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2016-02-07 | Readers 6036 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Sourate ash-Shams (le soleil) 91 (4)


Sourate ash-Shams  (le soleil) 91  (4)

سورة الشمس

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ وَالشَّمْسِ وَضُحَاهَا(1) وَالْقَمَرِ إِذَا تَلَاهَا(2)وَالنَّهَارِ إِذَا جَلَّاهَا(3)وَاللَّيْلِ إِذَا يَغْشَاهَا(4)وَالسَّمَاءِوَمَا بَنَاهَا(5)وَالْأَرْضِ وَمَا طَحَاهَا(6)وَنَفْسٍ وَمَا سَوَّاهَا(7)

Bi-smi-Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi, wa-sh-shamsi wa duhâhâ, wa-l-qamari idhâ talâhâ, wa-n-nahâri idhâ jallâhâ, wa-l-layli idhâ yaghshâhâ wa-s-samâ’i wa mâ banâhâ, wa-l-ardi wa mâ tahâhâ, wa nafsinn wa mâ sawwâhâ,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, par le soleil et sa clarté, (1) par la lune quand elle le suit, (2) par le jour quand il l’éclaire, (3) par la nuit quand elle l’enveloppe,(4) par le ciel et Celui qui l’a construit, (5) par la terre et Celui qui l’a étendue, (6) et par une âme et Celui qui l’a bien modelée, (7)

فَأَلْهَمَهَا فُجُورَهَا وَتَقْوَاهَا(8)

fa-alhamahâ fujûrahâ wa taqwâhâ

et qui lui a alors inspiré son immoralité et sa piété ! (8)

قَدْ أَفْلَحَ مَن زَكَّاهَا(9)وَقَدْ خَابَ مَن دَسَّاهَا(10)

Qad aflaha man zakkâhâ wa qad khâba man dassâhâ

A certes réussi celui qui l’a purifiée (9) et est certes perdu celui qui l’a corrompue ! (10)

 

Reprise de la sourate verset après verset en nous aidant des interprétations de cette sourate de sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », de sheikh Makârem Shîrâzî dans al-Amthâl, de sayyed Hassan al-Mustafawî dans son « Tahqîq fî kalimât al-Qurân al-karîm», de docteur Mahmoud Bostani dans « al-Tafsîr al-binâ’î lil-Qorân al-karîm », de sheikh Ibn ‘Arabî dans son « Tafsîr al-Qurân » et de la compilation traduite par sh. Ishak Vazirhoussen, « Tafsir é Hoda ».

Après avoir vu que la sourate était essentiellement composée de trois parties, nous avons entamé l’étude des versets, un par un, et nous sommes en train de voir ceux rattachés au serment. Nous étions arrivés au versets parlant de l’âme. Nous avons vu le 1er verset la dernière fois. Voici le suivant qui lui est rattaché.

فَأَلْهَمَهَا فُجُورَهَا وَتَقْوَاهَا(8)   fa-alhamahâ fujûrahâ wa taqwâhâ   

fa-alhama-hâ » : « fa » particule indiquant la suite ou la conséquence de sa création et de son agencement de façon harmonieuse ; « alhama » 4e forme dérivée du verbe « lahima » qui signifie, à son origine, avaler, boire qqch puis qui a été utilisé dans le sens de recevoir qqch de Dieu (qu’Il soit Exalté) dans son for intérieur. Comme si l’homme avalait cette chose et la buvait tout au long de son existence. Certains ont distingué le mot « ilhâm » de « wahî » en tant que pour le premier, on en ignore l’origine (Dieu, Ange, shaytân, âme) alors que pour le second, on sait d’où vient la révélation et par quel intermédiaire ; à la 3e p. du s. renvoyant à "mâ" (Celui qui, Dieu) = apprendre, inspirer, enseigner. Et « hâ » renvoie à l’âme.

fujûra-hâ » : nom d’action du verbe « fajara » (diviser, fendre, déchirer, puis faire jaillir, s’écarter de ce qui est juste et droit) = le fait de déchirer les voiles de la religion en faisant des péchés, l’impiété, la débauche, l’immoralité, c’est-à-dire tous les facteurs, les causes, les voies qui mènent aux péchés. De même « hâ » renvoie à l’âme = Son immoralité.

taqwâ-hâ » : nom d’action du verbe « waqâ » (garder, protéger, préserver de) = le fait de placer l’âme sous protection contre ce qui fait peur, le fait de se protéger des interdits de Dieu, la piété, la crainte (de Dieu). « hâ » renvoie à l’âme.

 

Ce verset signifie-t-il que Dieu (qu’Il soit Glorifié) a déposé les facteurs d’immoralité et de piété dans l’âme de l’être humain ? La plupart des commentateurs, comme sheikh Makârem Shîrâzî, rejettent catégoriquement cette hypothèse et affirment qu’il signifie que Dieu (qu’Il soit Glorifié) a appris à l’âme ces deux réalités et lui a mis en évidence la voie juste et la voie du mal. En d’autres termes, Dieu (qu’Il soit Glorifié !) a pourvu l’homme de la capacité, au moyen de la raison, de la conscience éveillée, de la fitra, de caractériser et de distinguer ce qui entraine un comportement pieux ou immoral. Il lui a enseigné  les obligations et la mise en garde contre les conséquences. De cette inspiration évoquée, des responsabilités en découlent.

