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2015-10-12 | Readers 6090 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

"Ahl al-Beit(p) est visible dans tous les textes"


"Ahl al-Beit(p) est visible dans tous les textes"

Sheikh Abba Ali Diallo est un dignitaire religieux de haut rang dans le cercle de Nara (Sahel occidental malien).Il était un juge religieux (qadî) selon le rite malékite bien aimé et respecté de tous, quand il découvrit le sublime patrimoine islamique transmis par Ahl-al Beit(p). Depuis, il est devenu un prêcheur shi'ite infatigable, malgré ses 78 ans et sa cécité, parcourant, le plus souvent à dos d'âne, la zone du Sahel occidental du Malipour parler du Prophète Mohammed et des Imams(p) de sa famille aux populations des villages et des hameaux, dans leur propre langue, peuhle, maure, bambara ou arabe ..

Son père, qui considérait la recherche des connaissances islamiques comme un acte d'adoration du Seigneur Très-Elevé, l'envoya tôt étudier auprès de "Maîtres" reconnus compétents et pieux de son époque qui développèrent en lui l'amour du savoir, la soif d'apprendre et un caractère studieux.

Après plus de 15 ans d'étude des textes du rite malikite et de mémorisation de tout le Coran, il devint un prêcheur averti, un précepteur pour les enfants, puis un enseignant dans la "médersa" (l'école) de Dily, fondée par sh. Sidi Modibo Kane Diallo, grand marabout descendant d’une longue lignée de marabouts à la renommée établie, et enfin le directeur de cette école. Il reçut aussi la charge de juge religieux de la contrée (ou "muftî"  ou "qadî") pour la communauté musulmane.

Voilà son cheminement scientifique et spirituel jusqu'au jour où il découvrit ce qu'il appela "l'Ecole d'Ahl al-Beit(p)" et reconnut en elle, sans ambiguïté, l’authenticité et la véracité du Message islamique. Comment s'est faite cette rencontre ? C'est la question que lui posa la revue Sakina, que nous reproduisons ici.

"J’étais le directeur de la "médersa" à Dily et j’avais parmi mes collaborateurs deux Maures mauritaniens qui nous aidaient à enseigner le saint Coran aux enfants. Ils touchaient leur salaire directement de l'ambassadeur saoudien, à Bamako.

Une fois, ce dernier leur remit quatre exemplaires d’un livre « Al-khutûtu-l-'arîdatu » écrit par un certain Khatîb,  en leur disant que "des gens allaient bientôt arriver au Mali avec "un islam bizarre, mensonger, dévoyé". Mais, que s'ils étudiaient bien ce livre, ces "imposteurs" ne pourraient pas les tromper."(1)

A leur retour à Dily, ils nous firent part de la mise en garde du diplomate saoudien et je me mis à étudier attentivement ce livre. J'y découvrais des choses horribles sur les Shi'ites qui me révoltaient. J'en discutais avec sheikh Sidi Modibo Kane Diallo, nous demandant comment des gens pouvaient être égarés à ce point et priant Allah qu'Il nous préserve d'eux.

C'est alors qu'arriva à Dily, M. Daouda Dia, qui travaillait au Bureau des oulémas de la radio-télévision malienne, pour la célébration de la commémoration de la naissance  du Prophète Mohammed(s). Je lui fis part de nos inquiétudes. Il me rétorqua tout aussitôt que ce fameux livre n'était qu'un tissu de mensonges. Je fus surpris ! Et pour me prouver ce qu'il disait, il m'envoya quatre livres des Shi'ites dès son retour à Bamako, pour que je puisse vérifier de moi-même(2).

Plus je lisais des livres chiites (envoyés par Daouda Dia) et les comparais aux sources anciennes dont nous disposions depuis des siècles, plus je me rendais compte de la manigance. Les choses me devenaient évidentes : la vérité de l’Islam nous avait malheureusement été cachée, ou en tout cas nos prédécesseurs avaient perdu d’authentiques sources précieuses. Le choc fut grand pour moi parce que je ne pouvais pas expliquer comment pareille mésaventure avait pu nous arriver.

