Les étapes du Jour de la Résurrection(19)

5-La sortie des tombes(2)

{Il fut soufflé dans la Trompe,

alors eux (hum)(1)des tombes vers leur Seigneur, ils sortiront.}(51/36 Yâ Sîn)

Nous avons cité dans le numéro précédent un propos rapporté de l’Imam as-Sâdeq^(p) à propos de ce qui subsiste de l’être humain une fois mort et enterré.⁽²⁾ Voici le commentaire qu’en a fait sheikh Falsafî.⁽³⁾

ŸA propos du mot « mustadîrat » qui qualifie la « tînat », sh. Falsafî dit que « le savant al-Majlisî^(qs) rapporte, dans son livre « Marât al-‘uqûl » (vol.3 p102), différents avis de savants concernant son sens.

-certains disent que ce mot, dans ce propos rapporté, indique la non-disposition de la « tînat » humaine à se diviser, à se morceler ;

-d’autres, au contraire, qu’il signifie les évolutions et les changements qui arrivent à la « tînat » de l’être humain ;

-d’autres encore que le mot prononcé par l’Imam as-Sâdeq^(p) n’est pas « mustadîrat » mais « mustadîmat » qui signifie que la « tînat » de l’être humain est présente et subsiste en permanence, éternellement. »⁽⁴⁾

ŸPuis sh. Falsafî cite les différentes hypothèses émises par le savant an-Narâqî dans son livre « Mushkilât al-‘ulûm » (p77) au sujet de ce propos rapporté.

« Notamment que ce qui est voulu dans le mot « tînat » de n’importe quel être humain est cet « atome » (adh-dharat)⁽⁵⁾ de parmi les atomes⁽⁵⁾ qui sont interrogés par Dieu depuis l’éternité : {Je ne suis pas votre Seigneur ? Ils disent : Si !}^{(172/7 al-A‘râf)} 

ŸOn peut déduire de cette hypothèse [continue sh. Falsafî] que la partie fondamentale de tout être humain quel qu’il soit est cet « atome⁽⁵⁾ » qui est considéré comme son fondement fixe et que l’ensemble des autres parties de l’être humain sont liées à cet atome. Et cette partie fondamentale ne disparait pas ni ne s’anéantit suite aux évolutions et aux changements qui arrivent à l’être humain. Au contraire, elle reste présente jusqu’au moment où arrive le Jour de la Résurrection où l’ensemble des parties du corps de l’être humain se recouvrent de chair et se rattachent par [grâce à] cet atome fondamental et par cela le corps de l’être humain prend naissance à nouveau. »⁽⁶⁾

ŸEt sh. Falsafî conclut : « Ce ne sont que des hypothèses. En fait, la réalité et la nature de la « tînat » de l’être humain ne sont pas connues. Et cette ignorance ne se limite pas à cette « tînat ». Il y a beaucoup de choses au cœur de l’existence de l’être humain que nous ne connaissons pas – comme par exemple la question de l’hérédité. »⁽⁷⁾

ŸPuis sh. Falsafî récapitule un peu plus loin : « Cette « tînat » est une réalité non-connue, invariable (qui ne change pas), qui reste présente après la mort jusqu’au Jour de la Résurrection, qui est le fondement fixe de tout individu pour qu’il soit présent pour la Tenue des comptes (le Jugement) devant Dieu (qu’Il soit Glorifié). »⁽⁸⁾

(1){eux (hum)} c’est-à-dire tous ceux qui ont été créés depuis Adam^(p) jusqu’au dernier enterré.

(2)Il est rapporté de ‘Ammâr fils de Mûsâ d’Abû ‘Abdallah as-Sâdeq^(p) qui fut interrogé sur le mort : « Son corps se désagrège totalement ? » Il^(p) répondit : « Oui ! Jusqu’à ce qu’il ne lui reste aucune chair, aucun os sauf sa « tînat » à partir de laquelle il a été créé, car elle ne se désagrège pas. Elle reste dans la tombe « arrondie » (mustadîrat) jusqu’à ce qu’il soit créé d’elle comme il fut créé une première fois. » Usûl al-Kâfî, vol.3, Bâb an-Nawâdr, p251 H7 ; Man lâ yahduru-hu al-faqîh de sh. as-Sadûq, vol.1 p191 No2580.

(3)al-Ma‘âd bayn ar-rûh wa-l-jasad de sh. Mohammed Taqî Falsafî, vol.2 pp51-55.  

(4)idem p52.

(5)dans le sens de la plus petite particule. –

(6)al-Ma‘âd bayn ar-rûh wa-l-jasad de sh. Falsafî, vol.2 pp52-53.

(7)idem p53.

(8)idem p55.

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