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2016-02-07 | Readers 2678 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

La colère (al-ghadab) – Ses méfaits (fin)


La colère (al-ghadab) – Effets (2)

c)La perturbation de l’âme

Avant d’en arriver là (à la folie), la colère perturbe la tranquillité de l’âme.

L’âme peut être comparée à un récipient qui doit recevoir les effluves divins et les perfections. Il faut qu’elle soit sereine pour qu’elle devienne le lieu des Manifestations des Perfections divines. Il faut qu’elle soit en bon état pour recevoir les effluves miséricordieux et s’unifier à eux.

Si le récipient est secoué par des tempêtes, comment pourra-t-il recevoir et garder ce qu’il reçoit ? Surtout qu’au début, le récipient est petit, peu profond. Essayez de transporter de l’eau dans une petite assiette, alors que vos mains tremblent. L’eau va-t-elle rester ?

Ainsi, il en est de l’âme perturbée par les accès de colère. Elle perd tout ce qu’elle a pu recevoir précédemment. Elle ne garde rien. L’âme a besoin de calme et de stabilité pour se développer et se perfectionner.

Non seulement la colère empêche tout développement positif, tout perfectionnement, mais elle devient la cause de l’abaissement et de la perdition de cette âme.(1)

Le principal problème de la colère est qu’elle entre dans le corps de l’être humain, de sorte qu’en sa présence, la personne perd son équilibre, sa pondération, sa tranquillité nécessaire pour le perfectionnement. Il devient pratiquement impossible à l'âme d'accueillir les lumières et les effusions divines qui lui sont fondamentales pour son perfectionnement. Le perfectionnement de l’homme est impossible s’il est coléreux. La construction n’a pas lieu si les bases ne sont pas solides.(2)

Il est possible qu’une personne vive dans des conditions calmes, stables, loin des problèmes. Elle pense que sa situation est bonne et qu’elle vit des états spirituels déterminés et de perfectionnement de niveau élevé. Mais si tout cela peut être construit sur des bases en fait instables : se mettant en colère en situation de provocation, elle perd tout cela en une seconde. Vivre dans une ambiance de prières, d’invocations, de ziyârât peut provoquer des états d’humilité, de piété, de foi (même jusqu’au point d’avoir des « visions » ou de faire des « prodiges »), résultat de l’ambiance dans laquelle la personne vit, mais cela ne veut pas dire, n’est pas une preuve que cette personne ait réellement atteint ce niveau, que ce soit une acquisition de son âme, une transformation de son âme. Cette ambiance s’est unie à son âme et a provoqué cet état passager, comme un emprunt. Comment savoir si c’est vraiment à elle, ou uniquement un emprunt ou une « unification » ? Justement dans une situation de provocation, la personne se mettra-t-elle en colère ? Se contrôlera-t-elle ? Si oui, alors c’est à elle. Sinon non. Sa mise en colère fera apparaître sa réelle essence et montrera qu'elle n’aura tiré aucun profit de ses actes d’adoration à l’image d’Iblis.(2)

Tant que la personne se met en colère (de façon blâmable), même si c’est une seule fois, elle ne peut pas recevoir les perfections morales véritables. Tant que cette âme échappe au contrôle de la personne, cela signifie qu’elle n’est pas prête à recevoir les effluves moraux, les perfections morales véritables. Cette question doit être claire. Il faut faire attention à ce point. Si l’âme peut sortir de tout contrôle, cela signifie qu’elle n’est pas prête pour les perfections morales véritables. L’individu doit être arrivé au stade du total contrôle de lui-même – c’est-à-dire qu’il arrive au stade où il ne se met pas du tout en colère négative quelles que soient les circonstances – pour pouvoir entamer le cheminement de son perfectionnement.  Une personne qui se met en colère révèle que son âme est tournée vers autre chose que Dieu. Pire ! Cela veut dire qu’elle est tournée vers le shaytân, vers le feu de l’enfer..(3)

d)La prise de contrôle de la personne par le shaytân

En effet, si ce n’est pas la raison qui gouverne, qui gouverne alors la personne ? Ou, posons la question différemment. Quel est l’état qui permet au shaytân de prendre le contrôle du cœur de l’individu ? La colère ! Pourquoi ? Parce que la colère ouvre grandes les portes de l’individu aux activités du shaytân à tous les niveaux, en faisant sortir l’individu de l’état rationnel. La raison est le plus grand obstacle à l’entrée du shaytân dans le royaume de l’être humain, elle empêche son entrée. Mais si l’état de colère persiste, l’âme devient un instrument entre les mains du shaytân et est utilisée par lui pour intervenir auprès d’autres gens..(4)

e)L’éloignement de Dieu et la perte de la foi

Le Messager de Dieu(s) disait à propos de la colère : « La colère corrompt la foi comme le vinaigre corrompt le miel. »(5)

