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2017-05-25 | Readers 2652 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

La colère (al-ghadab) – Traitement (4) Après l’accalmie (1)


La colère (al-ghadab) – Traitement (4) Après l’accalmie (1)

Une fois la colère calmée, la personne qui s’est mise en colère doit réfléchir sur un certain nombre de points :

1)Sur le pourquoi elle s’est mise en colère.

Pourquoi a-t-elle eu ce comportement irrationnel, proche de la folie (si ce n’en est pas) qui l’a mise dans une situation d’abaissement, d’humiliation, dans l’obligation de s’excuser par la suite (même si elle a raison sur le fond de la question) ? Certes, la présence des regrets est signe d’un restant d’humanité dans l’individu et de retour à la raison en tant qu’il sent qu’il a mal agi, qu’il s’est mal comporté en se mettant en colère. Et malgré l’abaissement d’avoir à s’excuser, il doit le faire parce que c’est la seule voie de la réforme, de la sortie de ce puits. Il n’y en a pas d’autre. Elle est le début du traitement de l’âme orgueilleuse.  

2)Sur quel profit elle a tiréd’un tel comportement qui a été suivi par des regrets, un désir de vengeance, des soucis, de la tristesse ou de l’affliction ? Est-elle arrivée au résultat recherché ? Ou plutôt, réfléchir sur quelle perte elle a subie.

3)Sur ce qu’indique sa réaction négative :

Ÿune absence de raison ? Ou plutôt le fait que son âme a pu échapper au contrôle de la raison le temps de la colère, alors que c’est dans ces moments qu’elle doit être la plus utilisée. D’autant qu’avec la répétition de telles réactions négatives, elle risque d’être définitivement chassée.

Ÿde l’incroyance ?  Une absence de confiance en Dieu ? Une relation défaillante avec Lui ? Une préférence d’al-Dunia à Dieu et à l’Au-delà ? Une contestation ou un refus de ce que Dieu lui a préparé ?

Ÿde l’orgueil ou plutôt une faiblesse d’âme ? un manque de confiance en soi ? un complexe d’infériorité ?

4)Sur le fait qu’elle a trahi un Bienfaitque Dieu Tout-Puissant a déposé en elle, en utilisant à mal escient cette force de la colère destinée à sauvegarder le système apparent et intérieur, le monde caché (al-ghayb) et manifeste ? N’est-ce pas faire preuve là d’injustice et d’ignorance en utilisant cette force dans l’hostilité et l’animosité ? Cette personne, en agissant ainsi, ne mérite-t-elle pas un Châtiment divin et ne risque-t-elle pas d’encourir la Colère divine ?(1)

5)Sur les mauvaises suites de la colère en ce monde et dans l’Au-delà

La colère fait naître de mauvais actes et une mauvaise morale. Elle provoque, pour son détenteur, les épreuves permanentes en ce monde et un châtiment éternel dans l’Au-delà. La colère n’est-elle pas qualifiée comme la mère de toutes les maladies de l’âme et la clef de tout mal ?(2)

L’Imam as-Sadeq(p) disait : « Quelle chose est pire que la colère ?! Quand un homme se met en colère, il tue un être humain que Dieu a interdit [de tuer] et accuse malhonnêtement une femme mariée ! »(3)

Que veut dire se mettre en colère contre ses parents, les croyants, serviteurs de Dieu,  etc., ce que Dieu nous a interdit de faire ?

Et les mauvaises suites ne s’arrêtent pas là. Certains pourront dire que : « Louange à Dieu, je ne suis pas arrivé à ce degré de maladie ! » Mais que de tels gens ne sous-estiment pas les effets de la colère !

En effet, si quelqu’un voit en lui-même la colère (blâmable), même une seule fois, alors il doit savoir qu’il n’est pas prêt pour les perfections morales. Celui qui perd le contrôle de lui-même a son cœur tourné vers autre chose. Cela signifie qu’il n’est pas prêt de recevoir la lumière, le Paradis, la vie de l’Au-delà.Cela veut dire que les lumières des actes d’obéissance, des actes d’adoration effectués avec sincérité ne lui reviendront pas maintenant, qu’elles lui seront mises de côté.

Ces bons actes ne seront pas rejetés parce que Dieu  {n’égare pas l’acte que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme.}(195/3 Al ‘Imrân)

Par contre, celui qui se met en colère doit savoir que s’il arrive à prendre le total contrôle de lui-même, alors ces bonnes lumières, les fruits grandioses de ses actes d’adorations et de ses bons actes lui reviendront, et peut-être en une seule fois. Une personne peut s’étonner de voir qu’il a suffi qu’elle maitrise sa colère pour atteindre les plus hauts degrés de la Proximité. En fait, la question n’est pas ainsi. Cette personne a sans doute fait beaucoup de choses ou sa mère a fait beaucoup d’invocations pour elle, et ces choses ont été mises de côté en attendant qu’elle ait la maîtrise d’elle-même, c’est-à-dire qu’elle ait rendu la maison stable.

Tout le bien effectué ne l’atteignait pas parce que son âme n’était pas prête à le recevoir.

Et que veut dire «que son âme n’était pas prête à le recevoir » ? C’est-à dire qu’elle échappait à son contrôle (de sa raison). L’esprit de la lutte de/contre l’âme, la substance de cette lutte a pour but d’arriver au contrôle de soi, d’arriver à placer son âme sous le contrôle de la raison.

Pourquoi ? Parce que la perfection définitive de l’individu arrive à l’ombre de l’Unité pure, sincère à Dieu Tout-Puissant. Ou, en d’autres termes, la perfection que l’individu atteint – c’est-à-dire les perfections véritables – arrive à l’ombre du lien profond avec Dieu Tout-Puissant – du lien « unicitaire » (tawhîdî), dans le sens du retour de toute chose à Dieu Tout-Puissant. C’est-à-dire quand l’âme disparait en Dieu. Nous y reviendrons la prochaine fois.(4)

(1)L’Imam al-Khomeynî(qs), Arba‘ûna hadîthann H7 p174

(2)L’Imam al-Khomeynî(qs), Arba‘ûna hadîthann H7 pp174-175

(3)L’Imam as-Sâdeq(p), Usûl al-Kâfî, vol.2 Bâb 307 al-Ghadab p293 H4

(4)S. Abbas Noureddine, conf. 5/06/2005

www.lumieres-spirituelles.net N°85 - Ramadan - Shawwâl 1438 - Juin - Juillet 2017


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