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2015-02-04 | Readers 1843 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Sourate an-Nâs (Les Gens) CXIV (3)


Sourate an-Nâs  (Les Gens) CXIV  (3)

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bi-smi-Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ النَّاسِ (١)

Qul : a‘ûdhu bi-rabbi-n-nâsi,

Dis : « Je cherche refuge auprès du Seigneur des gens, (1)

مَلِكِ النَّاسِ (٢)

maliki-n-nâsi,

du Souverain des gens, (2)

Reprenons..(en nous aidant de l’interprétation de cette sourate de Sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », et de celles de sheikh Makârem Shîrâzî dans al-Amthâl, de sayyed Ja‘far Murtadâ, dans son Tafsîr sourate an-Nâs, et sayyed Hassan al-Mustafawî dans son « Tahqîq fî kalimât al-Qurân al-karîm ».

Après voir vu la nécessité de chercher une protection, une immunité, pour se protéger soi-même contre un mal que l’on doit craindre, nous allons voir les particularités de Celui à qui nous nous adressons.

بِرَبِّ النَّاسِ « bi-rabbi-n-nâsi »   

Il est de la nature de l’homme de chercher refuge auprès de celui qui va le renforcer et l’empêcher de tomber, quand il se trouve dans une situation de faiblesse et de besoin.

Le premier Attribut que Dieu demande que l’on évoque est la Seigneurie (« Rabb » Seigneur).

Le mot « Rabbi » (Seigneur) implique une relation d’attention, de providence du Seigneur envers son sujet, et non pas une relation d’indifférence, d’intérêt ou d’hostilité, l’objectif étant l’éducation du sujet d’une part, et d’autre part, la  reconnaissance de la Seigneurie de Dieu Très-Elevé et une adhésion à Son Education de la part du sujet. Cet Attribut indique que Dieu veut que le sujet tire profit de cette situation pour s’éduquer lui-même : apprendre à se méfier de telles situations qui ont des effets négatifs du fait de sa faiblesse intérieure, savoir comment réagir pour en sortir renforcé et ne pas rester vulnérable à de telles situations.

Ce n’est pas une simple demande de refuge et de protection même si le moyen de réagir est de revenir à Dieu. Car Dieu ne veut pas imposer la soumission à Lui parce qu’Il est le Tout-Puissant,  mais veut qu’elle ait lieu avec la conscience, la volonté et la sincérité du sujet.

Avec l’Aide de Dieu, le Seigneur, la personne touchée par ce mal des « suggestions » peut se défendre de ce mal et s’attirer le bien. Il y a là une indication de la Volonté divine de rendre cette personne un être « humain » en maîtrisant ces « suggestions », avec Son Aide.

 

C’EST  AUPRÈS DU « TOUT-MISÉRICORDIEUX » QUE S. MARIAM A CHERCHÉ REFUGE

Pourquoi S. Mariam a cherché refuge auprès du « Tout-Miséricordieux » et non auprès du « Seigneur » ?

{Elle dit : « Je cherche refuge auprès du Tout-Miséricordieux contre toi, si tu es pieux [si tu Le crains].} (18/19 Mariam)

S. Mariam se trouva en face de ce qu’elle croyait être un homme dont elle craignait le pire. Le danger ne venait pas d’elle en tant qu’elle pourrait céder à la tentation, (car elle s’était protégée elle-même en menant une lutte intérieure jusqu’à devenir « infaillible ») mais était extérieur à elle. Aussi, essaya-t-elle de l’amadouer en faisant appel à la Miséricorde de Dieu d’une part et d’autre part à la menace des Ses Châtiments, si cet « homme » craignait Dieu.

Ici, nous ne sommes pas dans une situation analogue. Le danger n’est pas qu’extérieur, provenant d’un certain « celui qui suggère » mais surtout intérieur dans la mesure où « celui qui suggère » suggère dans la poitrine et que la personne en question a elle-même une faiblesse intérieure qui la rend vulnérable à ces « suggestions ». Même ! le fait que ses « suggestions » aient des effets révèle cette faiblesse intérieure ou la confirme ! Aussi la personne doit-elle chercher à la supprimer et à renforcer son âme en faisant appel à Celui qui le pourra, au Seigneur.

 

POURQUOI NOUS FAIRE DIRE « RABBI-n-NÂS » ?

Pourquoi Dieu veut nous faire dire « rabbi an-Nâs » (Seigneur des gens) et non pas, par exemple « rabbî » (mon Seigneur) ? 