Il n'est pas nécessaire de savoir comment la colère fait disparaître la lumière de la foi, pour s'en écarter car il suffit de savoir qu'elle soutire le capital de la vie immatérielle (malakutiyyah) de l’homme, lui vole le secret de son bonheur et le fait parvenir dans l’Au-delà avec rien dans les mains, en corrompant et annulant sa foi.(6)

Elle peut même lui faire atteindre l’incroyance récalcitrante qui le mènera à la perdition éternelle et dans les feux de l’Enfer.(7) L’homme croit qu’il est croyant mais sa foi est en fait corrompue. L'homme a une image fausse de la foi. En fait, il n’est pas croyant. La relation entre la colère et l’incroyance est interactive. Elle augmente l’incroyance en lui, l’alimente à travers les actes effectués et les maladies qu’elle engendre, jusqu'à ce qu'il ne reste plus de foi dans le cœur. (8)

Les sages philosophes disent que : « Le bateau qui est exposé aux vagues déchaînées de la mer et qui n’a pas de capitaine est, avec certitude, plus proche du salut que l’individu en colère. »(9)

f)La diminution de la mansuétude

La colère fait perdre les vertus de l’âme notamment la mansuétude qui est l’antidote du poison de la colère. Le Prophète Sulayman(p) disait à son fils Daoud(p) : « Ô mon fils ! Prends garde à te mettre beaucoup en colère parce que la multitude de la colère est un abaissement du cœur de l’homme plein de mansuétude. »(10)

g)Engendrement d’autres maladies du cœur et alimentation de celles présentes

Non seulement la colère fait disparaître des vertus présentes en l’homme, mais elle engendre d’autres maladies du cœur et alimentent celles présentes, endormies en lui. Parmi les maladies citées par l’ensemble des savants de la morale comme effets de la colère :

La rancune (al-haqad)

« La colère excite les potentiels latents de la rancune » dit le Prince des croyants(p). (11)

La colère peut provoquer des corruptions morales  comme la rancune : la rancune à l’encontre des serviteurs de Dieu qui peut aboutir à la rancune à l’encontre des Prophètes(p) et des Proches Elus de Dieu, même !, jusqu’à l’encontre de Dieu Lui-même, l’Existant Nécessaire, le Maître des Bienfaits (que Dieu nous en préserve !).(12)

La jalousie/envieuse (al-hassad)

Cette maladie est également évoquée par les grands savants de la morale de l’Islam.

D’autres maladies sont également citées comme la haine (contre ceux qui étaient à l’origine ou la cause de leur colère), la perdition, la corruption.

(1)s. Abbas Noureddine conf. 5/12/2013 (2)s. Abbas Noureddine conf. 24/01/2008  (3)s. Abbas Noureddine conf. 5/06/2005 (4)s. Abbas Noureddine conf. 24/01/2008 – (5)Usûl al-Kâfî, vol.2 Bâb 307 p292 H1 –  (6)L’imam al-Khomeynî(qs), Junûd al-‘aqel wa-l-jahel p229 – (7)L’imam al-Khomeynî(qs), Arba‘ûna hadîthann H7 p172 – (8)s. Abbas Noureddine conf. 5/06/2005 et 24/01/2008 – (9)cité par l’Imam al-Khomeynî(qs), Arba‘ûna hadîthann H1 p54 – (10)citée par al-Mahajjah al-Baydâ’, vol.5 p291

(11)Ghurar al-Hikam 2164 – Mîzân al-Hikmah N°14 686 – (12)L’Imam al-Khomeynî(qs), Arba‘ûna hadîthann H7 p174

www.lumieres-spirituelles.net     No77  - Jumâdî I & II 1437 – Février-Mars 2016


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