Le droit de la victime d’une injustice !

Il y a de cela plus de trente ans. Un étudiant en sciences religieuses (dans une haouzah du sud du Liban) me raconta ce qui arriva à son compagnon de chambre.

« C’était la nuit, nous dormions tranquillement après avoir bien étudié, quand, tout d’un coup, je fus réveillé par les cris de mon compagnon de chambre, étudiant avec moi dans cette même haouzah. Je lui demandai ce qu’il lui arrivait à crier ainsi si fort en tenant sa jambe. Il me raconta son rêve, ou plutôt son cauchemar !

« Je me suis vu au Jour du Jugement dernier, au Jour des Comptes. Tout était lumière de la Lumière de son Seigneur. Tout semblait bien se passer pour moi (du moins dans mon rêve). Quand tout d’un coup il me fut reproché, en Présence du Seigneur – combien cela était difficile ! – il me fut reproché d’avoir commis un vol ! Un vol ? Moi ?

Comme je protestais, surgit devant moi, venant je ne sais pas d’où, un homme qui se plaignit que je lui avais volé une cartouche de boîtes d’allumettes ! (A cette époque les briquets pour allumer le gaz n’étaient pas aussi répandus.)

En le voyant, je me rappelai l’épicier du coin.

Il me reprochait, avec hargne, de lui avoir pris une cartouche de boites d’allumettes, en disant que je lui paierai plus tard … et je ne l’avais pas fait !!

Yâ Allâh ! J’avais complètement oublié cette histoire ! Effectivement, maintenant je me rappelais ! Effectivement j’avais oublié de lui payer ! Yâ Allâh !

Je fouillai alors dans mes poches, mais je n’avais rien à lui donner !

Tout confondu, je lui demandai de m’excuser, de me pardonner.

Il refusa net !

Je le suppliai ! Une cartouche de boîtes d’allumettes ! Cela représentait quoi ? Et là je n’avais rien à lui donner ! Je ne pouvais rien faire ! Alors je le suppliai de toutes mes forces. En vain ! Il refusait avec véhémence en me disant qu’il ne me le pardonnerait jamais !

J’insistai, lui disant que je ferai ce qu’il voudrait pour me faire pardonner !

Alors il me dit : « Je vais mettre ma main sur ta cuisse ! »

Je me disais que si cela pouvait le consoler et me pardonner, pourquoi pas !

Je lui tendis ma jambe et il posa sa main sur ma cuisse !

C’est alors que j’ai crié de douleur !

Sa main était de feu et elle avait brûlé ma cuisse. 

Regarde ! » Il me montra alors sa cuisse.

Effectivement, sur sa cuisse, une brûlure apparaissait, profonde, qui fumait encore ! Allâhu Akbar ! Que Dieu nous en protège ! (Et cette brûlure allait l’embêter pendant plus de sept ans avant qu’elle ne guérisse !)

Ce marchand d’allumettes – même en Enfer – était venu se plaindre le Jour des Comptes et réclamer son droit pour une injustice commise à son encontre en ce bas-monde ! »

Témoignage recueilli sur place.

www.lumieres-spirituelles.net     No124 – Rabî‘ I & II 1445 – Sept.Octobre.Nov. 2023