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2015-10-12 | Readers 2666 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Nagarjuna (bouddhiste indien du Ie siècle avt JC)


Nagarjuna (bouddhiste indien du Ie siècle avt JC)

Nagarjuna était un moine bouddhiste, un des plus grands philosophes de l’école Mahayana et fondateur de l'école Madhyamaka (la Voie du Milieu) en Inde. Toutes les branches bouddhistes se revendiquent de lui.

Sa vie n'est pratiquement pas connue. La légende le fait naître dans une famille de brahmanes du sud-est de l’Inde, dans le courant du 1er siècle avtJC (et lui prête une longévité exceptionnelle de 600 ans !).  Il fut l'un des premiers abbés de Nalanda, en Inde du nord près du Népal.

Son nom Nāgā - ārjuna signifie « celui qui subjugue les Nāga », les Naga étant des divinités souterraines et aquatiques représentées sous la forme de serpents. Une légende raconte que Bouddha ne donna les enseignements de la Prajanaparamita (qui constituent la majeure partie de la deuxième roue du Dharma et qui établissent la doctrine de la Vacuité (Sunyata)) qu'à ses disciples les plus intelligents, puis, les considérant trop difficiles pour les gens de son époque, il les aurait confiés aux Nagas. Ces derniers les auraient transmis à Nagarjuna.

L'essentiel de l'œuvre de Nagarjuna consista à présenter, expliquer et démontrer l'enseignement de la Vacuité contenu dans les Prajanaparamita Sutras. A noter la logique qu’il emploie pour prouver la vacuité d’existence propre (Sunyata) des phénomènes à partir de l'enseignement central du Bouddha de la production codépendante ou coproduction conditionnée (pratitiya samutpada) et par l’usage systématique de trois types de réfutation : l'impossibilité logique, l'impossibilité réelle, le constat d'inexistence. « C'est la Coproduction conditionnée que nous entendons sous le nom de vacuité. C'est là une désignation métaphorique, ce n'est rien d'autre que la voie du milieu [le Madhyamaka] (24, 18). »

La vacuité s'oppose frontalement à la conception qui suppose une existence réelle aux choses et qui s'exprime intellectuellement dans un concept. Nagarjuna prouve, à longueur de ses écrits, l'absurdité de ce concept d'existence propre qui se surajoute au réel. L'existence propre des phénomènes comme l'existence propre du « je » est illusoire, un mirage, un songe.Face à la vérité absolue, Nagarjuna professe la vacuité, et sur le plan de la vérité relative, il parle d’illusion. « Passions, actes, agents, fruits ressemblent à une ville de génies célestes, sont pareils à un mirage, à un songe. » (17,33)

Nagarjuna va même plus loin : le mouvement et donc le changement sont vides d'une existence propre ; le temps est également vide d'une existence propre ; le nirvâna est vide d'une existence propre ; et même le Bouddha en personne est vide d'une existence propre, une illusion, un songe, un rêve. De même, il prouve l'impossibilité de saisir rationnellement la causalité elle-même. Les choses sont vides, mais elles apparaissent en dépendance d'autres phénomènes.

Alors Nagarjuna prétend se situer au milieu entre l'extrême de l'existence et l'extrême de la non-existence ou néant. C’est l’objet de son ouvrage le plus célèbre le Prajñānāma mūla madhyamaka kārikā, « Les stances-racine de la voie du milieu », connu sous le nom de Madhyamaka shastra, le « Traité du Milieu », reprenant le nom employé par Bouddha pour décrire sa doctrine : Voie du Milieu. Et le milieu n’est pas dans le sens de « moyen terme » entre les deux extrêmes.

Dans son œuvre le Catuhstava, Nagarjuna rend directement hommage à la Réalité ultime telle qu'elle ne peut être comprise que par cette sagesse transcendante. Le Catuhstava est, en effet, une suite de quatre hymnes en son honneur. Ces hymnes révèlent bien l'objectif ultime de Nagarjuna et pourquoi il ne fait que très rarement une référence directe à cette « Réalité ultime » car elle est justement au-delà de toute formulation par la logique et le langage : « 1. Comment Te louerais-je, Seigneur, Toi qui sans naissance, sans demeure, surpasses toute connaissance mondaine et dont le domaine échappe aux cheminements de la parole. 2. Pourtant, tel que Tu es, accessible au [seul] sens d'Ainséité [la Nature absolue], avec amour je [Te] louerai, ô Maître, en recourant aux conventions mondaines. 3. Puisque, par essence, Tu ne sais pas, en Toi, point de naissance, point d'allée ni de venue. Hommage à Toi, Seigneur, à Toi le Sans-nature-propre ! 4. Tu n'es ni être ni non-être, ni permanent ni impermanent, ni éternel. Hommage à Toi, le Sans-dualité ! »

Parmi ses autres ouvrages, la « Lettre à un ami » qu'il aurait adressée au roi Gautamiputra de la dynastie Shalivahana dans laquelle il indique comment se comporter dans la vie quotidienne dans une perspective de la libération spirituelle. Et il insiste sur la nécessité du développement de la bonté aimante (metta) et de la compassion (karuna).

www.lumieres-spirituelles.net     No75  - Moharram-Safar 1437 – Nov. Déc.  2015


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