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2015-02-04 | Readers 1972 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Sourate an-Nâs (Les Gens) CXIV (5)


Sourate an-Nâs  (Les Gens) CXIV  (5)

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bi-smi-Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ النَّاسِ (١) مَلِكِ النَّاسِ (٢)إِلَهِ النَّاسِ (٣)

Qul : a‘ûdhu bi-rabbi-n-nâsi, maliki-n-nâsi, ilâhi-n-nâsi,

Dis : « Je cherche refuge auprès du Seigneur des gens, (1) du Souverain des gens,(2) de la Divinité des gens,(3)

مِنْ شَرِّ الْوَسْوَاسِ الْخَنَّاسِ (٤)

min sharri-l-wawâsi-l-khannâsi

contre le mal de celui qui suggère, le furtif, (4)

Reprenons..(en nous aidant de l’interprétation de cette sourate de Sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », et de celles de sheikh Malârem Shîrâzî dans al-Imthâl, de sayyed Ja‘far al-Murtadâ, dans son Tafsîr sourate an-Nâs, et sayyed Hassan al-Mustafawî dans son « Tahqîq fî kalimât al-Qurân al-karîm», du commentaire du 39e Hadith de l’Imam Khomeynî(qs), et du livre « al-‘adel al-ilâhî » de Shahîd Motaharî.

 

Après voir vu la nécessité de chercher une protection, une immunité auprès de Dieu en évoquant trois de Ses Attributs, nous devons savoir contre quoi nous devons nous protéger.

مِنْ شَرِّ الْوَسْوَاسِ الْخَنَّاسِ « min sharri-l-wawâsi-l-khannâsi »   

« Sharr» : Le mot « sharr » est souvent défini comme étant le contraire du « bien », c’est-à-dire le mal.

Apparemment, la demande du refuge auprès de Dieu, évoquée dans ces versets, n’est pas tant de celui qui suggère en soi, mais du mal qui provient des suggestions de « celui qui suggère ».

Avant de continuer, il est important de connaître le point de vue de l’Islam  sur le mal et pour cela, nous allons nous référer au fameux livre « al-‘Adel al-Ilâhî » de Shahîd Motaharî.

OÙ EST-IL POSSIBLE DE CONCEVOIR LE MAL ?

D’abord, est-il possible de concevoir le mal au niveau de la Création en soi , de la Constitution (Takwîn) ? au niveau des choses créées, par « accident » ? au niveau des effets et des actes ?

Au niveau de la Constitution (Takwîn) et de la Création, non !

Dans la Constitution (Takwîn) et la Création, il n’y a en soi que du Bien et du Vrai, car la création est le déploiement de la Miséricorde divine, la Manifestation des Attributs et des Noms divins, l’Effusion de Sa Lumière. On ne peut y concevoir du mal ou du faux, et il est impossible qu’il existe un monde meilleur. {Notre Seigneur, Tu étends toute chose en Miséricorde et Savoir.} (7/40 Ghâfir) {Qui a bien fait tout ce qu’Il a créé.} (17/32 La Prosternation)

« En d’autres termes, il n’y a pas dans le monde, de créature qui ne doit pas être créée, en son principe, ou qui aurait été créée comme une corroboration du mal. Bien au contraire, toute chose a été créée belle en son fondement et selon la sagesse, et il n’y a pas de créateur autre que Dieu, l’Unique, l’Un (qu’Il soit Glorifié et Exalté). » (Al-‘Adel al-Ilâhî de Shahîd Motaharî p116)

Cela veut dire aussi qu’au niveau de la Législation et des Lois divines, en harmonie avec la Constitution, du point de vue de son maintien et de son perfectionnement, – la législation complétant, achevant la Création/constitution –, il n’est pas possible de concevoir du mal ou du faux, sinon des antagonismes se réaliseraient dans la marche des choses (ordres). Si le mal apparaissait au niveau de la marche de la Constitution et de la Législation, cela entrainerait une sortie de la marche du Bien de la nature que Dieu Très-Elevé a placée et serait une déviation.

