La patience est double

« La patience est double :

la patience face à ce que tu détestes

et la patience face à ce que tu aimes. »

du Prince des croyants^(p),  Nahj al-Balâgha, Qisâr al-hikam 55 p662

الصَّبْرُ صَبْرَانِ: صَبْرٌ عَلَى مَا تَكْرَهُ، وَصَبْرٌ عَمَّا تُحِبُّ.

As-sabru sabrâni : sabrunn ‘alâ mâ takrahu wa sabrunn ‘am-mâ tuhibbu

uas-sabr : nom d’action du verbe (sabara) dont l’idée fondamentale en la matière est le fait de préserver l’âme des troubles émotionnels, de l’angoisse par le calme et la tranquillité, le fait de pouvoir supporter, endurer et d’être à l’aise = la patience.

Ÿsabrân : au duel (avec l’ajout de (ân) (آن) à la fin du mot) = deux patiences. (On pourrait dire ici la patience est de deux sortes.)

u‘alâ mâ : particule (‘alâ) indiquant la distinction de deux choses avec la supériorité (ou domination) de l’une sur l’autre + (mâ) l’équivalent du pronom relatif = sur, au-dessus de, face à, contre ce que.

u‘am-mâ : particule (‘an) marquant l’éloignement, la séparation, le détachement + (mâ) = de, à ce que (avec l’idée d’éloignement).

utakrahu : du verbe (kariha) à la 2^e p. du sing. = détester, abhorrer.

utuhibbu : du verbe (habba), son contraire,  à la 2^e p. du sing.= aimer.

La patience consiste à se dominer et à ne pas s’effondrer devant les évènements qu’ils soient positifs ou négatifs, ensuite à réfléchir sur la sortie de cette gêne. Il y a deux sortes de patience, l’une face à une situation que l’on déteste comme quand arrive un malheur – alors il ne faut pas s’énerver mais rester calme et réfléchir (…)– et l’autre face à quelque chose que l’on aime comme l’arrivée de l’argent ou autre bien (…)– alors [ne pas s’y attacher,] ne pas tomber dans le péché, la désobéissance à Dieu et la déviation de Sa Ligne.

(d’après SharhNahj al-Balâgha de s. ‘Abbas ‘Alî al-Moussawî, vol.5 pp246-247)

Le Prince des croyants^(p) divise la patience en deux parties ou deux sortes, la première face aux problèmes dans le domaine de l’adoration [de Dieu] et l’autre sur le plan de l’abandon des actes de désobéissance, des péchés. (…)

La patience, signifiant le fait de retenir son âme, de se rendre maître d’elle, de résister à ses tendances, est un des plus importants moyens du salut de l’être humain en ce monde et dans l’Au-delà.

(d’après Nafahât al-wilâyat, Sharh‘asrî  jâmi‘ li-Nahj al-Balâgha de sh. Makârem Shîrâzî, vol.12 p273)

www.lumieres-spirituelles.net     No136 – Rabî‘ I & II 1447 – Septembre - Octobre 2025