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2019-12-24 | Readers 2337 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Sourate al-Burûj (les constellations) (85) (8)


Sourate al-Burûj  (les constellations) (85) (8)

بسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par le Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

هَلْ أَتَاكَ حَدِيثُ الْجُنُودِ (17) فِرْعَوْنَ وَثَمُودَ (18)

Hal atâka hadîthu-l-junûdi * fir‘awna wa thamûda *

Est-ce que t’est parvenu le récit des troupes (17) Pharaon et Thamûd (18) ?

بَلِ الَّذِينَ كَفَرُوا فِي تَكْذِيبٍ (19) وَاللَّهُ مِن وَرَائِهِم مُّحِيطٌ (20)

Bali-l-ladhîna kafarû fî takdhîbinn * wa-llâhu min warâ’ihim muhîtunn *

Mais ceux qui n’ont pas cru [persistent] dans le fait de mentir (19) (ou sont en dénégation)

et Dieu est derrière eux encerclant (20)

بَلْ هُوَ قُرْآنٌ مَّجِيدٌ (21) فِي لَوْحٍ مَّحْفُوظٍ (22)

bal huwa qurânunn majîdunn * fî lawhînn mahfûzhinn*

Mais il est un lu lisible, très glorieux dans un Tableau conservé.

Reprise de la sourate par groupe de versets en nous aidant de l’interprétation de cette sourate par sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », et de celles de sheikh Makârem Shîrâzî dans al-Amthâl, de sayyed Hassan al-Mustafawî dans son « Tahqîq fî kalimât al-Qurân al-karîm», de docteur Mahmoud Bostani dans « al-Tafsîr al-binâ’î lil-Qorân al-karîm », de sheikh al-Hawîzî dans son Tafsîr Nûr ath-Thaqalayn (vol.8) et de sheikh Ibn ‘Arabî dans son « Tafsîr al-Qurân » (vol.2).

Nous avons précédemment réparti les versets de cette sourate en quatre groupes en nous appuyant sur des particularités communes aux versets de chacun des groupes. Nous allons procéder à une étude un peu plus approfondie de chacun de ces groupes, en commençant par prendre connaissance du sens des mots.

ÉTUDE LEXICALE DU 4e GROUPE DE LA SOURATE (1ère partie)

—« hal » : particule interrogative = est-ce que ?

—« atâ-ka » : verbe « atâ » = venir, amener, parvenir, arriver à + « ka » pronom personnel à la 2e p. masc. sing.. Dieu Tout-Puissant s’adresse directement à Son interlocuteur, Son Messager(s) (et par la suite, peut-être, à tout lecteur du Coran). Pourquoi Dieu s’adresse-t-Il directement à Son Messager(s) ?

—« hadîth » : nom dérivé du verbe « hadatha » (dont l’idée fondamentale indique qqch de récent du point de vue du temps, de façon générale, d’où l’une de ses corroborations, la narration d’un évènement qui est arrivé et tout ce qui renouvelle le rapport de ce qui s’est passé = apparaître, surgir, avoir lieu, advenir, arriver à) = nouveau, récent, narration d’un fait.

—« al-junûd » : pl. de « jund » = assemblée formée dans le but de défendre ce qui est convoité ou une personne, de façon générale, pas restreint au niveau militaire (troupes, armées).

—« kafarû » : verbe « kafara » (dont l’idée fondamentale unique  est repousser, éloigner, écarter, n’avoir aucune attention, et de ses effets, désavouer, recouvrir, cacher, dissimuler) = ne pas croire.

—«  » : préposition = dans, à, lors, et aussi au sujet de, à propos de.

—« takdhîbinn » : nom d’action de la 2e forme dérivée (indiquant l’intensité et la répétition ou donnant un sens factitif) du verbe « kadhaba » (qui indique le contraire de la sincérité, de la vérité, ou niveau des paroles ou des actes = mentir, faire un mensonge, tromper) = accuser qqun de mensonge, traiter qqun de menteur ; nier et regarder une chose comme n’existant pas, ne pas y croire ; être en dénégation, être démenti.

—« warâ’i-him » : 5e f. dérivée de « wara’a » (dont l’idée fondamentale est le fait de recouvrir qqch jusqu’à le dissimuler = éloigner, écarter, repousser (qqun), mettre de côté) = être caché, se cacher.

Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont encerclés par Dieu Tout-Puissant. Ils sont voilés du monde d’al-Barzakh, de la réalité de l’Enfer, de ses supplices.

—« muhîtunn » : 4e f. dérivée de « hâta » (dont l’idée fondamentale est d’entourer, de régner tout autour et d’étreindre, de cerner de tous les côtés avec une idée de providence, d’orientation et d’élévation = garder qqch, veiller sur qqch, prendre garde de) = ceindre, entourer, embrasser, étreindre.

