1. La Prière
  2. L’invocation
  3. Le Coran
  4. L’Imam al-Mahdî(qa)
  5. Connaître Dieu
  6. La Voie de l’Éloquence
  7. Spiritualité des Infaillibles(p)
  8. L’Au-delà
  9. Méditer sur l’Actualité
  10. Le Bon Geste
  11. Des états spirituels
  12. La Bonne Action
  13. Exemples des grands savants
  14. Les Lieux Saints
  15. Notre Santé morale
  16. Notre Santé physique
  17. Notre Nourriture
  18. Expces Spirituelles des autres
  19. Le Courrier du lecteur
  20. Le Livre du Mois
  21. La Femme dans l'Islam
  22. Entretiens
  23. Éditorial
  24. Divers
  25. Éduquer nos enfants
2015-02-04 | Readers 2141 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Face aux menaces, quelle alternative pour les Chrétiens au Moyen-Orient ?


Face aux menaces, quelle alternative..

.. pour les Chrétiens au Moyen-Orient ?

 

Durant le mois d’octobre 2011, le nouveau patriarche libanais de l’Eglise maronite, la principale église du rite oriental attachée à Rome, Mgr Bechara Raï, visita toutes les provinces libanaises toutes confessions confondues (chrétiennes, druzes et musulmanes), prônant le dialogue, l’entente et l’amour interconfessionnels, appelant les Chrétiens et les Musulmans du Moyen-Orient « à construire ensemble un avenir de convivialité et de collaboration ». Partout il fut chaleureusement accueilli. Du jamais vu !

Durant ces déplacements, il alla même jusqu’à :

justifier la présence de la résistance islamique tant qu’il y a occupation du territoire libanais par l’entité sioniste et que n’aura pas été réalisé « le retour des Palestiniens à leurs foyers » ;

s’engager à être « l’écho de l’imam Moussa Sadr » (l’imam « disparu » en Libye en 1978) ;

mettre en garde contre une intervention occidentale en Syrie, émettant ses craintes d’un changement de régime : « Si la situation empire en Syrie et qu’un régime plus dur que le régime actuel émerge, tel que le régime des Frères musulmans, les chrétiens dans ce pays paieront le prix, par des tueries ou l’exode. L’exemple de l’Irak est devant nous. » ;

clamer son refus du morcellement de la région arabe en entités confessionnelles (qui desservirait les Chrétiens et servirait uniquement les intérêts d’Israël) et par conséquent la reconnaissance par la communauté internationale de l’entité sioniste en tant qu’État juif, ce qui ne fera que renforcer les extrémismes et porter un coup fatal à la coexistence islamo-chrétienne qui reste l’esprit et la justification de l’existence du Liban.

Discours nouveau en totale rupture avec celui sectaire et fanatique de son prédécesseur Mgr Nasrallah Sfeir qui affichait ouvertement son alliance avec les « Forces Libanaises », l’entité

sioniste et l’Occident.

Et ces positions du nouveau patriarche maronite, répétées maintes fois au Liban, en France (lors de sa visite officielle entre les 3 et 11 septembre) et aux Etats-Unis (lors de sa visite en octobre), ne sont pas un avis personnel, une réaction ponctuelle ou une attitude impulsive mais reflètent le repositionnement du Vatican après la tenue du synode spécial pour le Proche-Orient en octobre 2010, insistant sur la priorité du maintien de la présence physique des Chrétiens au Moyen Orient.

Mais pourquoi un tel discours d’entente intercommunautaire irrita-t-il le président français Sarkozi, lors de leur entrevue à Paris le 5 septembre 2011, au point de téléphoner au président américain Obama pour qu’il ne le reçoive pas ? Pourquoi celui qui aime se présenter comme le défenseur des minorités chrétiennes au Moyen Orient ne s’est-il pas réjoui de cette ouverture au dialogue interreligieux ? Que s’était-il passé lors de cet entretien pour que le patriarche sorte de sa réserve et affiche de telles positions?

C’est que durant cet entretien houleux, M. Sarkozi avait annoncé au Patriarche le projet occidental [américano-sioniste] d’engager une offensive militaire contre la Syrie en novembre 2011, après avoir obtenu le feu vert du Conseil de Sécurité de l’ONU, afin de favoriser la prise du pouvoir par les Frères Musulmans, nouveau cheval de bataille des Etats-Unis contre la minorité alawite représentée par la famille Al-Assad.

(Ce projet sera stoppé par le véto que la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité

de l’ONU, opposeront au projet de résolution occidental menaçant le régime syrien de «mesures ciblées», le 4 octobre 2011.)

