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2018-05-11 | Readers 2090 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

A la recherche de la tombe de l’Imam as-Sâdeq(p) à al-Baqî‘ (2)


A la recherche de la tombe de l’Imam

as-Sâdeq(p) à al-Baqî‘ à Médine (2)

L’Imam Ja‘far as-Sâdeq(p) fils de l’Imam Mohammed al-Bâqer(p) tomba en martyr, à l’âge de 65 ans, le 25 du mois de Shawwâl en l’an 148H, suite du poison mis dans sa nourriture par ordre du calife/roi abbasside al-Mansour. Il sera le dernier Imam de la descendance du Prophète Mohammed(s) à être enterré dans sa ville natale à Médine dans le fameux cimetière d’al-Baqî‘, à côté de la tombe de son père l’Imam Mohammed al-Bâqer(p), de celles de son grand-père l’Imam as-Sajjâd(p), de son arrière grand-oncle l’Imam Hassan al-Mujtabâ(p).

Tout comme pour ses prédécesseurs, les nouveaux califes-rois usurpateurs de son époque, les Abbassides, essayèrent d’éteindre la Lumière de Dieu en l’assassinant. Mais sa tombe resta pendant longtemps un lieu de rassemblement pour les Musulmans de différentes branches !

Près de 1070 ans plus tard, les califes-rois usurpateurs des temps modernes (les wahhabites d’Al-e Sa‘ûd), tentent encore d’éteindre la Lumière de Dieu, en essayant de faire disparaître toute trace de sa tombe ainsi que celles de ses pères.

C’est au milieu du XVIIIe siècle (1744apJC) qu’un chef d’une tribu arabe locale (Mohammed fils de Sa‘ûd) s’allia avec un sheikh à l’origine d’une déviation sectaire au sein de l’Islam, Mohammed fils d’Abd al-Wahhâb (1703-1792) pour se donner une légitimité religieuse et étendre son pouvoir sous l’étendard de la propagation de cette déviation « wahhabite », qui prétendait vouloir épurer l’Islam.

Son petit-fils, Sa‘ûd fils d’Abd-al-‘Azîz, s’appuyant sur cette nouvelle idéologie, s’emparera de toute la péninsule arabique au début du XIXe siècle, profitant du début du déclin de l’empire ottoman, des mouvements de révolte dans certaines régions et des ingérences des grandes puissances de l’époque (française, britannique et russe). Il soumit le Nadjed puis entreprit l’occupation de tout le Hedjaz, en s’attaquant d’abord au chérif de La Mecque, en l’an 1218H (~1802 apJC). Il pénétra dans la ville sainte, occupa les lieux et détruisit tous les vestiges religieux.

Peu de temps après, il se dirigea avec son armée vers la ville de Médine (après avoir agressé la ville de Karbala et assassiné ses habitants en l’an 1802 apJC).

En l’an 1220H (~1803 ou 1805 apJC), les wahhabites entrèrent dans la ville de Médine après avoir imposé un blocus pendant près d’un an et demi, coupant toutes ses voies d’accès, empêchant tout approvisionnement de la ville. C’est alors qu’ils se mirent à détruire tous les vestiges religieux de la ville (à l’exception de la tombe du Prophète(s), sauvegarde de leur légitimité religieuse) sous le prétexte de vouloir purifier la religion de la pratique de toutes ces « innovations » (bidâ’) qui sont des formes d’associationnisme ou d’idolâtrie à leurs yeux.

Les premières destructions criminelles d’al-Baqî‘ en l’an 1220H (~1803/5 apJC)

Voici quelques témoignages de leur entrée dans la ville sainte et des destructions criminelles qu’ils opérèrent au sein de la ville au nom de la religion.

†L’historien al-Jabartî (mort en 1237H) écrivit dans son livre « ‘Ajâ’ib al-Athâr » :

« Au milieu du mois de rajab de l’an 1220H, les nouvelles ont rapporté que les wahhabites prirent le contrôle de la ville de Médine (que les meilleures prières soient sur ses habitants). (…) Ils détruisirent alors toutes les coupoles sauf celle du Messager de Dieu(s). (…) »

†L’historien Hassan ar-Rîk, dans son « Luma‘ ash-shehâb », évoque certains détails sur comment Sa‘ûd ben ‘Abd al-‘Azîz et certains de ses enfants purent pénétrer dans cette ville, malgré l’opposition de ses habitants. Puis, une fois entré dans la ville,

« Sa‘ûd ben ‘Abd al-‘Azîz demanda après les serviteurs noirs qui gardaient le sanctuaire du Prophète(s). Devant leur refus de collaborer avec lui, il se mit à les frapper et à les enfermer pour les forcer à répondre. A la fin, ils lui indiquèrent certains des endroits.

