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2021-12-02 | Readers 1312 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

La libération d’al-Hudaydah au Yémen


La libération d’al-Hudaydahau Yémen ...

en préludeà celle de Ma’rib ?

Voilà près de 7 ans (depuis le 26 mars 2015 plus précisément) que l’Arabie Saoudite, à la tête d’une coalition internationale, a déclenché une guerre sans merci contre le Yémen et imposé un blocus à son vaillant peuple avec la bénédiction de l’Occident tout heureux de lui vendre des armes pour des milliards, voire des centaines de milliards de dollars et le silence complice de la presse occidentale ! Et voilà qu’en ce jour du 13 novembre 2021, les forces émiraties (puis saoudiennes, mises devant le fait accompli) se sont soudainement retirées de la ville portuaire d’al-Hudaydah, pour se replier sur al-Mukha, ville portuaire située au sud-ouest de Taez. Tactique ?ou capitulation ?

Pour comprendre ce qui se passe à l’heure actuelle au Yémen et apprécier à sa juste valeur le courage de ce vaillant peuple résistant aux agressions saoudiennes, sous une sage direction (Houthie), il est nécessaire de faire un rapide réca­pitulatif sur cette guerre injuste et un bref rappel des principaux évènements concernant al-Hudaydah.

Les principales dates concernant cette guerre injuste au Yémen

ŸLe 25/5/1990 réunification du Yémen avec comme président Ali Abdallah Sâleh.

ŸDu 6/2004 à 8/2009 six guerres menées par Ali Abdallah Sâleh (avec l’aide de l’Arabie Saoudite et d’al-Qaïda local (l’AQPA)) contre les tribus zaïdites Houthies qui s’étaient logées dans les mon­tagnes au nord du Yémen, après la fin de leur autonomie obtenue en 1904 et de leur émirat (1918- 1962) durant lequel l’Arabie Saou­dite s’était d’ailleurs appropriée trois de ses provinces ‘Asîr, Najran et Jizan). Les Houthis étaient connus pour leurs positions révolu­tionnaires, refusant toute ingé­rence étrangère (notamment américano-sioniste) et combat­tant la corruption et l’injustice. Leur leader, Hussein Badreddine Houthi, fut tué lors de la 1èrede ces 6 guerres, le 20/9/2004. Après, ce fut son frère Abdelmalek qui prit la relève. (Cf. LS No5)

ŸA partir du 27 janvier 2011, les répercussions du ‘Printemps arabe’ au Yémen mirent fin au règne d’Ali Abdallah Sâleh le 25/2/2012. Abd Mansour Hadî devint alors le pré­sident par intérim. (Cf. LS No24 & 25)

ŸJusqu’à la mise en place, en Mars 2013, d’un « Dialogue Na­tional » parrainé par l’ONU et les monarchies arabes du golfe qui préconisa pour le Yémen une fédération de 6 provinces. Il s’agissait en fait d’un dépeçagedu pays en faveur de l’Arabie Saoudite, lui permettant de piller le pétrole yé­ménite avec l’aide des compagnies occidentales en toute impunité et soumettant le pays à l’insécurité permanente par la présence de groupes terroristes takfiris (AQPA et Cies) et de querelles d’ordre confessionnel ou tribal attisées à volonté pour justifier la présence ou l’intervention des forces amé­ricano-sionistes.

ŸCe plan fut refusé par une par­tie de la population qui lança une mobilisation générale pacifique qui aboutit à un « Accord pour la paix et un partenariat national » le 21 septembre 2014. (Cf. LS No67)

ŸMais cet accord ne fut jamais respecté, Abd Mansour Hadi ren­forçant ses liens avec le camp américano-siono-saoudien, et les opérations suicides de l’AQPA (soutenu par l’Arabie Saoudite) contre les civils se multipliant.

ŸLes Houthis (et leur organisa­tion Ansarullah) ripostèrent en combattant ces groupes armés AQPA et en mobilisant les diffé­rentes tribus, créant des comités révolutionnaires locaux.

ŸJanvier 2015, les Houthis sont à Sanaa et mettent en place un « Haut Comité Révolutionnaire » (réunissant les Comités Révolu­tionnaires) et d’un « Conseil Na­tional de Transition » le 6 février 2015, puis d’un « Conseil Popu­laire Transitoire » (une sorte de gouvernement de transition) le 20 février 2015.

