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2017-01-27 | Readers 2951 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Le sanctuaire de s. Zeinab(p), dans la banlieue de Damas


Le sanctuaire de s. Zeinab(p), dans la banlieue de Damas

Plus d'un million de pèlerins, venant d'Iran, d'Irak, du Golfe persique, du Pakistan, d'Afghanistan, du Liban et de Syrie, se rendaient à Sayyida Zeinab(p) dans la banlieue sud de Damas, pour rendre grâce à "la Dame" (sitt Zeinab), lui demander son concours, pleurer sur ses malheurs et ceux des membres de la famille du Prophète(s).

On ne sait pas exactement à quand remonte le tombeau de sayyida Zeinab(p) en cet endroit.

Les premiers témoignages sur la présence de ce sanctuaire remontent à l’an 500H (~1106apJC). Un homme de Qarqûbî, des habitants d’Alep, évoque la présence d’une mosquée à côté de la tombe de s. Zeinab(p) portant son nom.

Il semblerait qu’à ses débuts, le tombeau de la sainte était fréquenté autant par les sunnites que par les shi‘ites, comme en témoignent les récits de voyage de ceux (comme l’andalou Ibn jubayr (~1145-1217apJC) ou le marocain Ibn Battûta  (~1325-1327apJC), qui évoque le tombeau de s. Zeinab, flanqué d'une mosquée et doté de legs pieux) qui, se rendant au Hajj ou y revenant, passaient par Damas et se rendaient au mausolée de s. Zeinab(p) pour y passer la nuit et recueillir la baraka de la sainte.(1)

En 768H (~1366apJC), un certain Hussein Moussawî, doyen de Damas, mit en waqf ce qu’il possédait en jardins et terres pour élargir et rénover le sanctuaire qui consistait, à cette époque, en une petite pièce dans laquelle se trouvait la tombe.  Des centaines d’années plus tard, le soufi syrien ‘Abd al-Ganî al-Nâbulsî  (m.1731) fait état d'une tombe abritée par une immense coupole, jouxtant une mosquée et un bassin, attribuée à s. Zeinab.(1)

En 1260H (~1843apJC), sayyed Moussa construisit une enceinte autour du sanctuaire et rénova le bâtiment. Mais la construction était ordinaire sans signe distinctif islamique. En 1302H (~1884apJC), la coupole du sanctuaire fut reconstruite sur ordre du sultan ottoman selon certains dires.

C’est à partir de la seconde moitié du siècle dernier, que le mausolée connut de grands changements, à la faveur du bouleversement de la population résidant aux alentours du sanctuaire de s. Zeinab(p), et des visiteurs venus surtout de pays limitrophes côté oriental qui faisaient des dons pour la rénovation du sanctuaire.

A l’origine, le mausolée était situé dans un village qui prit son nom,  « Râwiya ou Qabr al-Sitt », situé à sept kilomètres de la capitale, que quelque deux cents paysans habitaient. En 1949, le village connut l’arrivée massive de réfugiés palestiniens, puis en 1967 de réfugiés du Golan, des habitants du village de Fû‘a (village shi‘ite dans une enclave sunnite au nord de la Syrie)2, et à partir des années 70, de réfugiés irakiens. Ces nouveaux habitants furent bientôt rejoints par des ressortissants shi‘ites  d'autres pays.  Ainsi, la population de Sayyida Zeinab, de 800 habitants en 1960(1) fut estimée à environ 100 000 habitants dans les années 90. Hormis les anciens habitants de Fû‘a, la population syrienne de Sayyida Zeinab était sunnite.(1)

En même temps, le nombre des visiteurs shi‘ites venus d’Iran, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Inde augmentaient et avec eux la pratique de rites plus spécifiques shi‘ites comme la commémoration de ‘Ashûrâ’ et des dons pour la rénovation du sanctuaire. Ainsi, en 1950, un commerçant pakistanais, Muhammad ‘Alî Habîb, suite à la guérison prodigieuse de son fils, offrit des grilles d'argent servant d'écrin au tombeau. Puis un commerçant du Golfe paya la couverture en mosaïque des deux minarets du sanctuaire. Le tombeau de la sainte fut un cadeau du « peuple iranien » offert en 1954. Six ans plus tard, un commerçant iranien fit don d'une porte dorée, qui sera placée à l'entrée ouest du sanctuaire(1). L’esplanade fut élargie, des décorations et des sculptures furent ajoutées. Tous ces travaux furent effectués sous la supervision de la famille Murtadâ qui gère ses waqfs depuis le 14e siècle, avec l’aval de l’État syrien.

Ainsi, petit à petit, la région de s. Zeinab devint un foyer de savoir du shi‘isme duodécimain avec plus de neuf écoles religieuses (hawza-s) fréquentées, de différences tendances et une pépinière de clercs. Le grand savant-marja‘ de Jabal ‘Amel (sud du Liban), Muhsin al-Amîn, vint s'installer à Damas en 1901 et y resta jusqu'en 1952.  Il y avait également de nombreuses Husayniyyât, lieux consacrés aux commémorations du martyre de l’Imam al-Hussein, sans compter les associations culturelles ou de bienfaisance. En même temps, fut ouvert, fin avril 1995, un centre de documentation et de recherche, l'"Académie Sayyida Zeinab", dans l'enceinte du mausolée, destiné à des chercheurs et des conférenciers triés sur le volet.