Quand une personne implore Dieu, elle a tendance à dire « mon Seigneur », c’est-à-dire à faire appel à son Seigneur avec qui elle a une certaine intimité, auprès de Qui elle trouve sécurité, salut, force.. Alors, pourquoi nous faire dire « le Seigneur des gens » ?

Est-ce parce que si une personne invoque Dieu Tout-Puissant dans un cadre qui concerne la protection des êtres en général, l’invocation sera plus pure, aura plus d’effets et sera plus facilement exaucée ?

Est-ce pour nous indiquer que même si ce mal (ces « mauvaises suggestions ») concerne tout le monde, le remède ne peut venir que de la personne elle-même, de sa propre éducation ?

Est-ce pour éviter tout associationnisme et affirmer que Dieu, se manifestant sous l’Attribut de la Seigneurie, est Unique, le même pour tout le monde ?  Il n’y a pas de Seigneur autre que Lui pour l’ensemble des gens.

Les suggestions de « celui qui suggère » entraineraient-elles certains jusqu’à l’associationnisme, voire même au polythéisme ? Ce phénomène, touchant chaque personne individuellement, peut-il devenir un phénomène social, concernant un groupe de gens, voire même toute une société ?

Autant de questions qui donnent matière à réflexion.

POURQUOI LE MOT « an-NÂS » ?

Pourquoi le mot « an-Nâs » et non pas par exemple « al-bashar » ou « al-‘âlamîn »?

« An-Nâs », nous l’avons vu précédemment, signifie les gens, les « êtres humains », c’est-à-dire fait allusion aux individus au sein de ce groupe.

Alors que, par exemple « al-bashar » indique plus le genre humain (dans sa dimension matérielle) et «‘âlamîn » (les mondes) est plus général et ne comprend pas uniquement les êtres humains (voir à propos de ce mot le N°1 de la revue).

Il y a là une insistance sur les « hommes » (à l’exclusion de tout autre groupe de la Création divine comme celui des djinns) et sur leur humanité (« insâniyyah »). Les hommes doivent réaliser leur perfectionnement, leur « humanité » en ce monde, tant au niveau des sens, des sentiments, qu’au niveau de la raison, du cœur, de l’esprit, avec l’aide de leur Seigneur – sublime objectif pour lequel tous les Prophètes ont été envoyés.

مَلِكِ النَّاسِ « maliki-n-nâsi »   

Après avoir évoqué la Seigneurie, Dieu nous fait citer un deuxième de Ses Attributs : « Malik », qui indique la Souveraineté, la Force, la Puissance, l’Autorité divine. Dieu nous demande de faire appel à Lui en tant que détenant la Puissance (matérielle et morale), l’Autorité, la Souveraineté et la Suprématie et Lui seul.

 

Et il est à noter ici qu’il est dit « Malik » et non pas « Mâlik » avec un « a » long (qui indique la propriété, la possession, la détention). Il ne suffit pas de détenir quelque chose pour pouvoir offrir le refuge. Le Propriétaire peut avoir la capacité de posséder quelque chose mais ne pas avoir les moyens de la défendre contre un despote ou le mal. (Il faut distinguer entre « al-milk » (la possession) qui est plus général que « al-mulk » (le royaume),  « al-malik » qui est le souverain comme nous l’avons vu, « al-mâlik » qui est le propriétaire, le possesseur et « al-malak » qui indique, curieusement, l’Ange.)

 

Par Son Autorité, Dieu défend celui qui vient se réfugier auprès de Lui, comme le roi défend ses sujets, ses vassaux.

Cet Attribut implique une mainmise totale aussi bien sur l’essence des choses que sur les qualités « accidentelles », aussi bien sur les choses matérielles qu’immatérielles, qui permet au Souverain d’agir selon Sa Volonté, d’imposer Son Jugement sur celui qui se réfugie auprès de Lui.

Ainsi, Dieu nous demande de faire appel à Lui en tant qu’Il détient la Puissance, l’Autorité et la Suprématie. Après avoir fait allusion à la nécessité de s’éduquer (Dieu étant le meilleur des Educateurs), c’est un appel à la soumission devant Sa Souveraineté et à l’obéissance totale à Ses Ordres, qui vient en second lieu – un rappel du besoin permanent de l’être humain d’être toujours soutenu par Dieu, le Souverain (qu’Il soit Glorifié et Exalté). Et nul autre que Lui est le Souverain.

www.lumieres-spirituelles.net     No27  - Sha’ban  1432 – Juillet 2011


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