Le lendemain, les Etats Unis quittent le pays, l’Arabie Saou­dite renforce la présence d’AQPA notamment dans les provinces de Ma’rib et de Hadramout (à al-Mukalla) et Abd Mansour démis­sionne, fuyant vers le sud, à Aden.

ŸCependant, 3 jours plus tard, sous la pression saoudienne, il revient sur sa démission (pour donner une apparence légale à l’inter­vention saoudienne et faire croire à une guerre civile), monte une milice armée à sa solde et appelle l’Arabie Saoudite à son secours. Ce qu’aucun yéménite ne peut accepter. Ansarallah et l’armée yéménite continuent leur avan­cée vers Taëz, le port d’al-Mukha jusqu’à Aden.

ŸLe 25 mars 2015, Hadi s’en­vole pour l’Arabie Saoudite.

ŸLe 26/3/15, l’Arabie Saoudite, à la tête d’une coalition internationale, envoie

ses avions bombarder le Yémen, déclenchant l’opération ‘Tempête décisive’ qui ne devait durer qu’une 15ainede jours, l’objectif étant d’assurer la mainmise sur le pétrole yémé­nite et le débouché vers l’Océan indien, et de prendre le contrôle du détroit de Bâb al-Mandeb, objet de convoitise des grandes puissances et aussi de l’entité sio­niste, des Emirats Arabes Unis.. (Cf. LS No72 & 73)

ŸSept ans plus tard, l’Arabie Saoudite se trouve totalement embourbée dans cette guerre, mobi­lisant aussi bien les groupes terroristes (AQPA, Daesh et Cies), que les troupes américaine (venue d’Afghanistan), anglaise, émira­tie, sioniste (chacune occupant des positions stratégiques dans le pays), des mercenaires d’Amé­rique latine… (Cf. LS No86), intensi­fiant ses bombardements contre la population civile, notamment au nord du Yémen et renforçant le blocus humanitaire, alimentaire, sanitaire.. En vain..

ŸC’est que, depuis 7 ans, elle se heurte à la résistance farouche du peuple yéménite (qui fait preuve de courage, de détermination, de persévérance, d’intelligence, d’esprit de sacrifice, de foi et de confiance absolue en Dieu), aux forces armées et aux comités populaires placés sous la direction sage et lucide d’Ansarullah et de son leader Abd alMalek Houthi, développant des armes et des tactiques militaires désarçonnant leurs adversaires, les visant au cœur-même de leur territoire, ayant su attirer le soutien des forces démocratiques révolution­naires de la région dont l’Iran.

Et la ville portuaire d’al-Hudaydah ?

ŸLa ville d’al-Hudaydah était sous le contrôle des forces armées yéménites et d’Ansarullah jusqu’au 13 juin 2018, jour où eut lieu une grande offensive mon­diale menée par les forces saou­diennes et émiraties soutenues par les forces américano-sio­nistes, anglaises et françaises pour prendre le contrôle de cette ville, priver ainsi les Houthis de cet accès à la mer et renforcer le blocus.

ŸElle se heurta cependant à une vaillante résistance héroïque du peuple yéménite sous la direc­tion d’Ansarullah qui aboutit à des accords dits de Stockholm, le 12 décembre 2018, entérinés par l’ONU le 21 décembre 2018, entre les parties yéménites et la coali­tion saoudo-émiratie, les forces d’Ansarullah et saoudo-émiraties devant chacune se retirer de cer­taines de ses positions. (Cf. L.S. No92 p17)

ŸMais cet accord ne fut jamais respecté et les bombardements aériens saoudiens reprirent sur cette ville ainsi que les agres­sions émiraties. Alors pourquoi ce retrait soudain, ce 13 novembre 2021 ?

ŸC’est qu’entretemps, Ansarul­lah, à défaut de pouvoir avancer vers le sud, avait :

-renforcé ses positions dans le nord ;

-lancé une grande bataille vers l’est en vue de libérer le gouver­norat de Ma’rib (poumon éco­nomique (pétrole, eau) vital du

Yémen) des griffes occidentales et des groupes terroristes (AQPA, Daesh et Cies) ;

-mis en place de nouvelles équa­tions : tout bombardement (saou­dien, émirati, autre) et maintien du blocus contre la population civile yéménite seront suivis d’un bombardement ciblé dans le pays d’origine.. Et ainsi Ansarul­lah mena 8 opérations « équilibre de la dissuasion », visant ailes de palais (de MBS), aéroports mili­taires, sites pétroliers (d’Aramco), révélant de grandes capacités de stratégie, d’ingéniosité et de dex­térité qui effrayèrent plus d’un !

