Histoire des combattants dans la neige

Nous étions de garde dans une position élevée, située à plus de 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Une très forte tempête de neige soufflait et il faisait un froid de canard ! Nous étions six jeunes au cœur de cette tempête, coupés du reste du monde à cause de la neige qui s’était accumulée sur la route. Personne ne pouvait nous joindre et encore moins nous ravitailler en nourriture, carburant, eau..  Combien de temps pourrions-nous tenir sans chauffage ?بليلة كانت من اصعب الليالي عالشباب C’était une de nos nuits les plus difficiles.

L’aube allait se lever et avec elle, venait le moment de la prière du matin.

Certains assuraient la garde dehors. Je me levais pour faire les petites ablutions. Catastrophe ! L’eau avait gelé dans les seaux d’eau. Je me suis dit que j’allais prendre un peu de l’eau à boire, juste une petite tasse de café ! Cela suffirait pour les petites ablutions. « Où sont les bidons d’eau à boire ? Horreur ! Des cubes de glace ! Pour les casser, cela prendrait du temps ! »

Je dis à haute voix : « Si chacun d’entre nous veut faire ses petites ablutions avec de l’eau à boire, cela prendra beaucoup de temps et de plus il n’y aura plus d’eau à boire ! Alors, il nous faut faire les petites ablutions sèches (at-tayamum). » L’un d’entre nous dit qu’il fallait prendre de la neige et la faire fondre sur le chauffage, un autre que l’on fasse de même avec l’eau potable ..

Quand on entendit comme quelqu’un qui frappait à la porte. Nous étions tous surpris ! Parce que si c’était l’un de ceux qui faisaient la garde dehors, il nous aurait prévenus avant ! Je pris mon arme et m’approchai de la porte. Les autres firent de même, en se tenant derrière moi, derrière la porte.

Je criai : « Qui est là ? »

Un jeune homme répondit : « Je suis Muntazhir, je viens de la place 39. » C’est-à-dire il nous apportait du ravitaillement. J’ouvris la porte, je le regardai et lui dis : « Bienvenu Hâj ! En bien in shâ’ Allah ! Qu’est-ce qui vous a fait venir par ce temps de tempête de neige ? »

Muntazhir me dit : « Voici des bidons d’eau à boire et des bidons d’eau pour faire vos petites ablutions. Vous pouvez en boire aussi. De quoi vous dépanner un temps. »

Je lui dis : « Gloire à Dieu ! Ô Hâj ! Par Dieu nous étions justement en train de discuter sur ce que nous devons faire en absence d’eau ! Bienvenue ! Entrez ! Que l’on profite de votre présence pour boire une tasse de thé ensemble et faire votre connaissance ! Quand le soleil se lèvera, vous partirez, ce sera mieux pour vous. S’il vous plait ! Vraiment ! »

Muntazhir répondit : « Merci mon ami, j’ai encore beaucoup de travail. Mais, toi et les jeunes avec toi, sûr ! Faites des invocations pour moi ! Je dois partir pour voir les autres encore. »

Là, je ne savais plus quoi dire. Mon esprit s’était en effet complètement bloqué quand il dit : « Mais, toi et les jeunes avec toi, sûr ! Faites des invocations pour moi !» en nommant chacun d’entre nous et même ceux qui assuraient la garde dehors. Je ne réagis pas sur le coup.

Un de ceux qui avaient entendu le dialogue dit : « Peut-être a-t-il vraiment été envoyé par quelqu’un du soutien ! Demandons d’abord à ceux qui font la garde dehors s’ils ont vu quelqu’un. »

Je leur dis : « Oui, par Dieu ! Faisons d’abord la prière puis voyons ce qu’il en est de cette histoire. »

Après avoir terminé la prière, je contactai les jeunes de la garde. « Ô Kâzhem, mon ami ! As-tu vu quelqu’un se diriger vers nous ? »

Le frère Kâzhem lui répondit : « Non ! Mon ami ! »

J’insistai : « Tu es sûr ? »

Kâzhem : « Oui ! Et si tu ne me crois pas, demande à Jawâd, il est à côté de moi ! » Je lui dis : « Non ! Ça va ! Que Dieu t’accorde la santé ! Faites bien attention et prévenez-nous s’il arrive quelque chose de nécessaire ! »

J’étais encore plus perplexe. Tout d’un coup, une lueur me vint à l’esprit. J’en parlais aux autres : « Qu’est-ce que vous en pensez si nous contactons le centre de soutien pour savoir s’ils nous ont envoyé quelqu’un ? » « Je suis d’accord, mais à condition qu’ils ne sentent pas qu’il s’est passé quelque chose. Ok ? » répliqua l’un d’entre eux.

J’appelais le centre de soutien et demandais au jeune Rawâq si Muntazhir était chez eux. Le jeune me demanda si je savais qui je contactais en ce matin [peut-être me suis-je trompé de numéro] : « Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Il n’y a personne au Centre de soutien du nom de Muntazhir ! »

Je ne savais pas quoi dire. Puis je décidai de compter sur Dieu et de tout lui raconter dans tous les détails.

Tout d’un coup, le jeune homme du Centre de soutien se mit à pleurer et à dire : « Dieu est plus Grand ! Dieu est plus Grand ! Tu as de la chance ainsi que les autres jeunes avec toi ! »

Je me mis à pleurer, à m’excuser auprès du jeune homme puis je raccrochai.

Les jeunes se mirent à me regarder et à pleurer, persuadés qu’il leur était arrivé un prodige. Qui était ce jeune homme Muntazhir ? Quel secret se cachait derrière lui ? En tout cas, je n’oubliais pas d’invoquer [Dieu] pour lui.

قصة حقيقية نقلاً عن مجاهد (ثقة) حصلت معه…Une histoire vraie, racontée par un combattant (de confiance) à qui elle lui est arrivée ...

www.lumieres-spirituelles.net     No120 - Rajab-Sha‘bân 1444 – Février-Mars 2023