As-Sayyed Sabziwârî^(qs) sur le chemin du Hajj

« Un jour sayyed Abd-l-A‘lâ as-Sabziwârî (1910-1993), l’une des autorités de référence des Musulmans, raconta à certains de ses étudiants de Najaf, durant un cours sur la morale, ce qui lui arriva alors qu’il était âgé d’une quarantaine d’années.

« Nous étions sortis d’Iran pour nous rendre par autobus au hajj, à la Maison sacrée de Dieu, avec la « hamlat » « al-Habl al-matîne » (la Corde solide) de Hâjj Ismâ‘îl.

Lorsque nous pénétrâmes dans le désert de la péninsule arabique, le chauffeur ne trouva pas le chemin menant à la Mecque, allant à droite et à gauche sans succès, jusqu’à épuisement du carburant.

Nous descendîmes de l’autobus ne sachant plus quoi faire. Nous ne voyions autour de nous qu’un immense désert aride, sans aucune trace de vie ni quoi que ce soit qui nous permettrait d’atteindre la Maison de Dieu.

Plusieurs heures s’écoulèrent. L’eau et la nourriture vinrent à s’épuiser également.

Les pèlerins commencèrent à perdre tout espoir de salut. C’était un moment difficile plein d’incertitudes. La seule chose qui apparaissait devant la plupart des voyageurs était la mort s’approchant à grands pas. Certains d’entre nous s’en remettaient à Dieu et se préparaient aux derniers instants de la vie. D’autres se faisaient du souci pour leurs biens et leur famille qu’ils allaient laisser derrière eux. D’autres se mirent même à creuser leur propre tombe tant ils avaient la certitude qu’ils allaient mourir.

Quant à moi, je réfléchissais sur comment sortir de cette épreuve, vers la vie non pas vers la mort, sur comment sauver ces personnes qui commençaient à désespérer de la vie. Je me suis tourné vers le Donateur de la vie, le Créateur de toute chose, qu’Il soit Béni et Exalté !

Je me suis alors souvenu de la prière connue sous le nom de « la prière de Ja‘far at-Tayyâr »⁽¹⁾ et des bénédictions de supplier Dieu (que Sa Puissance soit magnifiée) par elle. Je pris mon tapis de prière et m’isolai de mes compagnons de voyage. Je ne voyais plus rien de ce qui pourrait me détourner de l’orientation vers Dieu, uniquement Lui. Je me mis à effectuer cette prière.

J’étais en train de réciter ses glorifications et ses invocations, quand j’entendis mes compagnons de voyage m’appeler : « Venez vite à nous, ô sayyed ! Dépêchez-vous ! Nous n’attendons que vous ! Tout le monde est prêt à partir sauf vous ! »

Je me tournai vers eux et je fus surpris de les voir tous pleins d’enthousiasme prêts au départ ! Je demandai à l’un des voyageurs ce qui s’était passé.

Il me dit : « Un cavalier nous a sauvés. Il nous a apporté de quoi boire et manger. Il a dit au chauffeur de faire marcher la voiture et elle s’est mise en marche comme vous pouvez le voir. Puis il nous a indiqué du doigt la bonne direction à suivre pour aller à La Mecque. A la fin il a dit : "Appelez sayyed Abd al-A‘lâ et transmettez-lui mes salutations de paix." »

Ainsi nous partîmes en prenant la bonne direction et nous arrivâmes à La Mecque bénie, sains et saufs grâce à notre Maître Baqiyat Allah^(qa) ! Alors que la Paix de Dieu soit sur lui^(qa) ainsi que Ses Salutations et Ses Prières ! Que mon esprit soit en rançon pour lui^(qa) ! »

Al-Muntadâ al-faqhî

(1)Cf. Mafâtîh al-Jinân, p121 aux Ed. B.A.A.

www.lumieres-spirituelles.net     No122  - Dhû al-Qa‘deh-Dhû al-Hijjah 1444 – Mai-Juin-Juillet 2023