1. La Prière
  2. L’invocation
  3. Le Coran
  4. L’Imam al-Mahdî(qa)
  5. Connaître Dieu
  6. La Voie de l’Éloquence
  7. Spiritualité des Infaillibles(p)
  8. L’Au-delà
  9. Méditer sur l’Actualité
  10. Le Bon Geste
  11. Des états spirituels
  12. La Bonne Action
  13. Exemples des grands savants
  14. Les Lieux Saints
  15. Notre Santé morale
  16. Notre Santé physique
  17. Notre Nourriture
  18. Expces Spirituelles des autres
  19. Le Courrier du lecteur
  20. Le Livre du Mois
  21. La Femme dans l'Islam
  22. Entretiens
  23. Éditorial
  24. Divers
  25. Éduquer nos enfants
2017-04-03 | Readers 2160 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Crise spirituelle et réveil du politique


Crise spirituelle et réveil du politique

Voici la présentation d’un constat fait par l’aumônier (depuis 2012) des parlementaires, Laurent Stalla-Bourdillon(1), sur la situation spirituelle actuelle de la société française, à travers le prisme des réactions politiques aux attentats qui ont lieu en France. Si le constat révèle la prise de conscience de certains de l’état de la société occidentale immergée dans l’adoration de l’argent, qui cherche à résoudre ses problèmes en se créant de nouveaux concepts illusoires comme la laïcité, il surprend par le fait que l’auteur, bien que prêtre et connu comme tel, n’ait pas (osé ?) parlé(r) de Dieu, de l’Origine et de la Finalité de l’Esprit des êtres humains (leur « spiritualité »), pour se faire entendre.

1.La crise intellectuelle et spirituelle qui règne dans l’ensemble du monde politique

« La faillite spirituelle est enfin déclarée avec la perte de la signification du monde créé (…)

Ainsi l’insignifiance du masculin et du féminin, d’un père et d’une mère, ou encore l’incapacité de nourrir l’amour de la Nation et l’estime de l’Etat, signe un monde matériel indéchiffrable et absurde. Est-il encore pertinent de croire en un sens de la vie ? (…)

Il conviendrait aussi d’en finir avec laculture de l’ignorance et du mépris des religions, car il ne s’agit pas d’une concurrence d’idéologies comme de « vrais idéologues » voudraient le faire croire. Il faudra cesser de penser que les religions sont sans importance tant elles soutiennent la capacité des hommes à comprendre le sens transcendant de leur existence et leur permettent d’affronter la réalité du mal et de la mort ! »

2. De l’urgence à identifier le combat que l’humanité devrait mener contre le mal qui la ronge

       « Ce diagnostic sur la situation française aussi utile soit-il, reste accessoire au regard de l’urgence à identifier le combat que l’humanité devrait mener aujourd’hui. Un combat redoutable contre un mal qui ronge très profondément l’humanité dans son ensemble. Un mal qui n’en a pas le visage mais qui se dévoile dans ses effets. Ce mal s’empare du progrès pour en faire une idéologie qui réduit l’être humain à une simple matière. Ce mal se nourrit de l’idolâtrie de l’argent pour jeter les peuples dans une concurrence indigne. Ce mal produit un étourdissement collectif qui rend égoïste à la détresse des autres et insensible à la signification du temps. Ce mal se nourrit d’un déluge d’images qui stérilise la représentation intérieure, et donc la pensée. L’ensemble provoque le refus de l’effort à interpréter la signification de la vie humaine : qu’est-ce que l’homme ? Quel est le sens de cette vie ?

De quoi est-elle le signe ?

Ce mal atteint la vie intérieure de l’homme et blesse une dimension constitutive de son humanité : sa vie spirituelle. (…) C’est parce que l’homme ne sait plus qui il est, qu’il finit par ne plus se comporter comme un homme, mais comme une bête, un démon… Les réactions du monde politique ne prennent pas la mesure du mal qui menace l’humanité. Les politiques publiques (éducative, économique, militaire, sociale, culturelle…) peuvent-elles être efficaces sans se mesurer à la vraie nature des défis ? (…) Il n’y a jamais de bonnes politiques là où le sens de l’homme fait défaut. Si nous parlons souvent de sursaut collectif pour vaincre les dérives sectaires, il faudrait commencer par encourager le réveil individuel des consciences. 

3. A l’épreuve de la mort..

(…) « Il apparaîtra sans doute bientôt que la vie humaine est vaine sans projet de réalisation intérieure de l’homme. Déjà les « écoles » de sagesse et de développement personnel reprennent pied dans l’espace récréatif des Français. Réaction saine au fond, car rien n’est plus dangereux pour l’homme que d’être tenu dans l’incapacité de savoir vers quoi ou qui orienter sa vie. Tenu ou exilé à l’extérieur de lui-même, il devient celui qui est étymologiquement un « barbare ». L’homme ne vit plus s’il vit pour rien, privé d’une lecture cohérente de sa corporéité, de sa fragilité. Il éprouvera et exprimera l’insupportable violence de vivre. Les symptômes apparaissent déjà. (…)

Chaque décès d’une personne fait apparaître à tous que la vie ne dure qu’un peu de temps, et que nous n’avons que peu de temps pour nous préparer à l’éternité. Hélas, lorsque la possibilité de penser l’éternité est refusée à l’homme au motif d’une réduction stricte de la vie au seul monde physique, un immense péril souffle sur l’homme lui-même. C’est un péril dans l’homme lui-même, cause de tous les autres ! »

4. Où sont donc nos ressources pour mener ce combat ?

      « Sur qui pouvons-nous compter pour fortifier l’esprit dans l’homme ? La fraternité, tant invoquée en ces jours de commémoration des attentats ? Après tout, pourquoi vouloir être frères ? Qu’est-ce qui nourrit la fraternité dans les consciences ? A ce stade, il ne s’agit même plus de savoir s’il faut ou non enseigner les religions, réduites à d’archaïques objets de connaissances. Il s’agit de savoir si l’homme veut encore essayer de se comprendre lui-même. Il s’agit de savoir s’il peut encore prétendre à une traversée de l’existence avec l’ambition d’atteindre les rives de la vie heureuse et éternelle, c’est-à-dire l’état définitif de son humanité. Mais comment découvrir ce qu’est cet état de plénitude et d’accomplissement de l’humanité, si l’on ne commence pas par se demander ce qu’est l’homme ? »

(1)publié par la revue chrétienne La Vie, le 11/01/2016

www.lumieres-spirituelles.net     No84  - Rajab-Sha‘bân 1438 – Avril- Mai  2017


Articles précédents:

1445 (2023-2024)

1444 (2022-2023)

1443 (2021-2022)

1442 (2020-2021)

1441 (2019-2020)

1440 (2018-2019)

1439 (2017-2018)

1438 (2016-2017)

1437 (2015-2016)

1436 (2014-2015)

1435 (2013-2014)

1434 (2012-2013)

1433 (2011-2012)

1432 (2010-2011)

1431 (2009-2010)

1430 (2008-2009)