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2020-08-16 | Readers 1778 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Halte au blocus américano-sioniste contre le Liban !


Halte au blocus américano-sioniste

contre le Liban !

Le Liban est un petit pays situé au bord de la mer méditerranée, côté Proche-Orient ou Asie de l’Ouest, n’ayant accès au continent que par la Syrie (au nord et est), l’entité usurpatrice sioniste constituant sa frontière sud.

Peut-on parler du Liban hors du contexte politique, économique et militaire de la région ? Même ! Hors du système économique et monétaire hégémonique mondial imposé par la force des armes et à coups de divisions et de corruptions, telle une pieuvre étendant ses tentacules sur toute la pla­nète sous couvert de « mondialisation » ?

Certes, il serait trop long de reprendre l’histoire de ce pays – depuis sa création en tant qu’entité indépendante par la France(1)jusqu’à la situation actuelle, subissant ou se faisant l’écho des soubre­sauts régionaux, telles la création de l’entité sioniste, cette tumeur cancéreuse qui a cristallisé et galva­nisé les antagonismes de la région, et la découverte du pétrole, son pillage et l’invasion des pétrodollars.

Sans doute est-il plus important de mettre à nu les jalons politico-économico-financiers qui ont abouti à cette situation – qui ne sont ni fortuits ni spécifiques au Liban. Du fait de la petitesse du pays, de la présence de contradictions plus voyantes, des circonstances et de la rapidité des évènements, ils sont plus apparents. Cela permettra de mieux déterminer -1-contre qui ou quoi se battre, -2- les étapes à suivre pour sortir de ce tunnel. 

ºLe processus ou les étalons de la crise d’un point de vue financier

Cette situation particulière financière au Liban a vu le jour sous les gouvernements de Rafiq Hariri (1992-1998/2000-2004), fraîchement arrivé d’Ara­bie Saoudite, assurant la mainmise américano-saoudienne sur le pays(2). C’est lui qui nomma cet ultra-libéral Riad Salamé à la tête de la Banque Centrale du Liban (BCL) (le 1/8/1993) pour trouver les capi­taux nécessaires à la reconstruction du Liban.

Ce fut alors la politique des emprunts de l’Etat à grande échelle pour la reconstruction en priorité du centre de Beyrouth (détruit dès le début de la guerre civile (1975)), dont le plus grand bénéficiaire fut.. Rafiq Hariri lui-même via sa société privée Solidere, un endettement tout azimut effectué  avec la collaboration de son gouverneur de la Banque Centrale (BCL) et des banques libanaises.

Pour faciliter la venue des capitaux, plusieurs mesures furent prises.

1-L’établissement de la parité fixe entre le dollar et la livre libanaise (1$ = 1507LL) en déc. 1997, présenté comme un élément de stabilité pour le Liban. En fait, un des moyens utilisés par les Etats Unis pour imposer sa monnaie et son contrôle sur toute transaction effectuée (de fait en dollars) dans le monde. Toutes les transactions commerciales et opérations export-import libanaises se firent en dollars, tandis que sur le marché local, les deux monnaies étaient indifféremment utilisées.

2-La libre circulation des capitaux et le libre-échange, sacrifiant ainsi les sociétés du secteur public au profit de grandes sociétés internationales leur faisant faire de juteux profits aux dépens de l’Etat et le privant même des droits de douane pro­tecteurs de la production nationale.

3-La mise en place d’un système bancaire avec un haut taux d’intérêt (du genre du système Ponzy et autres) et l’assurance du secret bancaire (sauf pour les EU qui ont accès à tous les comptes ban­caires au Liban).

Tout cela accompagné de la corruption d’une bonne partie de la classe politique et des banques libanaises via la BCL.

Les capitaux affluèrent, des pays voisins, des pays pétroliers, des EU, de ceux de la diaspora libanaise (toute confession confondue) et même de l’épargne des résidents, sans doute attirés par les bénéfices élevés.

Auxquels, il faut ajouter l’argent sale des car­tels de drogue d’Amérique du Sud – blanchiment institué par les Etats Unis, en en faisant profiter les banquiers libanais (et non pas le Hezbollah (HBA) comme les EU ont eu l’affront de prétendre) – et les aides extérieures qui ne firent qu’augmenter l’en­dettement du Liban..

Le pays opta ainsi pour une économie de rente ‘dollarisée’ sous tutelle américaine, abandon­nant la production locale agricole et manufacturière.

Apparemment, la situation tourna court, été 2019.

Certains parlent de la diminution de l’afflux des capitaux à cause de la baisse du coût de pétrole, d’autres de l’achat par une banque américaine du tiers du capital des principales banques libanaises.

D’autres du retrait soudain d’un placement d’1,4 milliard de dollars d’une banque américaine provoquant la panique et l’évasion de dizaines de milliards de dollars des banques vers l’étranger(3), vidant les caisses du pays, le privant de ses devises étrangères et ses habitants de leurs dépôts d’argent (non sans mettre aussi en danger un des principes fondamentaux du capitalisme).