ŸL’intensification des agressions (de l’Arabie Saoudite, des mercenaires de sa coalition et des forces - américaine, anglaise, française, sioniste - venues à la rescousse de leurs supplétifs locaux, occu­pant des territoires yéménites à l’instar des EAU) ne fit que ren­forcer la détermination du peuple yéménite et d’Ansarullah, et pro­voquer le ralliement progressif de la plupart des tribus yéménites à son autorité. Au point que le gou­vernorat de Ma’rib est sur le point de tomber.

ŸAlors, le retrait d’al-Hudaydah, un repli tactique (en vue de se réserver des cartes politiques ou de disperser les forces de Sanaa, en les laissant occuper les posi­tions évacuées) ? Peut-être.

Une capitulation ? Sûrement ! L’Arabie Saoudite, voyant ses alliés et commanditaires se retirer en douce, multiplie ses raids (plus de 200 raids en 24h) sur les régions de Ma’rib, d’al-Hudaydah, de Sanaa.. En vain !

La réplique ne s’est pas faite attendre ! 14 drones attaquant l’Arabie Saoudite en plein cœur !

Mais ce n’est pas fini.. La prochaine étape, la libération de Ma’rib (si Dieu veut). Nous y reviendrons alors.

www.lumieres-spirituelles.net   N°113 - Jumâdî I & II 1443 - Décembre-Janvier 2022

Une nouvelle « crise migratoire »

La faute à qui ?

Devant l’arrivée de nouveaux migrants à ses frontières, l’Europe lève les bras, effarouchée, criant à l’invasion ou à la manipulation politique contre elle, accusant à tort et à travers tel ou tel pays, allant jusqu’à les menacer de sanctions ainsi que certaines compagnies aériennes qui laissent passer ces migrants, barricadant ses frontières, au nom de la « sécurité des migrants ».

Quelle hypocrisie !

Comme si elle n’était pour rien dans cette nouvelle vague migratoire !

Est-ce un hasard que ces nouveaux migrants viennent pour la plupart du Kurdistan irakien (et syrien), d’Afghanistanet du Yémen?

Comme si elle ne participait pas à la politique américano-sioniste de déstabilisation de ces pays, de création de conflits armés à l’intérieur, via des agents locaux ou d’organisations terroristes armées comme Daesh et Cies(1), d’imposition d’un blocus et de sanctions économiques qui affament la population locale, de pillage des ressources locales (pétrole, gaz), de rapine des devises étrangères et de l’or (comme en Afghanistan), même de destructions des cultures !

Et cette population affamée, démunie, dé-sécurisée, aspirant à vivre, se trouve à la merci de ces trafiquants de migrants qui y voient une occasion pour piller les derniers deniers en sa possession.

La voilà soumise à de nouvelles manipulations politiques entre les pays qui facilitent son passage – pensant peut-être les utiliser comme moyens de pression ou de chair à canon – et d’autres qui la bloquent, faisant appel à ces mêmes marchands d’armes(2), causes de son malheur ! Et d’autres encore qui pensent les utiliser pour changer la configuration sociale ou religieuse d’un pays (comme au Liban) ou encore pour nuire à l’image d’un pays (comme en Syrie ou en Afghanistan avec les Taliban).

La reine Balkis disait avec sagesse : {Quand les rois entrent dans une cité, ils la corrompent et font de ses honorables habitants des humiliés. C’est ainsi qu’ils agissent..}(34/27 an-Naml)

N’est-ce pas ainsi qu’agit l’Europe derrière les forces américano-sionistes ?

Quelle ironie ! Quelle hypocrisie !

La solution ?

Laisser ces pays (vivre) tranquilles ! Rendre leurs richesses ! Lever les sanctions et les blocus ! Retirer les forces militaires (qu’elles soient américaines, françaises, turques, sionistes ou/et autres, présentes au nom d’une soi-disant coalition anti-terrorisme (qu’elle alimente elle-même)) ! Ne plus s’ingérer dans leurs affaires intérieures et favoriser le bon voisinage et les échanges commerciaux fondés sur le respect et l’intérêt mutuel !

www.lumieres-spirituelles.net N°113 - Jumâdî I & II 1443 - Décembre-Janvier 2022


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