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2015-01-04 | Readers 2406 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Abuna Za Mikaël (mort en 534)


Abuna Za Mikaël  (mort en 534)

 

Abuna Za Mikaël, plus connu sous le nom d’Aregawi (l’Ancien), est l’un des neuf saints « syriens » (de l’Empire de Byzance) qui sont venus d’Egypte, fuyant les persécutions après le concile de Chalcedoine de 451, et qui se sont installés en Ethiopie. Ils y ont alors revitalisé le christianisme.

Aregawi aurait appartenu à une riche famille royale. A l’âge de 14 ans, il serait devenu moine dans une communauté de saint Pacôme, en Egypte. Puis il quitta la Thébaïde pour Axoum. Après quelques années, il laissa sa mère Edna, devenue elle-même nonne, dans une faille rocheuse qu’on appelle encore aujourd’hui Bet Elèm (maison de la mère) et il se retira sur un des hauts plateaux de l’Abyssinie.

Il choisit d’établir son monastère au haut de l’amba de Damao, une montagne de pierre se terminant par un sommet plat et lisse) aux parois abruptes, à 2200  ou 3000 m d’altitude, de 0,5 km2 de superficie (1000 m de long sur 500 m de large), située à près de 90 km au nord-est  de la ville d’Aksoum (ou Axoum ), offrant une vue circulaire sur le massif de l’Hazemo, situé en Erythrée, vers le nord et les montagnes d’Adwa à l’est. La légende dit qu’il serait tombé en extase devant ce lieu, prédestiné à la retraite, à la méditation et à l’isolement avec l’Eternel. Un site idéal pour fonder une communauté monastique et préserver le patrimoine chrétien.

Sauf que ce sommet est inaccessible. Le mystère reste entier sur la façon dont Abba Aregawi parvint au sommet. La légende raconte qu’Aregawi fut hissé, sur ordre de saint Michel [l’ange Mikâ’il], par un énorme serpent. Il se serait alors installé dans une grotte sur le flanc est du plateau et y aurait vécu en ermite. Et c’est d’ailleurs là qu’il aurait disparu le 24 octobre de l’an 534. En effet, selon une légende bien ancrée dans la région, il ne serait pas mort mais serait soustrait aux regards des humains, comme le Prophète Elie. Il attendrait l’heure de sa réapparition à l’intérieur du Saint des Saints. Depuis, une petite église a été bâtie sur ce flanc du plateau pour dissimuler l’entrée de sa grotte.

Les autres moines, eux, se seraient établis dans les petites grottes se trouvant sur le flanc principal du plateau y vivant également en ermite, tant les grottes sont petites. Et jusqu’à maintenant, des ermites demeurent dans ces étroites grottes, se nourrissant de pain et d’eau descendus depuis le monastère à l’aide de cordes.

Le monastère, pouvant compter jusqu’à 300 moines, fut construit comme un petit village avec de petites habitations et une église principale (la seconde, plus petite fut construite plus tard devant le lieu d’ermitage d’Aregawi après sa disparition. Des citernes ont été creusées à même la roche pour récupérer l’eau potable. Comment les moines ont-ils pu apporter ces pierres ? Cela reste un mystère.

On raconte aussi que Tekle Haymanot, un disciple d’Abba Aregawi, vit des ailes lui pousser pour s’échapper du Diable qui était en train de couper la corde sur laquelle il était en train de grimper – après cela, il fut capable de voyager régulièrement dans les airs jusqu’à Jérusalem !

Le monastère de Debré Damo devint par la suite l’un des plus grands centres du christianisme et du monarchisme dans le pays. Plusieurs milliers de moines passèrent en cet endroit et des milliers de nonnes s’installèrent au pied de la falaise. Il servit même de refuge pour les rois pendant les conflits.

A l’heure actuelle, le monastère, qui est un exemple de construction chrétienne ancienne en Ethiopie restée intacte en haut de l’amba, contient de précieux manuscrits anciens et conserve toujours une grande influence.  Une centaine de moines y vivent encore, qui ont fait vœu de pauvreté, d'obéissance et de charité. Ils passent leur temps à prier, à lire les textes saints et à attendre le retour de leur maître spirituel. Ils ne voient personne pendant toute l’année, sauf le 24 octobre, date à laquelle Aregawi aurait disparu, en l’an 534. C’est alors jour de fête durant lequel ils récitent des prières et des incantations, évoquent le souvenir de leur maître, commémorent le jour de sa disparition et appellent sa réapparition.

Et durant ce jour, des dizaines de milliers de fidèles chrétiensaffluent en cet endroit dans l’espoir de faire partie de ceux qui arriveront à accéder au sommet et à passer la veillée avec les moines. C’est que la seule façon d’y arriver, encore maintenant, est de grimper à la force des bras, à une sangle de cuir de huit bœufs tressée, d’une longueur de 25 m, tractée depuis le sommet, appelée « jendé », symbolisant le fameux serpent, à 2200 m d’altitude. Comme il en est ainsi depuis quinze siècles..

www.lumieres-spirituelles.net     No70 - Rabî‘I  1436 – Déc.-Janvier  2015

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