En parallèle, se développa un marché au noir du dollar, via internet, des changeurs et de ‘petites mains’ (attirées par un gain rapide présenté sous une forme d’opération commerciale fluctuant selon l’offre et la demande), entraînant une spéculation du dollar, une dévaluation de la livre libanaise, une inflation des prix, l’objectif derrière étant d’assécher le marché libanais de ses dollars et d’affamer la  population locale.

Le tout de concert avec le gouverneur de la BCL et de banques libanaises comme la SGBL (de l’aveu des changeurs) et orchestré de l’extérieur, Etats-Unis en tête (sanctionnant certains(4)).

Tout cela n’est-il pas déjà arrivé ailleurs ?

D’où l’importance de connaître les causes d’une telle situation, de savoir quel ennemi affronter, de comprendre pourquoi à ce moment-là.

ºEn résumé,on peut considérer que les causes de cette crise financière au Libansont :

1-endogènes(locales), le système bancaire développé s’étant écroulé après avoir épuisé toutes les ressources possibles et transféré les capitaux à l’étranger, causes directement liées à la corruption  institutionnalisée et à la cupidité de certains. Pour sauvegarder la face, l’immuable gouverneur de la BCL minimise les chiffres des pertes pour empêcher toute possibilité de réformes et de juge­ment des « criminels ».

2-liées aux manœuvres américaines pour faire plier le Liban, les Etats-Unis cherchant à imposer leurs hommes au service de leurs intérêts, à écar­ter le HBA, à interdire tout investissement de l’Est (Chine, Russie, Iran) et même toute ouverture vers la Syrie (cf. la loi César(5)) !

3-liées à la faillite du système capitaliste mondial-même, du fait de sa financiarisation, à l’affût de nouveaux capitaux, même de façon illégale, sous des subterfuges mensongers, quitte à entraîner les autres dans la chute. (Personne ne peut ignorer l’immense déficit budgétaire croissant des EU, une dette nationale dépassant les 26 000 milliards de dollars, qui ne peut que mener à un effondrement du dollar, que certains voient proche.)

Oui !Il s’agit d’une guerre économique américano-sioniste avec leurs vassaux !

Oui !Le problème est endogène, lié à la corruption, au clientélisme, à l’avidité et à la cupidité !

Oui !Il est lié à la faillite du système économique libéral mondial, fondé sur la thésaurisation !

Pourquoi maintenant ?

Ces mesures viennent après l’échec américano-sioniste (et leurs vassaux) de faire plier la Syrie, (en y fomentant des troubles depuis 2011 avec l’infiltration des troupes takfiris dont Daesh).

Et après la constitution de l’axe de la résistance qui ne cesse de se renforcer, de l’Iran au Liban, via l’Irak et la Syrie !

La multiplication des sanctions économiques et l’utilisation de l’arme de la faim pour apparaître comme des ‘sauveurs économiques’ ne montrent que leur défaite et leur faiblesse. (Bien sûr, il ne faut pas oublier de mentionner les échéances électorales aux USA (nov. 2020) et la situation de crise au sein de l’entité sioniste.)

ºLes solutions proposées :

Les solutions proposées par le gouvernement d’alors – sans doute l’un des moins corrompus de l’Etat libanais, cherchant réellement une sortie à la crise économico-financière du pays (et non pas à se remplir les poches) – avaient visé ces trois dimensions.

1-Le refus de la capitulation.

Le gouvernement a alors tenu bon(6), conscient que cette nouvelle guerre sur le plan économique est la dernière arme entre les mains américano-sionistes après les bombardements israéliens, les voitures piégées, les tentatives de changement démographique(7), les groupes terro­ristes takfiris, le poids économique de l’immigration syrienne (à l’égal du tiers de la population locale), la fermeture des frontières avec la Syrie, les sanctions à l’encontre de certaines parties libanaises, les ingérences extérieures américano-sionistes et vassaux, poussant à des ma­nifestations et des blocages de rue, soi-disant « révolutionnaires »..

2-L’élaboration d’un plan de redressement et de lutte contre la corruption.

Mais comment le mettre en pratique quand tous les rouages du pouvoir ont été corrompus, quand le pouvoir judiciaire a perdu son indépendance, quand les grandes puissances (américano-sionistes et leurs vassaux européens et arabes) ne veulent pas de réformes qui les met­traient dehors, malgré leurs déclarations moralisatrices?(8)

A quoi, il faut ajouter l’absence (ou la perte) de confiance des Libanais, favori­sant l’individualisme, l’égoïsme, le déve­loppement de marchés parallèles (au noir) et la manipulation des moyens de substance des gens..

