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2015-02-04 | Readers 1929 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Joachim de Flore (1130-1202)


Joachim de Flore

 (1130-1202)

Joachim de Flore, moine cistercien et ascète réputé est un théologien catholique connu pour ses exégèses de la Bible, sa conception particulière de l’histoire de l’humanité et sa réflexion sur l’apocalypse.

Né en Calabre en 1132 ou 1135, Joachim fut d'abord page à la cour de Roger de Sicile avant de partir en pèlerinage en Terre Sainte où il décida de vivre radicalement en fonction de la sanctification de son âme par sa « conversion ». Il se fit prédicateur ambulant et entra dans l’ordre des cisterciens à Sambucina, puis à Corazzo où il devint l’abbé du monastère en 1177. Peu de temps après, il quitta sa charge pour vivre solitaire non loin de l'abbaye. En 1183, il s'installa à Flore avec quelques compagnons pour suivre une règle de vie plus rigoureuse que celle des cisterciens. Comme cela ne lui suffisait pas,  il quitta cet ordre en 1194 pour créer dans  l'abbaye de Saint-Jean-des-Fleurs (d'où il tira son nom), l'ordre des Floriens, branche encore plus austère qui reçut l’approbation du pape Célestin en 1196. Il mourut en 1202 et fut déclaré « Bienheureux » (titre religieux posthume) malgré sa condamnation comme « hérétique » (décrétée au IVe concile du Latran (novembre 1215) et approuvée par le pape Innocent III), pour sa conception de la Trinité, présentée comme une collection de trois « Personnes », fondée sur une vision analogique à la façon dont beaucoup d’humains forment une seule foule.

Joachim de Flore passa sa vie dans la prière, le jeûne et la méditation. Il entreprit une exégèse de la bible, l’étudiant et cherchant des correspondances entre l’« Ancien » et le « Nouveau Testament ». Privilégiant l’illumination de l’intellect par la grâce de Dieu, dans un esprit d’obéissance aux dogmes (à l’instar des théologiens monastiques, en opposition aux théologiens scolastiques), Joachim de Flore rédigea une Concordance de l'Ancien et du Nouveau Testament et un Commentaire sur l'Apocalypse (de l’évangéliste Jean) qui marquèrent le courant spirituel catholique.

Il développa une théorie particulière de l’histoire divisée en trois grandes époques et rattachée à sa conception de la Trinité et de l’Apocalypse. Selon lui, l'histoire est une énigme qu'il s'agit de déchiffrer à l'aide de clefs qui ne peuvent être trouvées que dans les textes sacrés. Les textes sacrés sont répartis, selon la tradition chrétienne, en deux grandes composantes qui correspondent à deux grandes époques : l'Ancien Testament dominé par les interventions d'un Dieu représenté sous la figure du « Père Éternel » et le Nouveau Testament qui correspond essentiellement à la période chrétienne dominée par la figure du Christ, le « Fils du Père ».

Aussi va-t-il prendre en considération ces deux époques pour caractériser la première grande étape de l’humanité comme étant placée sous l’égide de Dieu « le Père », (évoquée dans l’Ancien Testament) et la seconde comme étant placée sous l’égide de Dieu « le Fils » (évoquée dans le Nouveau Testament). La troisième grande étape, placée sous l’égide de Dieu « l’Esprit-Saint », serait la dernière étape de l’Humanité et aurait à charge d’exploiter les pers-pectives spirituelles inépuisables offertes par l’Esprit-Saint sous le patronage des moines (l’ordre monastique représentant pour lui la véritable vie de perfection). Elle aboutirait au Paradis, non plus hors du temps, dans une autre dimension mais au terme de cet avenir. Cette approche lui permettait de « dépasser spirituellement » le message chrétien sans le renier pour autant.

Fervent lecteur de l’Apocalypse (de Saint Jean), Joachim croyait que l’humanité était déjà entrée dans le troisième stade. La corruption présente au sein de l’Eglise lui faisait craindre une fin du monde proche. Aussi prenait-il au pied de la lettre les signes des temps mentionnés dans l'Apocalypse.

Ainsi, quand il est question, au douzième chapitre de la Révélation, d'un dragon à sept têtes, chacune de ces têtes représente pour lui, non pas un vague symbole du mal, mais un personnage historique persécuteur de l'Église. Quand Saladin prit Jérusalem des Croisés en 1187, Joachim vit en lui la sixième tête du dragon, la septième étant réservé à l'antéchrist, le dernier persécuteur du deuxième âge de l'Église, celui du « Fils ».

www.lumieres-spirituelles.net     No27  - Sha’ban  1432 – Juillet 2011


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