Alors Sa‘ûd ben ‘Abd al-‘Azîz emporta tout ce qu’il trouva : d’innombrables pièces de monnaie, la couronne du kaizer Anûsharwân que les Musulmans avaient acquise lors de leur conquête des villes, de rares objets envoyés par des sultans d’Inde, qui décoraient la coupole du Messager de Dieu(s), ainsi que les lampes en or et de nombreux bijoux. (…)

Puis, il mit en place un membre de la famille Sa‘ûd et sortit vers al-Baqî‘. Il ordonna la destruction de toutes les coupoles présentes dans al-Baqî‘ dont celles d’al-Hassan(p) fils de ‘Alî(p), de ‘Alî(p) fils d’al-Hussein(p), de Mohammed al-Bâqer(p), de Ja‘far as-Sâdeq(p).(…)»

†Le voyageur laïc, Herman Bûrkharât passa à Médine après ces destructions et fit une description très dramatique d’al-Baqî‘ :

« Il est sans doute le plus (misérable) des cimetières en comparaison à ceux de n’importe quelle ville orientale de la taille de Médine. Il n’y a pas un mètre de construction en état ! Même ! Il n’y a aucune grande pierre sur laquelle il y a des inscriptions, prise pour recouvrir les tombes ! C’est un ensemble de monticules de terre éparpillés, entourés de pierres non fixées et de larges fosses. (…). La dévastation du cimetière est imputée aux wahhabites. »

Cependant, quelques années plus tard, le sultan ottoman chargea le pacha d’Egypte Mohammed ‘Ali de rétablir l’autorité ottomane dans la région. Les troupes égyptiennes mirent fin à cette première tentative d’Etat wahhabite en 1227H (~1812 ou 1813 apJC).

Le Hedjaz resta sous l’autorité ottomane, via l’Egypte de Mohammed ‘Alî, et les villes saintes, placées sous l’autorité du chérif Hashémite de La Mecque, bénéficièrent d’un statut spécial.

Les bâtisses d’al-Baqî‘ que les wahhabites avaient détruites furent petit à petit reconstruites, grâce à de généreux dons qui venaient d’un peu partout du monde islamique.

Et la situation resta ainsi jusqu’au moment où l’empire britannique, sous le couvert de la première guerre mondiale, s’ingéra directement dans les affaires de la région, dressant les tribus les unes contre les autres, soutenant la tribu de ‘Abd al-‘Azîz Ibn Séoud dans sa mainmise sur le Nedjd puis sur le Hedjaz.

La ville de la Mecque fut à nouveau prise en 1925 apJC et le chérif Hashémite en fut chassé (prélude à la proclamation du Royaume d’Arabie Saoudite qui eut lieu en 1932). Les édifices religieux furent à nouveau réduits en poussière, le 8 du mois de Shawwâl en l’an 1344H (1925 apJC). Nous y reviendrons une prochaine fois. 

(Témoignages tirés de Sha‘âir, No77 de Shawwâl 1437-Juillet 2016)

Il est rapporté de l’Imam as-Sâdeq(p) :  

« Tous les jeudis en fin d’après-midi, le Messager de Dieu(s) sortait avec un groupe de ses compagnons à al-Baqî‘ al-Madaniyya.

Il(s) disait trois fois : « Que la paix soit sur vous, ô gens des demeures ! »,

puis trois fois : « Que Dieu vous fasse miséricorde ! ».

Puis il(s) se tournait vers ses compagnons et disait : « Ceux-là sont meilleurs que vous ! »

Ils lui demandèrent pourquoi. « Ils ont cru et nous avons cru. Ils ont combattu et nous avons combattu. »

Il(s) leur dit : « Ceux-là ont cru mais n’ont pas revêtu leur foi d’injustice et sont restés ainsi. Et je suis témoin de cela. Alors que vous, vous resterez après moi et je ne sais pas ce qu’il adviendra de vous après moi. »

(tiré de Kâmel az-Ziyârât, cité par Sha‘âir, No65 de Shawwâl 1436-Juillet 2015)

www.lumieres-spirituelles.net N°91 - Ramadan et Shawwal1439 - Mai-Juin-Juillet 2018


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