3-L’émancipation de la tutelle américaine,

-en se tournant vers l’Est (l’Iran, l’Irak, la Chine, la Russie) pour rompre le blocus et suppléer aux pénuries. Si certains sont convaincus de cette alternative, d’autres sont encore hésitants, sans doute craignant la rupture avec le camp occidental ou la perte de leurs privilèges.

-en (re)développant une production locale agricole, industrielle, autres).

4-Le développement de la solidarité, de l’unité,

-en venant en aide aux plus démunis, les premiers touchés par l’inflation des prix, l’appropriation des épargnes et la crise économique générale aussi provoquée par le coronavirus.

-en faisant preuve de patience, de lucidité et de mesure.

ºA titre de conclusion

Cela suffit-il ?

—Le Liban, à lui tout-seul, ne peut présenter une alternative à la faillite du système capitaliste mondial.

C’est sans doute là un défi posé à l’Islam authen­tique de le faire, notamment sous la direction de l’Imam du Temps, nommé par Dieu, l’Imam al-Mahdî(qa).

Des indications sont données sur ce sujet dans le noble Coran, comme :

{Dieu a rendu licite le commerce et illicite le gonflement avec surplus (ar-ribâ)(9)}(10)

et

{Dieu anéantit le gonflement avec surplus (ar-ribâ)(9)et fait fructifier l’aumône}(11).

—Il y a un autre ennemi, pas des moindres, sans lequel les américano-sionistes n’auraient pas pu ni ne pourraient encore mener une telle poli­tique : l’âme instigatrice du mal, avide de biens, d’argent, cupide, prête à se prostituer pour satis­faire ses passions/instincts (ash-shahawât), tant au niveau individuel qu’au niveau collectif.

—Cette épreuve économico-financière que traverse le Liban – qui est, pourtant, un des rares pays qui

a tenu tête au diktat américano-sioniste, qui, par sa résistance armée (dont la légalité est reconnue par les conventions internationales de Genève 3 & 4) et sa détermination, a pu vaincre l’armée israélienne (soi-disant invincible) et la chasser du Liban (à l’exclusion d’une petite en­clave) et qui refuse l’injustice et l’oppression –

est-elle une corroboration de ce qui est indiqué dans ce noble verset :

{Dis : si vos pères, vos enfants, vos frères et vos épouses, vos clans, des biens que vous avez acquis, un négoce dont vous crai­gnez la stagnation et des demeures qui vous sont agréables, vous sont plus aimables que Dieu, Son Messager et la lutte dans Sa Voie, alors soyez aux aguets jusqu’à ce que Dieu fasse venir Son Ordre. Et Dieu ne guide pas les gens dévoyés (al-fâsiqîna)}(12)?

Au croyant d’être vigilant et de ne pas se trouver parmi les dévoyés !

(1)depuis la proclamation de l’Etat du Grand Liban par la France mandataire en 1920, institutionnalisant les différentes communautés religieuses et attribuant une suprématie politique et économique à la communauté chrétienne maronite, et celle de son indépendance en novembre 1943 avec le Pacte national établi entre les partisans maronites pro-France et les partisans sunnites pro-Syrie. Cf. les No 19, 31 et 87. - (2) et qui, quand  sa mort devint plus utile que sa vie, fut lâchement assassiné par ces Américano-sionistes, le 14/2/2005. - (3)Des noms sont évoqués comme celui du directeur de la banque de la Société Générale B.L. qui fit sortir plus de 20 milliards de dollars ou d’un ancien 1er ministre libanais. - (4)cf. les sanctions appliquées contre le Hezbollah (HBA) et à la banque Jamal Trust (qui entraînèrent sa fermeture) du fait qu’elle traitait avec ses asso­ciations légales. - (5)votée le 20/12/2019 contre la Syrie et entrée en vigueur le 17/6/2020, pénalisant l’économie syrienne et tous ceux qui lui viennent en aide comme l’Iran, la Russie et bien sûr le Liban ! - (6)jusqu’au moment où les parties corrompues ont voulu lui faire endosser, après l’explosion tragique du 4/8/2020, la responsabilité de la corruption institutionnalisée et la négligence chronique des gouvernements précédents. - (7)Un des objectifs de la guerre de 2006 étant de faire partir les Shi‘ites du Sud-Liban, tout comme l’un de ceux de l’immigration massive des Syriens (en majorité sunnites) et de l’empêchement de leur retour en Syrie. - (8)cf. la fuite du directeur de la SGBL aux USA et celle de ses conseillers en France. D’autres coupables de cette politique financière criminelle trouvant protection auprès de leur communauté respective (un communautarisme virant au fanatisme) et celle des EU. -  (9)l’intérêt usuraire étant une des formes du (ribâ) illicite. Cf. la rubrique « la santé morale » de la revue L.S. à partir de ce numéro. - (10)275/2 al-Baqara. - (11)276/2 al-Baqara. - (12)24/9 at-Tawba.

www.lumieres-spirituelles.net  N°105 - Muharram - Safar 1442 – Août - Sept. - Oct. 2020


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