Au niveau des choses créées, oui !

Le mal peut y être conçu mais par « accident », en tant que la chose créée est bonne en soi, mais elle peut faire du mal, comme le serpent avec son venin. {Les pires bêtes auprès de Dieu sont ceux qui n’ont pas cru (« kafarû »), alors ils ne croient pas (« lâ yu’minûna »).} (55/8 Le Butin)

Il en est de même au niveau des avis, des pensées, du comportement, des attributs humains, des actes ainsi qu’au niveau des effets – qui sont des effets de toutes ces déviations. Le mal est l’acte effectué contraire à l’organisation de la Constitution et de la Législation. {Quiconque fait un mal du poids de l’atome le verra.} (8/99 Le Tremblement de terre)

QUELLE EST LA CONCEPTION DU MAL DANS L’ISLAM ?

—L’Islam est contre une conception dualiste du monde, un monde divisé en bien et en mal. Selon l’Islam, Dieu est le Principe de toute existence, de par Sa vaste Miséricorde et Sa Sagesse. Toute chose créée est ramenée à Dieu, même l’existence d’Iblis, du shaytân, ses séductions et ses égarements.

—Le mal, à ce niveau, est une chose relevant du « néant ».

—En d’autres termes, le bien est l’Existence en soi et le mal, le néant en soi. Là où se trouve le mal, se trouvent le néant, la déficience et la lacune.

—Cependant cela ne signifie pas la négation de l’existence de ce qui est connu par le terme de « mal » (les sens perçoivent l’existence de la cécité, de la maladie..etc.), ni que l’homme n’a pas la charge de combattre le mal et ses auteurs, et d’acquérir de bonnes actions et de soutenir leurs auteurs.

ALORS, QU’EST-CE QUE LE MAL ?

Une chose peut être considérée en soi ou de façon relative.

—Le mal « en soi », nous l’avons dit, n’existe pas, il est un « néant », comme l’ignorance est une absence de savoir, la pauvreté l’absence de richesse, la mort l’absence de vie..

—Dire que le mal est une question relative peut signifier qu’il l’est en opposition à l’absolu, ou en opposition à l’Ordre vrai.

Dans le premier cas, la « relativité » signifie la « soumission d’une existence à un ensemble de conditions », l’ « absolu » étant libre, libéré de toutes conditions. Toutes les choses matérielles et naturelles sont relatives, puisque soumises à un ensemble de conditions spécifiques du temps et de l’espace, et qu’elles n’atteignent leurs positions particulières que si ces conditions sont réunies.

Notre propos se porte sur la relativité du mal en opposition à l’Ordre vrai. (Comme par exemple : la vie est un attribut vrai réel, alors qu’être petit ou grand est une question relative). C’est le cas des choses existantes qui sont sources de maux en soi, qui sont causes de « néants ». Il s’agit alors de savoir si le mal des maux est un attribut réel ou relatif.

En résumé, selon Shahîd Motaharî, la « teinture » du mal dans les maux de ce type se trouve dans leur existence de façon « ajoutée », « relative », et non pas en soi, dans leur existence essentielle.

C’est l’existence réelle et non celle ajoutée qui est la véritable existence à laquelle se rattachent l’« apposition » (al-ja‘l), la création et la causalité. Alors que tous les maux (maj‘ûlat) sont créés par « suite » (taba‘) et par accident (‘arad) et non en soi, par essence. »

(Pour plus de détails, voir le livre al-‘Adel al-Ilâhî (La Justice divine) de Shahid Motaharî traduit en français aux Ed. alBouraq)

Alors comment comprendre ce hadith de l’Imam as-Sâdeq(p) dans lequel il est dit que Dieu déclare « avoir créé la création et avoir créé le bien » et « avoir créé la création et avoir créé le mal » ? Et quelles conclusions peut-on en tirer par rapport à la sourate ? C’est ce que nous verrons la prochaine fois.

www.lumieres-spirituelles.net     No30  - Dhû al-Qa‘adeh  1432 – Octobre 2011


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