Ce n'est que beaucoup plus tard, que j'ai eu l'occasion d'aller en Iran avec cinq autres Maliens. Un jour que je me trouvais à Bamako, M. Daouda Dia me demanda de l'accompagner chez l'ambassadeur d'Iran. Ce dernier nous fit un bon accueil. Il répondait à toutes nos questions religieuses et il était bien renseigné. C'était surprenant ! Il me permit de consulter les livres de leur petite bibliothèque. Tout le temps que je restai à Bamako, je m'y rendis régulièrement pour mes recherches.

La vérité m'apparaissait de plus en plus évidente.

Je retournai à Dily et peu de temps après, j'appris que l'ambassadeur iranien voulait organiser un voyage dans son pays, pour moi et d'autres personnes. Sheikh Sidi Modibo Kane Diallo semblait lui-même très intéressé par cette nouvelle vérité qui nous arrivait dans notre islam et me remit 50 000F comme provisions de voyage. Mon père également manifesta de l'empressement pour le voyage.

Je fus très impressionné par ce séjour d'un mois en Iran. Chaque jour, nous assistions à des cours et à des conférences. Nous posions toutes les questions possibles et leur vaste érudition leur permettait de nous donner les éclairages sans ambiguïté. Ils maîtrisaient leurs sujets. Je ne tardai pas à admettre que c'étaient eux qui connaissaient l’islam dans ses profondeurs, qui détenaient les vrais trésors de la religion du Prophète Mohammed(s), que la vérité de l’islam authentique se trouvait avec eux, soigneusement gardée par eux qu’ils mettaient sincèrement en pratique.

Pendant dix jours, de 7H30 jusqu’à la prière de l’après-midi, nous faisions des études comparées que nous reprenions le soir jusqu’à l’heure du coucher. Plus de 7000 personnes assistaient à ces cours. Nous avions visité les lieux saints de Mashhed et de Qom. Franchement, les Iraniens sont puissants parce qu’ils jouissent de la puissance de l’Islam authentique. Nul ne pourra les vaincre tant que leur religion est vraie.

Nous avions pu voir l'imam al-Khomeynî(qs). Pas en tête à tête, mais au cours d’une conférence qu’il avait prononcée en persan et qui nous fut traduite en arabe. Il était à quelques mètres de moi, sur une hauteur. Son regard me touchait directement comme s’il ne s’adressait qu’à moi seul. C’était impressionnant ! Je ne sais pas comment expliquer ce phénomène, mais dès que vous voyez l’Ayatollah Khomeiny, deux choses se produisent automatiquement en vous : vous l’aimez tout de suite et en même temps, il vous inspire une crainte révérencielle. C'est, d’ailleurs, une des marques de notre Prophète Mohammed(s). 

J'avais tiré beaucoup de profits spirituels de mon voyage en Iran. J'étais revenu réarmé dans ma foi et ma religion. J’avais appris des choses précieuses sur notre religion dont je ne soupçonnais même pas l’existence.

A mon retour à Dily, je consacrai 14 années à étudier les nouvelles données, à me plonger dans les sources authentiques, à m’approprier les trésors inestimables de la sainte Famille de notre Vénéré Prophète(s), à découvrir les nobles faces qui nous étaient cachées, à savourer cet immense bonheur dont Allah m’avait gratifié et in shâ Allah  jusqu’au Jour dernier."

Depuis, Sheikh Abba Ali Diallo n'a qu'une seule préoccupation, faire découvrir aux autres Ahle al-Beit(p) et leur doctrine pour leur éviter l'immense perte qui les attend. Selon lui, "pour qui cherche la vérité de l’islam, l’Ecole d'Ahl al-Beit(p) est lisible dans toutes les sources, visible dans tous les textes. Il n’y a qu’à accepter de surmonter son égo et ses certitudes malheureusement erronées, même si elles ont eu cours durant des siècles."

Amadou Diallo

(1)Cela arriva peu de temps après la victoire de la révolution islamique en Iran dont nous connaissions bien peu de chose alors.

(2)M.Daouda Dia était un homme très respecté, très ouvert, ayant une grande culture islamique, ayant mémorisé le Coran dès son plus jeune âge, maitrisant la langue arabe, ayant fait de nombreux voyages dans les pays arabes. Grâce à son travail, il  était en contact avec les divers milieux musulmans du pays maliens et étrangers dont iranien.

www.lumieres-spirituelles.net N°75 - Moharram - Safar1437 - Oct.-Novembre 2015


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