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2015-10-12 | Readers 2377 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

La colère (al-ghadab) – Signes ou symptômes


La colère (al-ghadab) – Signes ou symptômes

Comment savoir si les réactions dites de colère sont de type positif ou négatif, c'est-à-dire pour Dieu ou la colère blâmable ?

èPour le savoir, il y a les signes extérieurs de la colère (blâmable) ou symptômes. En général, ils sont connus. « Quand quelqu’un d’entre vous se met en colère, ses yeux rougissent, ses veines jugulaires se gonflent... » déclarait l’Imam al-Bâqer(p) dans un propos cité précédemment.(1)

Parmi ces changements extérieurs, il y a le changement de couleur du visage, le rougissement des yeux, le tremblement des extrémités des membres, (éventuellement la sortie de la salive de la bouche), les mouvements désordonnés, précipités, violents, qui peuvent aller jusqu’à prononcer des paroles de façon incontrôlée, blasphémer, injurier, apostasier, dévoiler les secrets des autres, porter des coups, détruire, voire tuer. Ils renvoient une image peu jolie de la personne. Si la personne en colère se voyait alors dans un miroir, elle ne se reconnaîtrait pas et serait effrayée par l’image projetée !

L'imam al-Khomeynî(qs) nous donne une description détaillée et précise du processus de la colère dans son livre Arba'ûna hadîthann :

« Comme nous l’avons vu, la colère commence du fond du cœur et circule vers l’extérieur, vers ce qui est apparent. Les langues de ses feux douloureux sortent au niveau des membres apparents (l’œil, l’oreille, la langue et les autres membres) qui deviennent des portes s’ouvrant sur l’enfer. Alors le feu de l’enfer enveloppe les actes et les effets corporels qui sont à l’extérieur  (l’apparence du corps de l’individu) pour ensuite se diriger vers son for intérieur. L’individu tombe dans le châtiment et les difficultés entre deux enfers : le premier surgit du fond du cœur et les langues de son feu pénètrent par l’intermédiaire de la mère du cerveau vers le monde du corps ; le second est la forme des actes laids et la corporisation des actes, de sorte que ses feux montent de l’apparent vers le for intérieur. (…)

Et si la forme de la colère est devenue un vice ancré au sein de l’individu (que Dieu nous en préserve !), et si elle a atteint les derniers niveaux d’ancrage alors la calamité est encore plus grave ! Il apparaîtra pour cette personne, une forme de bête féroce, dans le monde intermédiaire et le jour de la Résurrection. Et cette bête féroce ne ressemble en rien à ce qui est en ce monde parce que la férocité de l’être humain en état de colère n’a pas d’égale avec les animaux sauvages de ce monde. »(2)

Et si la personne prend l’habitude de réagir toujours au quart de tour en se mettant en colère, à la fin elle se mettra en colère pour tout sans savoir pourquoi.

Parfois ces symptômes n’apparaissent pas pour différentes raisons comme l’éducation dominante qui ne permet pas la manifestation de tels comportements, ou la présence d’une personne plus forte qui inhibe les réactions de la personne en colère. 

Certains ont la colère froide. Une personne peut réagir par une parole douce mais blessante. La douceur apparente ne veut pas dire que la personne n’est pas en colère ni n’est pas coléreuse.(4) Même ! Sa colère peut se renforcer en son for intérieur et exploser au grand jour comme un volcan. La personne peut alors commettre les pires actes jusqu’au crime.

Pour d’autres, la colère est présente dans leur fond, mais ils ne la découvrent qu’après des années d’effort, de lutte de/contre l’âme et d’observation de sorte qu’après un certain temps, la présence d’un état de colère se manifeste au fond de leur cœur. C’est-à-dire, la colère à l’encontre de Dieu Tout-Puissant était présente depuis des années, sous forme de reproche, de blâme (que Dieu nous en préserve) (comme « Pourquoi m’as-Tu fait cela ? » ou « Pourquoi m’as-Tu abandonné ? » ou « Pourquoi Tu ne me donnes pas cela ? »), mais elle était couverte par différentes enveloppes au point de pas être connue (ou reconnue).(3)  

èSouvent la manifestation de la colère est accompagnée d'actes, la plupart du temps préjudiciables et souvent regrettés, effectuéssous l'emprise de la colère. En effet la colère appelle à la vengeance et ne s’éteint pas facilement. Le Messager de Dieu(s) mettait en garde contre l’état de la colère : « Si l’homme se met en colère, il tue l’âme que Dieu a interdit [de tuer] et il accuse [d’adultère] une femme mariée. »(4)

Il y a des critères aussi qui sont déterminants pour bien distinguer la colère blâmable de celle pour Dieu :

èCelui, principal, de la raison.

Si la raison prévaut, c’est-à-dire, si la personne se maîtrise face à une situation désagréable, agit de façon réfléchie suivant les indications divines, si ses réactions sont positives, modérées, adaptées à la situation, bénéfiques, non pas irrationnelles, alors, ses réactions sont positives.(5)

Par contre, si la raison est absente, les réactions imprévisibles, désordonnées, violentes, alors il est certain qu’il s’agit de la colère blâmable. La personne « ne voit plus rien devant elle » comme il est dit. Tenter de raisonner une personne en colère ne fait qu’augmenter les feux de sa colère comme si l’on jetait de l’huile sur le feu.(6)

C’est pourquoi la colère est comparée à un état de folie et le mot ‘folie’ en arabe (junûn) vient de « junna » (s’affoler, devenir fou, perdre la raison), même racine d’origine que pour les djinns (jinn).

 « La colère est une sorte de folie parce que celui qui se met en colère le regrette par la suite (ou est pris de remords par la suite). Et s’il n’éprouve pas de remords par la suite, alors c’est que la folie s’est stabilisée [en lui]. »(7) Et c'est plus grave encore.

èL'autre critère très important est le fait que la colère est suivie par les remords, les regrets. Une fois que la personne s’est calmée, elle réalise qu’elle a fait quelque chose de laid et commence à regretter.(8)

(1)L’Imam al-Bâqer(p), Usûl al-Kâfî, vol.2 Bâb 307 al-Ghadab p294 H12

(2)L’Imam al-Khomeynî(qs), Arba‘ûna hadîthann H7 pp172-173

(3)D’après la 2ème conférence donnée par  Sayyed Abbas Noureddine printemps 2006

(4)L’Imam as-Sâdeq(p), Usûl al-Kâfî, vol.2 Bâb 307 al-Ghadab p293 H4

(5)Nous ne parlons pas ici de la colère simulée pour impressionner par exemple un enfant dans le cadre de l’ordonnance du bien et de l’interdiction du mal.

(6)S. Abbas Noureddine conf. 5/12/2013

(7)Le Prince des croyants(p) Nahj-al-Balâgha, Hikam N°257 p704

(8)S. Abbas Noureddine conf. 5/06/2008

www.lumieres-spirituelles.net     No75  - Moharram-Safar 1437 – Nov. Déc.  2015


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