2-L’éducation des principales forces (6)

A partir du numéro 120 de la revue, nous avons commencé à publier les fondements et les principes de l’éducation islamique de nos enfants, valables aussi bien au niveau de la famille que celui des écoles. Pour cela, nous avons choisi de traduire les principaux passages du livre « L’éducation des enfants »⁽¹⁾ de s. ‘Abbas Noureddine⁽²⁾. La 2^ème partie aborde la question de l’éducation des principales forces de l’être humain. L’éducation de la première force abordée est celle de la « fitra » (la nature fondamentale de tout être humain)⁽³⁾. Nous avons vu les dernières fois ce qu’est la fitra et l’importance de donner aux enfants des histoires et des biographies de ces personnes [comme les Prophètes, les Messagers et leurs Légataires] qui ont atteint les plus hauts degrés de la perfection durant leur vie sur terre. Puis nous avons vu, en deuxième partie, un des obstacles à l’épanouissement de la fitra, qui est cette force de l’illusion (al-wahm) et en premier lieu, nous avons fait la connaissance de cette force et comment elle apparaît. Maintenant nous allons voir, dans ces prochains numéros de la revue, comment l’affronter. D’abord le constat. (Le constat concerne certes la société shi‘ite libanaise, alors que dire en ce qui concerne l’Occident ?)

A-Education de la « fitra » (6)

II/2) Empêcher la suprématie de l’illusion (al-wahm) sur la Fitra (a)

Nous avons vu la dernière fois que la nature fondamentale de l’être humain (la fitra) est liée à toute chose humaine, morale et spirituelle. Elle s’accroche à ces choses qui sont au-dessus du monde de la matière, du corps et les demande.

„Mais nos enfants, à notre époque, sont exposés à d’innombrables tentations dont ils peuvent rapidement et facilement expérimenter les plaisirs, avec leurs sens et leurs organes (ou membres) !

Et il nous est douloureux de voir que nous ne poussons pas nos enfants vers les grandeurs. Et cette douleur augmente quand nous les trouvons en train de parcourir les chemins de la frivolité, de la superficialité dans la vie.

„Nous rêvons que nos enfants aspirent à atteindre les sommets glorieux du savoir et des actes, qu’ils soient de brillants exemples dans l’éminence et la grandeur. Et nous nous étonnons de leur préoccupation pour des choses futiles, pour des sortes de vaines distractions et de leur perte de temps [dans des choses] sans intérêt.

„Pourquoi tous nos conseils et toutes nos mises en garde compatissantes, accompagnées de milliers de témoignages et de nombreux exemples n’ont aucun effet ? Pourquoi la logique de la raison n’est pas entendue ? Pourquoi les méthodes de la sagesse ne sont pas comprises ?

Ainsi, [nous voyons] nos enfants gaspiller les plus belles étapes de leur vie dans le divertissement, le jeu et l’oisiveté, au lieu de profiter de la fleur de la jeunesse, de la force de la mémoire et de la pureté de la juvénilité pour acquérir les connaissances, pour s’abreuver de l’esprit et parcourir les chemins du perfectionnement.

„Qu’est-ce qui leur manque pour qu’ils lisent ces livres qui ont eu une profonde influence sur nous ? Pourquoi ne peuvent-ils pas consacrer un quart d’heure par jour pour la lecture du Coran ?

Qu’est-ce qui les dérange dans la lecture d’une invocation remplie de beaux sens éloquents, pendant dix minutes ?

Pourquoi cette nonchalance pour accomplir la prière au début du temps ?

„Si nous [pouvions] revenir en arrière, nous passerions nos nuits et nos jours à apprendre beaucoup de choses utiles et à acquérir des savoir-faire utiles. Notre vie serait aujourd’hui plus profonde, plus globale et plus généreuse. Si nous avions accordé à la langue arabe (ou à une langue étrangère) l’importance nécessaire, nous serions aujourd’hui capables d’être beaucoup plus présents et de façon très efficace, au niveau des milieux sociaux, pour répandre la parole de l’Islam dans les régions étendues du monde.

Si nous avions affiné le don de l’écriture, nous aurions aujourd’hui composé des dizaines de livres.

Si nous avions pris connaissance de ces grandioses histoires à la place de la vision de ces feuilletons à la télévision, vides de sens, nous serions parmi ceux qui écriraient pour les stations satellites les plus célèbres.

Si… Si…

Aussi, nous voulons éviter tout cela à nos enfants.

Nous voulons qu’ils tirent profit de chaque seconde sensible de leur vie et qu’ils ne soient pas éprouvés par les regrets infinis comme nous.

Alors, nous posons à nouveau la question : pourquoi nos enfants ne se précipitent pas vers les véritables perfections, vers lesquelles leur fitra (la nature fondamentale de l’être humain) est supposée les attirer ?

On pourrait résumer la réponse en disant que la cause réside en ces jouissances chimériques qui ont assailli leur vie, en ces plaisirs imaginaires qui ont pénétré dans les profondeurs de leur cœur, au point de rendre, en leur présence, tous nos conseils et nos regrets totalement sans effet. Même ! totalement incompréhensibles !

(pp78-80)

(1)Tarbiyyat al-Awlâd – min al-mabâdî’ wa-l-usûl ilâ at-tatbîq wa al-‘amal de s. ‘Abbas Noureddine aux Ed. Bayt Alkâtib.

(2)cf. L.S. No93, l’entretien effectué avec lui sur ce sujet de l’éducation des enfants.

(3)Nous renvoyons le lecteur à un autre livre que l’auteur a publié, « Rûh at-tarbiyyah » aux Ed. Bayt Alkâtib, où une étude détaillée et approfondie de la fitra est donnée.

www.lumieres-spirituelles.net     No136 – Rabî‘ I & II 1447 – Septembre - Octobre 2025