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2015-02-04 | Readers 2113 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

2- La question du « guide », du « chef »


Quand une question de dogme ou de droit devient un point d’actualité politique :

2- La question du « guide », du « chef »

Les révolutions qui traversent le monde arabe et les échéances constitutionnelles et électorales dans la perspective de réinstaurer les Etats imposent une lecture (ou une re-lecture) de  l’expérience islamique d’Iran. Tout comme les peuples tunisien et égyptien aujourd’hui, le peuple iranien se souleva, il y a 32 ans, et renversa le dictateur (le Shah) qui avait pris le pouvoir avec la complicité des grandes puissances. Depuis, il réussit à instaurer un Etat indépendant, conforme à son identité islamique et à sa tradition malgré tous les obstacles. Sous la direction de l’imam Khomeynî(qs) puis de l’imam Khâmine’î, une république islamique a vu le jour, basée sur la volonté du peuple, en progrès permanents malgré les dangers, les défis, la guerre, le blocus et autres mesures répressives des grandes puissances. L’expérience iranienne est un exemple dont peuvent s’inspirer les peuples de la région pour assurer l’indépendance de leurs mouvements et la réalisation de leurs propres aspirations, de leurs propres objectifs, face aux offensives américano-sionistes et leurs séides dans la région.

Une des principales particularités de la révolution islamique en Iran est la présence du guide, du « walî al-faqîh » qui a permis cette victoire au peuple iranien. Tout comme un peuple sans guide est comme un troupeau de moutons sans berger, à la merci des loups de toutes parts, un peuple croyant dirigé par un guide agréé par Dieu est assuré de la victoire.

Et les qualités du guide (l’imam Khomeynî(qs) puis l’imam Khâmine’î) sont une source d’honneur et de fierté pour le peuple qu’il gouverne et non une source de colère, de rejet ou de honte… Si l’on compare l’imam Khomeiny(qs) et l’imam Khamenei aux dirigeants arabes et les membres de leurs familles, leur scandaleux enrichissement de milliards de dollars sur le dos de leurs peuples affamés et leur corruption il y a une grande différence. Qu’a donc légué l’imam Khomeiny à sa famille ? Tout le monde connait la réponse : rien. Que possède l’imam Khamenei, quel est son salaire, comment vit-il ? allez voir.. Des gens ont eu la chance de les fréquenter et ont parlé d’eux. Ecoutons-les, car le choix du chef, du guide est une question primordiale, vitale pour tout individu, tout peuple. Et Dieu a promis cette guidance pour ceux qui luttent dans Sa Voie. {Et ceux qui combattent en Nous, Nous les dirigerons sûrement sur Nos Voies. Certes Dieu est avec les bienfaisants.}(7/47 Mohammed) »

Les étapes de l’expérience iranienne

On peut diviser l’expérience iranienne en trois étapes :

1-La révolution islamique

D’abord le soulèvement du peuple iranien, il y a plus de trente ans, sous la direction de l’Imam Khomeynî(qs), qui aboutit au renversement du régime collaborateur et corrompu du Shah qui constituait pourtant un des piliers de la domination américano-sioniste dans la région.

2-La constitution de l’Etat islamique

Puis l’établissement d’un régime alternatif à celui du Shah, d’un Etat de droit et d’institutions, affirmant son indépendance, mettant en échec toute tentative de contre-révolution de la part des sbires du régime comme ce fut le cas après la révolte de Mossadegh en 1951, lorsque le Shah destitué fut ramené au pouvoir par la CIA deux ans plus tard.

Cet exploit constitua un enjeu de la plus grande importance qui put se réaliser grâce à la vigilance du peuple iranien qui prit pour guide l’imam Khomeynî(qs) puis l’imam Khâmine’î. Contrairement à ce que fait croire l’Occident, cet Etat n’est pas une « dictature de la wilâya al-faqîh » ou une « dictature de mollahs fanatiques » mais un Etat basé avant tout sur la volonté du peuple et sur son identité et sa tradition religieuses.

L’imam Khomeynî(qs) n’a pas imposé ses principes mais a appelé le peuple à déterminer la nature du régime qu’il voulait, en participant à des référendums sur le choix du système politique devant régir le pays (une monarchie (telle qu’elle était exercée) ? une monarchie constitutionnelle ? ou une république ?), puis sur la nature de cette république.

Ainsi le peuple iranien a choisi le régime qu’il voulait, fondé sur deux piliers : une république (soumise à l’élection populaire de façon directe ou indirecte au niveau de ses institutions : le Parlement, le Conseil des experts, celui de la Direction, etc..) et un régime islamique.

C’est lui qui l’a choisi et cela ne lui a pas été imposé par le « walî al-faqîh ». Le taux de participation élevé de la population a toujours dépassé celui des pays occidentaux dits « démocratiques ».