Au début du 21e siècle, ce faubourg de Damas n’avait cessé de se développer tant au niveau de sa population que de sa vie économique, commerciale et touristique avec ses hôtels luxueux, ses restaurants, etc., d’autant que situé sur la route internationale menant à l’aéroport..(3) Jusqu’au moment où la guerre éclata en Syrie. Le sanctuaire devint rapidement un lieu d’affrontements entre les groupes terroristes « takfiris » et les « défenseurs du sanctuaire de s. Zeinab(p) ».  Malgré cela, le mausolée, entouré de gros blocs de béton, continue d’être fréquenté..

1-cf. « Sayyida Zeinab, banlieue de Damas ou nouvelle ville sainte chiite ? »de Sabrina MERVIN, Cahiers d'Etudes sur la Méditerranée Orientale et le monde Turco-Iranien « Sayyida Zeinab, banlieue de Damas ou nouvelle ville sainte chiite ? » de Sabrina MERVIN, Cahiers d;" sur="" turco-iranien="">[En ligne], 22 | 1996, mis en ligne le 04 mars 2005

2-Village chiite situé dans la région (majorité sunnite) d'Idlib, en Syrie.

3-cf.Lumières-Spirituelles No12

www.lumieres-spirituelles.net  No83 - Jumâdî 'I & II 1438 Février-Mars  2017 

Qui était sayyida Zeinab(p) ?

S. Zeinab(p) était la fille de l’Imam Ali(p) fils d’Abû Tâleb et de Fâtimah az-Zahra(p), fille du Prophète Mohammed(s). Elle naquit à Médine le 5 Jumâdî I en l’an 5 H (~ en 627apJC). C’était le Prophète Mohammed(s) qui lui donna son nom, sous inspiration divine transmise par l’ange Gabriel(p).

Elle grandit dans la maison de la prophétie (et de l’Imamat), de la lumière et de la guidance et reçut une éducation de foi et de spiritualité avec ses deux frères aînés al-Hassan et al-Hussein. Elle perdit son grand-père et sa mère alors qu’elle n’avait  que cinq  ans.

On rapporta qu’un jour, alors que Zeinab était assise sur les genoux de son père(p) et que celui-ci jouait avec elle, il(p) lui dit : « Dis "un" ». Elle dit : « Un ». Il lui demanda de dire « deux ». Elle se tut. L’Imâm lui dit alors : « Va-s-y chérie !" Zeinab sourit et dit : « Ma langue qui a prononcé le "Un" ne saurait pas prononcer le "deux" ». L’Imâm `Alî(p) la serra alors dans ses bras et l’embrassa entre les yeux. Elle lui(p) demanda aussi un jour : « Ô père, nous aimes-tu ? » Il répondit : « Comment voulez-vous que je fasse autrement alors que vous êtes le fruit de mon cœur ! » Elle dit alors : « Ô père, l’amour est pour Dieu et la tendresse pour nous ».

Zeinab se maria avec son cousin Abdullah fils de Ja‘far  avec qui elle eut quatre garçons  et une fille. Et quand Ali devint le 4e calife et qu'il fit de Kûfa sa nouvelle capitale, Zeinab  et son époux l'y rejoignirent.

Au moment de la bataille de Karbalâ’ (fin 60H – début 61H), Zeinab accompagnal’Imam al-Hussein(p).

Après la bataille de Karbalâ’ et le martyre de l’Imam al-Hussein(p) et de ses soixante-douze compagnons, Zeinab fut capturée et emmenée avec les autres femmes et enfants survivants à Kûfa puis à Damas au palais de Yazid. Pendant tout le trajet, elle se fit remarquer par sa détermination, son courage, sa clairvoyance et son éloquence digne de l’Imam ‘Alî(p).

Elle assura la sauvegarde des descendants de l’Imam al-Hussein(p), son fils, l’Imam ‘Alî as-Sajjâd(p), et son petit-fils Mohammed al-Bâqer(p).. Devant le tapage que leur présence provoqua parmi les habitants de Damas, Yazid ne put les garder davantage et les renvoya à Médine. Sur le chemin de retour, ils passèrent par Karbala pour pleurer leurs martyrs (c’était le quarantième jour) avant de rejoindre la ville sainte. Elle n’y resta pas longtemps.

En l’an 62H, le 15 du mois de Rajab, s. Zeinab(p) rendit l’âme, selon le plus probable à Damas(1). Sa tombe se trouve dans ce qui est maintenant la banlieue sud de Damas.

(1)Certains prétendent que sayyida Zeinab(p) serait morte en Egypte et qu’elle y serait enterrée, d’où la présence d’un sanctuaire en son nom dans la banlieue du Caire (cf. L.S. No36)).

www.lumieres-spirituelles.net  No83 - Jumâdî 'I & II 1438 Février-Mars  2017 


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