ÉTUDE PLUS APPROFONDIE DU 4e GROUPE DE VERSETS DE LA SOURATE (1ère partie)

      {Est-ce que t’est parvenu le récit des troupes (17)Pharaon et Thamûd (18) ?}

Ce dernier groupe de versets commence par une interrogation (hal) adressée par Dieu Tout-Puissant à Son Messager(s). C’est-à-dire le dialogue se poursuit entre Dieu (qu’Il soit Glorifié) et Son Messager(s). Plusieurs remarques ou questions s’imposent :

—L’origine du propos/récit (hadîth) n’est pas précisée, pouvant aussi bien être de source divine qu’humaine, dans le sens que c’est une information que tout le monde connait.

Qui sont Pharaon et Thamûd ? Pharaon était un tyran d’Egypte connu.

Mais Thamûd ? A l’origine, ce mot était le nom de l’un des descendants de Nûh, le fils de Kâthir, fils d’Iram, fils de Sâm, fils de Nûh. Puis les gens de sa communauté se seraient nommés du nom de leur aïeul, pratique courante chez les Arabes. Il s’agirait ici d’une communauté ou peuple arabophone vivant près de Tabûk au Nord-Ouest de Médine.

—On peut noter la mise en évidence du mot « troupes » (junûd), cité en premier dans le verset 17 qui s’arrête à ce mot et le suivant (18) donnant la précision à qui appartiennent ces troupes en apposition (badal). Pourquoi les troupes ont été citées avant Pharaon et Thamûd ? Est-ce pour mettre en évidence le fait que ce n’est pas seulement les tyrans eux-mêmes qui sont visés mais aussi ceux qui les suivent ?  Certains commentateurs ont vu ici un effet de style pour mettre en évidence la source de la force et de la puissance de ces tyrans, qui leur permet d’imposer leur diktat sur les gens. Les deux interprétations ne sont pas incompatibles.

—Quel est le point commun entre Pharaon et Thamûd ?  

-{Pharaon dit : « Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous autre que moi. Hamân, allume-moi du feu sur l’argile puis construis-moi une tour (sarhann), peut-être alors monterai-je jusqu’au Dieu de Moussa. Je pense plutôt qu’il est du nombre des menteurs.}(38/28 al-Qasas)

-Les gens de Thamoud adoraient 70 divinités et traitaient de menteur le Prophète Sâleh(p)qui les appelait à adorer Dieu Un, Unique et malgré le miracle de la chamelle. (cf.L.S. No 80 leur histoire).

Ainsi, le point commun est leur mécréance, leur orgueil et leur entêtement contre Dieu Tout-Puissant qui les ont conduits à leur anéantissement en ce monde et aux châtiments de l’Enfer dans l’Au-delà.

-En ce qui concerne Pharaon : {il s’enfla d’orgueil sur terre ainsi que ses soldats, sans aucun droit. Et ils pensèrent qu’ils ne seraient pas ramenés vers Nous. Nous les saisîmes donc ainsi que ses soldats et les jetâmes dans le flot. Regarde donc ce qu’il est advenu des injustes.}(39-40/28 al-Qasas)

-Et les gens de Thamûd : {Leur Seigneur les détruisit alors tous entièrement à cause de leur péché et étendit son châtiment sur tous (14)et Il ne craint pas sa suite (15).}(14-15/91 ash-shams) (cf. L.S. les No 79-80-81)

—Dans ces deux exemples, ils ont tous péri, les troupes de Pharaon ainsi que le peuple de Thamûd en son entier alors que les croyants (Bani Isra’îl avec nabi Moussa(p) et ceux avec nabi Sâleh(p)) ont été sauvés.

—Pourquoi Dieu Tout-Puissant évoque-t-Il ces deux exemples ? Pour rappeler au Messager(s) Ses Règles Immuables, la Véracité de Sa Promesse et les lui(s) confirmer à travers des faits historiques connus de tous, à cause de la dure situation vécue par le Messager(s) et ses partisans à La Mecque ? Pour les rappeler à tout le monde à qui le noble Coran est transmis ?

{Mais ceux qui n’ont pas cru [persistent] dans le fait de mentir (19)}

Dans ce verset il est clairement affirmé qu’il s’agit de gens incroyants. Introduit par la conjonction d’insistance « bal », il confirme l’entêtement de ces incroyants dans leur refus de voir la vérité, de la nier et de traiter de menteurs ceux qui la défendent.

A noter l’expression très générale de « ceux qui n’ont pas cru ». Sans doute pour faire comprendre qu’il s’agit d’une règle générale qui régit le comportement de tous les incroyants confirmés (tels que Pharaon et son peuple et les gens de Thamûd mais aussi qu’ils soient à La Mecque ou ailleurs, au temps de Pharaon ou du Prophète(s) ou autre).

{et Dieu est derrière eux encerclant. (20)}

Mais refuser de voir la vérité ou la traiter de mensonge n’empêche pas le fait d’être totalement cernés par Dieu Tout-Puissant. Leur voilement n’empêche pas la réalité qu’ils sont entre les « Mains » de Dieu qu’ils ne peuvent pas échapper à Sa Volonté, même s’ils en sont inconscients, même s’ils la refusent.

www.lumieres-spirituelles.net     No101 - Jumâdî I & II 1441 – Janvier-Février 2020


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