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2015-02-04 | Readers 1953 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Le verset d’al-Kursî (3) 255/II


Le verset d’al-Kursî  (3) 255/II

بسم الله الرحمن الرحيم،

Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

اللَّهُ لَا إِلَهَ إِلَّا هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ

Allâhu lâ ilâha illâ huwa al-hayyu al-qayyûmu

Dieu, point de divinité autre que Lui, le Vivant, le Sustentateur.

لَا تَأْخُذُهُ سِنَةٌ وَلَا نَوْمٌ

lâ ta’khudhuhu sinatunn wa lâ nawmunn

La somnolence et le sommeil ne s’emparent pas de Lui.

لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ

lahu mâ fî-s-samâwâti wa mâ fî-l-ardi

Sont à Lui ce qu’il y a dans les cieux et dans/sur la terre.

مَنْ ذَا الَّذِي يَشْفَعُ عِنْدَهُ إِلَّا بِإِذْنِهِ

man dhâ-l-ladhî yashfa‘u ‘indahu illâ bi-idhnihi,

Qui intercède auprès de Lui si ce n’est qu’avec Sa Permission ?

مَنْ ذَا الَّذِي    « man dhâ-l-ladhî »

« Man » pronom relatif indéfini ou pronom interrogatif (ou de protestation ?) renvoyant habituellement à des personnes. Qui représente-t-il ?

« dhâ » démonstratif masculin singulier pour des personnes et des choses. Il n’est pas précisé ici s’il est de proximité ou d’éloignement.

« al-ladhî » pronom relatif défini, masculin singulier, renvoyant à « man » ou à « dhâ ». L’intercession est un fait que personne ne nie. Il reste à savoir ce que l’on entend par « intercession » et en vertu de quoi cette « intercession » a lieu.

يَشْفَعُ عِنْدَهُ « yashfa‘u ‘indahu » 

« yashfa‘u » vient de « shafa‘a » et l’idée fondamentale unique : une adjonction de qqch ou une force d’achèvement, d’accomplissement pour le but recherché et l’atteinte du résultat voulu, au sens large, sans contrainte ni détermination. D’où la traduction par « intervenir, intercéder en faveur de.. auprès de.. »

«‘indahu » : auprès de, et « hu » (Lui) renvoie à Dieu (« Allâhu » ou « al-Qayyûmu ») en tant que tout revient à Lui. (voir à ce propos ce qui a été dit précédemment.)

إِلَّا بِإِذْنِهِ « illâ bi-idhnihi »   

« illâ » particule d’exception. Ici elle n’est pas précédée par une négation mais peut-être se trouve-t-elle dans le mot « man » qui peut avoir une valeur de protestation. En tout cas, elle a une valeur de confirmation de l’exclusivité, de la restriction, de l’exception.

« bi » aurait ici valeur de complément de moyen : « par » ou « grâce à » « avec l’aide de » (voir le détail dans le N°0)

« idhni-hi » vient de adhana  et  l’idée fondamentale est : la connaissance avec le critère de satisfaction et d’accord. D’où le sens de « idhin » l’autorisation, la permission nécessitant la connaissance avec la satisfaction et l’approbation. Tout est entre les mains de Dieu, sous Son Autorité. Tout vient de Lui et tout revient à Lui. Comment des « intercesseurs » pourraient-ils agir en dehors de Lui, de Sa Connaissance, de Sa Volonté, de Son Accord ?

Reprenons..(en nous aidant de l’interprétation de ce verset de Sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », de celles sheikh Nâsr Makârem Shîrâzî ainsi que des indications présentes dans la traduction du Coran de Yehia Alawi (Christian Bonaud), Voilà le Livre.)

A propos de « man dhâ al-ladhî yashfa‘u », il y a deux domaines d’investigation, d’un côté le sens de l’intercession, et de l’autre celui ou ce qui intercède.

Quant au sens, le Coran présente l’intercession comme un système d’organisation du monde : en d’autres termes, l’organisation du monde est construite sur l’organisation de l’ « intercession », les « intermédiaires » étant, selon certains savants, l’ensemble des causes dans ces existences causées avec l’accord de Dieu, de façon absolue (c’est-à-dire sans condition ni contrainte).

Selon ce sens large, l’intercession comprend aussi bien celle au niveau de la constitution (at-takwiniyyah) – la création et le maintien de la création –, qu’au niveau de la législation (ash-shâri‘ah). Elle inclut aussi bien le principe de la causalité connu dans le monde matériel que la législation, l’invocation, les bonnes actions, les supplications, le tutorat (al-wilâyat).

Et contrairement à l’intercession pratiquée entre les hommes fondée sur l’intérêt, l’intercession divine a un tout autre sens puisque Dieu est le Riche en Soi qui n’a aucun besoin. Elle est au contraire un moyen pour mener à sa perfection la création.

Vient alors la question, qui sont ceux qui sont amenés à jouer le rôle d’intercesseur ?  qui vont recevoir  l’autorisation de l’intercession ?

Selon un hadîth du Messager de Dieu(s), ils sont au nombre de cinq : « Le Coran, les liens de parenté, le dépôt, votre Prophète, les Gens de la famille de votre Prophète. » Le Prince des croyants(p), quant à lui, insistait sur le repentir : « Par d’intercesseur plus efficient que le repentir. »

La présence du pronom interrogatif plutôt employé pour les personnes « man » laisse plutôt suggérer la primauté de l’intercession de certaines personnes. Qui sont-elles ces personnes à qui Dieu donne Son Accord pour intercéder ? « Le Prophète et les gens de sa famille » si l’on reprend la parole citée du Prophète Mohammed(s). L’Imam as-Sâdeq(p), interrogé sur le sens de ce verset, confirme ce sens : « Nous sommes ces intercesseurs. » (c’est-à-dire, eux les Imams d’Ahle al-Beit(p) après le Prophète).

Sheikh Nâsr Makârem Shîrâzî relève la nécessité d’une certaine similitude entre celui qui intercède et celui qui bénéficie de l’intercession. L’intercession, selon le noble Coran, signifie que la personne qui a fait des péchés, a aussi certaines qualités, comme la foi, ou a fait de bonnes actions, qui lui font se ressembler aux Proches-Elus de Dieu, qui à leur tour s’efforcent de l’aider, la dirigent vers l’avenue de la perfection, et demandent à Dieu Très-Elevé le pardon pour elle.

On pourrait dire que la vérité de l’intercession est la présence d’un être plus fort, meilleur à côté d’un autre plus faible pour l’aider à gravir les échelons de la perfection.

www.lumieres-spirituelles.net     No22  - Rabî‘I 1432 – Février-Mars 2011

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