La victoire,fruit de la patience !

En même temps que l’Ayatollah as-sayyed Mohammed Taqî al-Khunsârî (m. 1371H) étudiait les sciences religieuses, durant sa jeunesse, il enlevait son turban et revêtait l’uniforme militaire, portant une arme et affrontant l’occupation britannique au sud de l’Iran.

Il fit part de quelques-unes de ses expériences de cette époque à Ayatollah ash-sheikh al-‘Irâqî^(qs).

—« Les obus de canon tombaient à côté de moi, mais les éclats d’obus ne m’atteignaient pas. Et je suis resté un long temps à creuser des fossés dans la résistance. Jusqu’au jour où je fus capturé par les Britanniques pendant quatre ans. Ils m’ont alors déplacé, avec d’autres prisonniers, d’un désert à un autre, d’une mer à une autre, d’une prison à une autre.

—Un jour, je me suis trouvé seul dans une prison. Ils firent alors entrer une bête sauvage contre moi. Mais elle s’est agenouillée à côté de moi, puis s’est levée et est sortie.

—Une autre fois, ils m’ont emmené sur un bateau. Un prisonnier hindou était assis devant moi. L’accablement apparaissait sur lui à un niveau insupportable. Sa couleur changeait du fait de son inquiétude devant son devenir inconnu.

Je voulus me lever et m’approcher de lui pour le conseiller et alléger son état. Ne connaissant pas la langue hindoue, je décidai tout de même de lui parler, en ma propre langue, en m’aidant de gestes et de signes.

Mais, à peine m’étais-je approché de lui de deux pas, que je fus surpris par sa rapide décision de se jeter à la mer, s’y suicidant ! Oui ! Il s’était suicidé et avait mis fin à ses jours ! Parce que son cœur était petit, ne supportant pas les peines, ne croyant pas en Dieu Qui, Lui, change les états. »

Oui ! Si l’Hindou portait la foi d’al-Khunsârî dans son cœur, assuré de la Promesse divine, il aurait été, après sa captivité, quelqu’un de connu (d’évoqué), comme as-sayyed al-Khunsârî.

En effet, ce dernier devint une autorité de référence après sa captivité et sa patience.

La victoire n’est-elle pas le fruit de la patience ?

L’Imam ‘Alî^(p) disait : « Le fondement de la détermination (al-‘azm) est la constance (al-hazm) et son fruit est la victoire (azh-zhafr). »⁽¹⁾

« Qusas wa khawâtir min akhlâqiyat ‘Ulamâ’ ad-dîn »

pp137-138 No77 (citant Majallat al-Hawzah No11)

de sh. Abd al-‘Azhîm al-Muhtadî al-Bahrânî

Ed. Mu’assassat al-Balâgh-Liban

 (1)Ghurar al-hikam au mot (al-Hazim).

www.lumieres-spirituelles.net     No135 – Muharram-Safar 1447 – Juillet-Août 2025