Dans l’Etat dit du « walî al-faqîh », tout est sous la loi : le parlement, les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif, le conseil des experts. Même le « walî al-faqîh » doit respecter la loi et veiller à la faire respecter.. C’est un Etat d’institutions et toute institution est sous la supervision d’une autre institution, même le « walî al-fakih » doit rendre des comptes au Conseil de la Direction qui l’a désigné.

3-Le développement de cet Etat selon les orientations islamiques :

Enfin, l’objectif de rendre la République Islamique d’Iran un exemple complet de civilisation islamique (face à l’Occident en pleine décadence qui ne se soucie que de l’argent), fondée sur :

l’Unicité de Dieu (at-tawhîd) (et non pas l’associationnisme source de toute injustice)

la justice développée selon les principes de l’Islam liée à la croyance de la Résurrection

les valeurs morales sous le principe de l’Unicité (comme « n’avoir peur de rien sauf de Dieu » – « croire en la Miséricorde divine » comme des règles générales)

le développement des sciences et techniques ; (malgré les défis, les blocus et la guerre, le peuple iranien a pu réaliser des progrès édifiants dans plusieurs domaines scientifique, militaire, médical, technique, à l’ombre d’un tel régime. Beaucoup reste à faire. Des appels sont lancés par le « walî alfaqîh » pour réaliser un éveil scientifique, non pas à l’image de l’Occident, mais en encourageant toute innovation prenant sa source dans les richesses du patrimoine et de la civilisation islamiques.)

la paix et l’entente dans la région, basées sur l’épanouissement des peuples et la défense des opprimés contre les agressions américano-sionistes. L’Iran n’a attaqué aucun pays alors qu’il a été agressé par l’Irak et subit d’incessantes agressions verbales

et dans les faits des puissances occidentales.

La personnalité exceptionnelle  de l’imam Khâmine’î (1)

« Nous avons là un imam grandiose, unique en son genre au niveau de la direction (leadership), de la piété, du fiqh et de l’ijtihâd.. Nous avons un imam qui possède une vision complète, profonde et ferme fondée sur de solides édifices mentaux, une connaissance des besoins et des problèmes, des possibilités offertes ainsi que des solutions adéquates et conformes aux fondements et aux principes. »(2)

« Il est unique, sage, ayant une raison (‘aqel ) de recherche scientifique (ijtihâdî) pénétrante au niveau de ses connaissances, courageux (qualité nécessaire pour être un chef) ».

« Nous le faisons connaître à la nation pour qu’elle puisse profiter des bénédictions de l’existence de ce chef, de ce savant, de ce penseur, pour le bien de son présent [de la nation] et de son avenir, pour son monde ici-bas et l’Au-delà. »

(1)pour avoir un aperçu de la vie de l’imam Khâmine’î in « Imam Khâmine’î » aux Ed. B.A.A. (1997)

(2)Sayyed Hassan Nasrallah le 6.6.2011.

Un exemple du rapport du « walî al-faqîh » avec la résistance au Liban

« En 1996, on parlait d’une issue aux négociations syro-israéliennes, d’un retrait israélien possible jusqu’aux lignes d’avant le 4 juin 1967 et de la conclusion d’un règlement. Certains dirent que tout était fini, et qu’il n’y avait plus besoin de se sacrifier et de mourir pour le Liban, nous poussant même à arranger notre situation car le règlement était là. La situation était délicate. Toute erreur d’appréciation à cette époque pouvait avoir de graves conséquences et empêcher tout ce qui a pu être réalisé par la suite.

Nous présentâmes cette vision à l’imam Khâmine’î qu’il ne partagea pas. Il ne voyait pas l’arrivée d’un règlement. Au contraire, il nous encouragea à poursuivre la résistance, voire à intensifier les opérations contre l’ennemi, nous assurant une victoire certaine.

Nous avions considéré les paroles de l’Imam comme étant hors du contexte. Mais, après cet entretien, Isaak Rabin fut assassiné et Shimon Perez le remplaça, le Hamas et le Jihad Islamique menèrent des opérations à Jérusalem et à Tel-Aviv. Puis ce fut l’agression de l’entité sioniste contre le Liban en avril 1996 et la victoire de la résistance islamique marquée par un accord international révélant une modification du rapport de force en défaveur de l’entité sioniste. « Dieu ne plaisante pas. Il est sérieux quand Il dit : « {Ô vous qui croyez, si vous faites triompher Dieu, Dieu vous fera triompher et raffermira vos pas.}(7/47 Mohammed)» lui avait dit l’imam Khâmine’î. (Sayyed Hassan Nasrallah le 6.6.2011)

www.lumieres-spirituelles.net     No28  - Ramadan  1432 – Août 2011


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