moyen du lien avec Dieu Tout-Puissant.

« li-rabbi-ka » : « li- » préposition marquant le but, en faveur de qui l’acte d’adoration est fait.

«rabb » : Ce mot, habituellement traduit par « Seigneur », sous-tend la permanence des bienfaits, la gérance et la seigneurie. Il implique une relation d’attention, de providence du Seigneur envers Son Messager. Et « ka » : adjectif possessif deuxième personne du singulier renvoyant à l’interlocuteur (le Prophète Mohammed(s)) = ton Seigneur.

«nhar  » : verbe « nahara » à la 2e personne du masculin singulier à l’impératif, qui signifie couper au niveau de la gorge de la bête, en l’égorgeant ou en portant un coup de poignard à cet endroit. De là l’idée de sacrifice. Voici le sens le plus courant. Nous verrons plus tard qu’il peut prendre d’autres sens.

« shâni’a-ka  » : nom venant du verbe « shana’a » haïr, détester, répugner jusqu’à atteindre le degré de l’hostilité + « ka » adjectif possessif  2e personne du singulier. Ce mot désigne « celui qui te déteste », « qui n’aime pas ta compagnie », « qui ne te souhaite pas du bien », « qui n’aime pas que tu aies une grande famille avec une grand postérité », « qui est ton ennemi vindicatif ». Qui désigne-t-il ?

« al-abtar » : nom dérivé du verbe « batara » : couper, amputer, écourter, retrancher (le contraire de compléter), tant sur le plan matériel que celui spirituel. A l’origine, le mot «abtar » désignait l’animal qui a la queue coupée. Apparemment il signifie ici celui qui est privé de descendance, qui n’a pas, de postérité.

A quel évènement fait allusion cette sourate ? Qui est visé ? Quelle est cette annonce certaine que fait le Locuteur à son interlocuteur ? C’est ce que nous verrons la prochaine fois.

(1) Voir le sens du « Basmalah » dans la revue N°0 de la revue Lumières-Spirituelles. Nous encourageons le lecteur à y revenir.

www.lumieres-spirituelles.net     No44 – Moharram 1434 – Nov.-Décembre 2012

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