Le Patriarche Raï reprocha alors au président français de « participer à un plan de déstabilisation de la Syrie dont les Chrétiens d’Orient seront les premiers à faire les frais. »

Et Sarkozi de répliquer, tenant une feuille entre les mains : « Puisque le nombre des Chrétiens au Liban est d’un million trois cents mille et en Syrie d’un million et demi, pourquoi ne viennent-ils pas vivre en Europe, en sachant que déjà plus de deux millions de chrétiens irakiens ont été accueillis en Europe ? » (Selon le quotidien libanais ad-Diâr du 23/9/11)

 

Les Chrétiens du Moyen Orient sont-ils en train de se rendre compte qu’ils sont devenus les « laissés pour-compte » de la nouvelle politique américano-sioniste dans la région ?

Pour faire face à l’émergence de ces forces révolutionnaires hostiles à la domination occidentale sur le Moyen Orient (la République Islamique d’Iran en tête), les puissances occidentales cherchent-elles à promouvoir un « islam politique dit modéré », appuyé en sous-mains par des « fanatiques » ou « extrémistes » qui attiseraient les divisions interconfessionnelles

entre chrétiens et musulmans d’un côté (leur permettant de rallier à elles l’opinion publique occidentale)

et entre musulmans sunnites et shiites de l’autre, les mettant face à face pour affaiblir les deux parties et protéger Israël ?

Dans ce cadre, les puissances occidentales ne sont-elles pas en train d’utiliser les Chrétiens comme boucs émissaires pour déstabiliser et diviser la région, leur réservant en final l’exode, le départ de cette région ancestrale vers l’Occident ?

Les attentats et les agressions contre les Chrétiens d’Irak et les Coptes d’Egypte ne sont-ils pas à inscrire dans cette même perspective de déstabilisation et de division de ces pays ?

Le même président Sarkozi avait déclaré le 7 janvier dernier, après un attentat devant une église en Egypte : « Cela ressemble de plus en plus (…) à un plan particulièrement pervers d’épuration au Moyen Orient, d’épuration religieuse. » Il disait juste.

Mais il s’était bien gardé de mentionner les véritables auteurs et les bénéficiaires de ce plan « pervers ». Certainement pas ces quelques extrémistes islamistes égarés, pointés du doigt (qu’ils soient salafistes, de la Qaïda ou des Frères Musulmans), utilisés et stipendiés par les monarchies pétrolières (Arabie Saoudite et Qatar) et les grandes puissances pour attiser les braises du sectarisme et du fanatisme.

Les Chrétiens du  Moyen-Orient ont-ils réalisé que leur survie dans la région est liée au maintien de bonnes relations avec leurs voisins ?

Le Liban est un exemple dans sa lutte pour reconstruire cette coexistence pacifique qui existait avant entre les 18 différentes communautés religieuses du pays.

A son actif (entre autres) l’absence d’affrontements entre les Musulmans et les Chrétiens dans la bande frontalière après le retrait/débandade des forces d’occupation sionistes du Sud-Liban en mai 2000, malgré les mises en garde menaçantes de l’entité sioniste et des puissances occidentales.

Et le patriarche Raï a pu le constater de ses propres yeux avec l’accueil chaleureux que lui réservèrent les habitants du sud, toutes confessions confondues.

Parmi les résolutions prises par le Vatican lors du synode spécial pour le Proche-Orient du 10-24 octobre 2011

-l’affirmation du « caractère arabe des Chrétiens dans la région » et de leur enracinement local ;

-la considération que le conflit israélo-palestinien constitue le « principal foyer » d’instabilité dans la

région, et l’affirmation de leur soutien à la cause palestinienne ;

-le refus du « remodelage [américano-sioniste] du Moyen Orient élargi » où les Chrétiens seront la

principale victime.

*70 % des Chrétiens irakiens ont quitté l’Irak depuis l’invasion américaine en mars 2003. Ils ne seraient plus que

deux-cents cinquante ou quatre cents cinquante mille selon les sources).

*80 % des Chrétiens  palestiniens vivent en dehors de la Palestine Occupée, suite à la politique sioniste de discrimination, d’occupation, d’expansion des colonies sionistes, de construction du mur, de répression, d’agressions, d’expulsion, d’expropriation, de ‘grignotage’ des quartiers chrétiens (et arméniens) et de corruption de leurs prélats pour s’approprier des biens des Eglises à Jérusalem..

*Les Chrétiens égyptiens représentent environ 10% de la population totale avec plus de 6M5 de coptes. Jusqu’à quand ?

www.lumieres-spirituelles.net     No31  - Dhû al-Hujjah  1432 – Novembre 2011


Articles précédents:

1446 (2024-2025)

1445 (2023-2024)

1444 (2022-2023)

1443 (2021-2022)

1442 (2020-2021)

1441 (2019-2020)

1440 (2018-2019)

1439 (2017-2018)

1438 (2016-2017)

1437 (2015-2016)

1436 (2014-2015)

1435 (2013-2014)

1434 (2012-2013)

1433 (2011-2012)

1432 (2010-2011)

1431 (2009-2010)

1430 (2008-2009)