Aussi, sayyed Tabâ’Tabâ’î interpréta-t-il ce verset comme une indication de Dieu à l’âme pour lui faire connaître que son attitude (la piété ou l’immoralité) est liée à elle-même et non pas à des facteurs extérieurs ou à l’objet de sa débauche. Ainsi l’argent des orphelins dépensé injustement révèle l’immoralité de l’âme alors que l'argent donné en aumône révèle sa piété par exemple.

Certains commentateurs sont allés jusqu’à affirmer que ce verset indique en vérité la question du bien et du mal et la capacité de l’homme à les connaître et à les distinguer. Et cela est un bienfait grandiose et une de ces questions déterminantes pour le devenir de l’homme en ce monde et dans l’Au-delà.

Ainsi ces derniers versets abordent le plus important phénomène de la création en tant que Dieu Tout-Puissant a complété/achevé la création de l’être humain en le pourvoyant de ces deux capacités supplémentaires.

Après le serment sur toutes ces choses importantes, vitales, le noble Coran arrive au résultat, à l’objet du serment, à la « réponse du serment », le nœud central de la sourate.

قَدْ أَفْلَحَ مَن زَكَّاهَا(9) Qad aflaha man zakkâhâ    

-« Qad » : particule placée au début du verset pour affirmer et renforcer le sens du verbe au passé qui suit.

-« aflaha » : la 4e forme dérivée du verbe « falaha » (Couper, fendre, d’où labourer) = avoir la victoire/le bonheur après avoir tranché ; sortir de quelque chose (-) vers quelque chose de (+).

-« man » : pronom relatif indéfini utilisé pour les personnes = qui, celui qui

zakkâ-hâ » : 2e forme dérivée du verbe « zakiya » au « dî » (passé, 3ème p. m. s.). Son sens fondamental est la purification du point de vue de retirer ce qu’il faut retirer et faire sortir ce qui doit sortir, épurer. Tous les autres sens comme « l’accroissement » ou « la perception de l’aumône légale » ou « la pureté » sont des sens dérivés de ce principe mais ne constituent pas l’idée fondamentale. Il se différencie du mot « at-tat’hîr », en tant que ce dernier se place du point de vue de la pureté à l’opposé de l’impureté ou de la souillure et de celui d’at-tahdhîb, en tant que ce dernier se place du point de vue du bon ordre et de l’absence de mélange. Et «  » renvoie à l’âme citée dans le verset précédent.

 

Ainsi, celui qui a purifié son âme des pollutions des défauts shaytâniyyah, des péchés, de l’incroyance, des actes de désobéissance, l’a éduquée, l’a fait croître selon sa « fitra » saine, c'est-à-dire l'a perfectionnée, connait la réussite et le salut éternel. Dieu le fait accéder aux perfections et à la maturation de sa nature première (la fitra).

وَقَدْ خَابَ مَن دَسَّاهَا(10) wa qad khâba man dassâhâ  

khâba  » : verbe au temps du passé (dî) = échouer, perdre, ne pas réussir

dassâ » : verbe au temps du passé (dî) dont le sens fondamental est : « entrer quelque chose de force » comme dans le verset : {ou l’enfouira-t-il de force dans la terre ? }(59/16 Les Abeilles) en parlant de la fille qui venait de naitre et que le père ne voulait pas au temps de l’ignorance avant l’Islam.

Quel sens a-t-il ce mot dans ce verset, renvoyé à l’âme ?

ŸIl est dit qu'il fait allusion à la corruption et aux péchés. Les gens pieux et vertueux apparaissent d’eux-mêmes alors que les pécheurs cachent leurs péchés.

ŸIl est dit que les pécheurs s’enfouissent dans les rangs des vertueux.

ŸIl est dit que le pécheur enfouit son âme ou son identité humaine dans les péchés ou dans la terre du corps, la voilant de la Lumière de Dieu et de Sa Miséricorde.

ŸIl est dit que le pécheur cache ses actes de désobéissance et ses péchés en lui-même.

En tout cas, ce mot vient en opposition à la purification vue dans le verset précédent, et peut comprendre l’ensemble de ces sens, d’où sa traduction dans le sens de corrompre, gâter.

Ce verset est rattaché au précédent par la particule de coordination « wa ». Et à propos de ces deux versets, les Imams al-Bâqer(p) et as-Sâdeq(p) ont dit : « A réussi celui qui obéit [à Dieu] et est perdu celui qui désobéit [à Dieu]. » (Majma‘ al-Bayân, vol.10 p498)

www.lumieres-spirituelles.net     No77  - Jumâdî I & II 1437 – Février-Mars 2016


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