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2015-02-04 | Readers 1985 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Le verset d’al-Kursî (2) 255/II


Le verset d’al-Kursî  (2) 255/II

بسم الله الرحمن الرحيم،

Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

اللَّهُ لَا إِلَهَ إِلَّا هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ

Allâhu lâ ilâha illâ huwa al-hayyu al-qayyûmu

Dieu, point de divinité autre que Lui, le Vivant, le Sustentateur.

لَا تَأْخُذُهُ سِنَةٌ وَلَا نَوْمٌ

lâ ta’khudhuhu sinatunn wa lâ nawmunn

La somnolence et le sommeil ne s’emparent pas de Lui.

لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ

lahu mâ fî-s-samâwâti wa mâ fî-l-ardi

Sont à Lui ce qu’il y a dans les cieux et dans/sur la terre.

لا تَأْخُذُهُ     « lâ ta’khudhuhu »

«  » particule de négation, employée habituellement avant un verbe au temps présent (mudâra‘)

« Ta’khudhuhu » de « Akhadha » : prendre qqch pour soi, se saisir de, s’emparer de. Expression courante souvent employée dans le noble Coran. Le verbe est au temps présent (mudâra‘) à la 3e personne du féminin singulier, le sujet étant le mot qui vient après « sinatunn »

Et le « hu » : pronom personnel attaché (ou « suffixe »), à la 3e personne du masculin singulier, (Ghâ’eb en arabe, l’ « Absent »). Il renvoie au mot précédent le verbe. A Dieu (« Allâhu »), mot principal de la phrase précédente ou au Sustentateur (« Qayyûmu »), le mot juste avant ?

سِنَةٌ    « sinatunn »

« Sinatunn »  vient de  « wasana » qui indique l’arrivée d’une lourdeur sur le cœur et sur ses forces. Cette situation arrive au début de l’endormissement, après le sentiment de vouloir dormir et la détente du corps : somnolence, somme, tomber de sommeil. Plus léger que le sommeil, que le fait de dormir (nawmunn) qui sera mentionné après.

لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ     « lahu mâ fî-s-samâwâti wa mâ fî-l-ardi »

Lahu, « la », préposition indiquant la possession, l’attribution : « pour, à » ; et « hu », pronom personnel suffixe, 3e personne du masculin singulier, renvoyant à « Allâhu » ou al-Qayyûmu ».

Mâ : pronom relatif indéfini, renvoyant habituellement à des choses : « ce que, ce qui, que ». Qu’indique-t-il ici ?

Fî : peut à la fois indiquer un lieu (« dans, à, sur ») ou un temps (lors, durant..) pour ne citer qu’eux.

As-samâwâti : pluriel de « sama’ » le ciel. = les cieux.

Al-ardi : la terre. Pourquoi la terre est au singulier alors que les cieux sont au pluriel ?

Reprenons..(en nous aidant de l’interprétation de ce verset de Sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », et de celles d’Ibn ‘Arabî et de Sadr Muta’lahîne, ainsi que des indications présentes dans la traduction du Coran de Yehia Alawi (Christian Bonaud), Voilà le Livre.)

لا تَأْخُذُهُسِنَةٌ وَلَا نَوْمٌ    « lâ ta’khudhuhu sinatunn wa lâ nawmunn »

A quoi renvoie le pronom « hu » dans le verbe « ta’khudhu-hu » ? Au « Sustentateur » « al-Qayyûmu » ou à Dieu « Allâhu » ?

La majorité des interprétations de ce verset renvoie le pronom personnel au « Sustentateur » « al-Qayyûmu » parce que les deux mots cités après (la somnolence « sinatunn » et le sommeil « nawmunn ») qui viennent ajouter une information, ou un éclaircissement, même en le niant, sont des caractéristiques du monde de la contingence, du temps et de l’espace. Cela veut dire que l’on se situe au niveau des « Actes » de Dieu ou des Attributs d’Acte de Dieu (comme quand on parle de Dieu en tant que Créateur, Pourvoyeur..) et non pas au niveau de l’Essence divine (ou les Attributs de l’Essence divine auxquels renvoie Dieu « Allâhu ». Le sommeil est contraire au fait que la Vie soit un Attribut d’Essence. Il le nie puisque le sommeil est une sorte de mort. De même pour la somnolence qui est le prélude ou l’effet du sommeil.

Et le verset les cite en affirmant qu’elles ne conviennent pas à Dieu. C’est-à-dire, le Coran, en évoquant ces deux mots, se place du point de vue de l’homme, qui, lui, subit les contingences de ce monde, pour affirmer que Dieu, en tant que « Sustentateur » de ce monde, n’est pas affecté par la fatigue ni par le sommeil. Alors que l’homme, dans de telles circonstances, ressentirait de la fatigue et voudrait dormir. Rien n’a d’effet sur Dieu. Il ne ressent pas le plus léger effet de la fatigue (l’envie de dormir), ni ce qui est plus lourd (le sommeil). Cela si l’on se place de point de vue de l’homme vivant sur terre en ce monde.

Mais si l’on se place du point de vue de l’Organisation, de la Gestion de la Création, toutes ces caractéristiques de ces mondes ne se rapportent pas à Dieu, notamment celle d’al-mulk (le monde matériel), et n’ont aucun effet sur Lui ; Il est au-dessus de tout cela.

C’est une sorte de mise en garde contre le fait d’attribuer à Dieu nos caractéristiques liées au monde matériel dans lequel nous vivons sur terre.

  لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ     « lahu mâ fî-s-samâwâti wa mâ fî-l-ardi »

 « Lahu » : Ibn ‘Arabî y voit une indication du Pouvoir, de la Possession de Dieu sur les cieux et la terre. Il fait d’eux ce qu’Il veut, selon Son Vouloir. La « Sustentation » (« al-Quyyûmiyyah ») totale de Dieu n’est complète que s’Il détient les cieux et la terre, et ce qu’il y a à l’intérieur, de la véritable Possession.

Il existe de nombreux versets qui font allusion à sept cieux alors que le mot « ard » est toujours employé au singulier dans le Coran.

Pourtant, il existe de nombreux hadiths (et invocations) qui parlent également de sept terres comme ils parlent de sept cieux. Sans doute, l’emploi du singulier pour le mot « terre » (al-ardi) alors que l’on parle « des cieux » indique-t-il qu’il y a pour chaque ciel une terre qui lui correspond. On peut d’ailleurs remarquer que dans la suite du verset, c’est le pronom suffixe duel (et non pluriel) qui est employé pour désigner les cieux et la terre.

L’emploi du pronom relatif indéfini «  » est là pour indiquer l’absoluité : « tout ce qui s’y trouve » (les êtres matériels et immatériels, les choses, les êtres vivants, les hommes, les djinns, les anges..), le pouvoir absolu de Dieu sur tout ce qui existe. Le Pouvoir absolu dans l’Existence est à Dieu (qu’Il soit Glorifié) et uniquement à Lui. Il n’y a rien qui ne soit pas pour Lui ni de Lui.

Quel est le lien entre « tout ce qui s’y trouve » et le Pouvoir Absolu de Dieu Auquel toute chose revient ? Quel est le rôle de la causalité qui régit le monde matériel (al-mulk), si l’on rapporte tout à Dieu et que l’on dit que tout vient de Lui ? Vient le verset suivant.

www.lumieres-spirituelles.net     No21  - Safar  1432 – Janv.-Fev.  2011

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