Le droit du croyant sur Dieu !

Il est rapporté de ‘Abâd fils de Kathîr al-Basarî :

« Je demandai à [l’Imam] al-Bâqer^(p) : « Quel est le droit du croyant sur Dieu ? »

Il^(p) détourna son visage.

Je lui posai la même question trois fois.

Il^(p) répondit : « Du droit du croyant sur Dieu est que, s’il dit à ce palmier-dattier d’avancer, le palmier-dattier le fait. »

Je regardai et par Dieu !, le palmier-dattier qui était là-bas, bougeait vers l’avant !

Il^(p) lui fit un signe [au palmier] : « Reste en place, cela ne te concerne pas. » »

Bihâr al-Anwâr, vol.46 p258 citant al-Kharâ’ij p231

cf. L’Imam al-Bâqer^(p) p177-178 aux Ed.BAA

Eclairages

—L’Imam^(p) a repris tel quel « le droit du croyant » et n’a pas dit « le droit de l’Imam ». Cela veut dire que cette question ne se limite pas à l’importance de l’Imamat mais qu’elle englobe tout croyant véritable.

—La question de celui qui rapporte est globale : « Quel est le droit… » alors que la réponse de l’Imam^(p) est partitive (la particule « min » ayant un sens partitif) : « Du droit du croyant » c’est-à-dire « Parmi les droits du croyant, il y a… ».

Cela signifie que le droit du croyant sur Dieu est beaucoup plus grandiose que cela, et que l’Imam^(p) n’évoque qu’un des droits du croyant sur Dieu.

Il est clair que l’Imam^(p) se suffit de cette réponse selon la disposition et le niveau de pensée de celui qui pose la question. Nous ne savons pas ce qu’aurait été la réponse si celui qui avait posé la question était Salman al-Muhammadî ou Kumayl bn Ziyâd !

—L’autorité du propos et la capacité de disposer de la nature⁽¹⁾ (…) n’est pas qu’un don pour le croyant sincère mais aussi une rétribution pour la purification, l’éducation, la lutte de/contre l’âme et la maîtrise des passions de l’âme, en deux mots la piété (at-taqwâ) et la piété scrupuleuse (al-warâ). Ces deux mots ou états (la piété et la piété scrupuleuse) sont les deux éléments les plus importants pour arriver à cette demeure élevée.

Pour les croyants sincères, la piété (la crainte de Dieu) est comme une échelle grâce à laquelle ils complètent leur marche « malakûtiyyah ». Elle se manifeste par l’éducation de/contre l’âme et permet l’élévation vers les plus hautes stations de l’ascétisme et du savoir.

—Mais parler de « droit du croyant sur Dieu » ne veut pas dire que Dieu est en dette par rapport au croyant, car Il est le Créateur, le Bienfaiteur absolu et l’ensemble des créatures Le suivent. Non ! Cela signifie que Sa Bonté subtile et Sa Noblesse (qu’Il soit Exalté) entraînent l’affermissement de tout acte à l’instar de ce qui est rapporté dans Sa Parole : {Certes Dieu a acheté des croyants leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis.}^{(111/9 at-Tawba)}  et qu’elles régissent tout l’univers dont la terre.

                                                               Al-Qasas al-‘ajîbat p236

in Hakâyât ‘an al-Imâm al-Mahdî^(qa), pp13-16

(1)Elle donne aussi une indication du rapport réel de l’homme avec la nature, fondement de la conception de l’écologie dans l’Islam appliqué par l’Imam du Temps^(qa), sur lequel tout le monde devrait réfléchir.

www.lumieres-spirituelles.net     No113  -  Jumâdî I & II 1443 – Décembre-Janvier  2022