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2017-01-27 | Readers 2397 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Que veut dire "Etre « zeinabiyyah »" ?


Que veut dire "être zeinabiyyah » ?

A l’occasion du jour anniversaire de la naissance de sayyida Fâtima az-Zahrâ’(p), décrété «Jour mondial de la Femme» par l’imam Khomeynî(qs), la Revue Lumières Spirituelles publie deux pages spécifiques concernant la femme. Et cette fois-ci nous allons parler de sayyida Zeinab(p), la fille de sayyida Fâtima az-Zahrâ’(p) et de l’Imam ‘Alî(p).

lEn ces jours remplis d’épreuves de toutes sortes, nous entendons souvent cette expression de la nécessité d’être « Zeinabiyyah ». Bien sûr, cela est en rapport avec sayyida Zeinab(p). Mais est-elle liée aussi à la question de la résurrection où nous serons tous rassemblés le Jour de la Résurrection, selon le nom véritable ?

Il est dit dans un noble verset {Par le Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux !(…) Le jour où Nous appellerons tous les gens selon/par leur imam..}(71/17 al-Isrâ’)) Selon Ayatollah Jawâd al-Âmolî, l’appel, ce Jour-là, se fera selon les noms véritables : les gens se feront appeler ainsi : « Ô les Mohammadiyyah.. » « Ô les Husseiniyyah », etc., et aussi « Ô les shaytâniyyah », selon le guide, l’imam qu’ils auront suivi.

« Soyez Zeinabiyyah » est-il dans le sens que les femmes seront ainsi appelées : « Ô Zeinabiyyah » ? Celasous-entend l’établissement d’une relation véritable, d’un lien authentique avec un (une) des Proches Elu(e)s de Dieu et implique en premier lieu la connaissance de sayyida Zeinab(p).

lMais, parler de sayyida Zeinab(p), c’est parler de la fille de deux personnes grandioses, de sayyida Fâtimah az-Zahrâ(p) et du Prince des croyants(p) ! Elle-même était une femme grandiose qui, malgré (ou à travers) toutes les épreuves par lesquelles elle est passée, a pu se réaliser parfaitement, c’est-à-dire atteindre le rang de l’être parfait.

L’Imam as-Sajjâd(p) disait d’elle(p) : « Ô tante, tu es, par la Louange de Dieu, savante sans avoir appris, comprenant sans qu’on t’ait fait comprendre. »(cité dans Sayyidah Zeinab fayd lâ yandab de Fatimah Hassan Shehâdeh)

Elle avait acquis un rang élevé auprès de Dieu, représentant la Vérité et une des Manifestations divines en ce monde. Aussi nous est-il difficile de la connaître. Et malheureusement, peu de choses sont rapportées sur elle(p) et souvent limitées aux plans social et politique.

lLa première particularité qui vient à l’esprit est celle d’avoir porté tout au long de sa vie, l’amour ardent pour l’Imam al-Hussein(p) au point d’en représenter une forme parlante de l’Imam al-Hussein(p), de sa valeur grandiose.

lAutre particularité : celle d’être l’associée, la partenaire de l’Imam al-Hussein(p). Mais, de quelle association, de quel partenariat s’agit-il ? Le fait de l’avoir accompagné jusqu’aux derniers moments de sa vie à Karbalâ’, ou autre chose, de plus fondamental, de plus essentiel ?

Ce fameux propos rapporté concernant l’Imam al-Mahdî(qa) jette une lumière sur le rôle de sayyida Zeinab(p).

Il est rapporté d’Ahmed fils d'Ibrahim : « En l'an 262H, je suis entré chez la tante paternelle de l'Imam al-‘Askarî(p), Hakîmah Khâtûn, fille de Mohammed, l'Imam al-Jawâd(p), fils d'ar-Ridâ(p), la sœur de l'Imam Abû-l-Hassan(p). Je discutai avec elle de derrière un voile sur des questions en rapport au dogme, sur la question de l'Imamat et sur d'autres questions. Elle se mit à exposer ses croyances sur les Imams Infaillibles(p) jusqu'à arriver à l'Imam al-‘Askarî(p).

Ensuite, elle dit : « Quant à mon Imam à l'heure actuelle, c'est son fils qui est à l'heure actuelle caché des regards. » Je lui demandai : « Si une question nous est posée, auprès de qui nous revenons ? » Elle répondit : « A Jaddah, la mère d'Abû Mohammed(p)! » Je dis : « Etrange ! L’Imam a quitté le monde et il nous a recommandé une femme ?! »

Elle dit : « L'Imam al-‘Askarî(p) a fait ce qu'avait fait l'Imam al-Hussein(p). Son successeur en réalité dans le fond était ‘Alî fils de Hussein(p). Mais, n'avait-il pas fait apparemment beaucoup de ses recommandations à sa sœur sayyida Zeinab(p) ?!  Et ce qui sortait en savoir de ‘Alî fils de Hussein(p) était attribué à Zeinab pour couvrir ‘Alî fils de Hussein.» »(Kitâb al-Ghaybeh de sh. Tûsï – cité ds l’Imam al-‘Askarî, Ed.BAA p23)  

Ainsi, sayyidah Zeinab(p) fut le canal qui nous a fait parvenir l’image de l’Imam al-Hussein(p), l’affirmer et la sauvegarder dans les cœurs, à travers l’histoire. Elle fut associée au message de l’Imam al-Hussein(p), élément indispensable à sa transmission et à son maintien à travers les temps.

lIl y a aussi ce propos rapporté racontant qu’un jour, elle(p) entra chez son frère l’Imam al-Hussein(p) alors qu’il(p) était en train de lire le noble Coran. Ce dernier(p) s’arrêta de lire pour la saluer, indiquant par là, qu’il(p) la mettait au même niveau que le noble Coran, rang sublime. Lui-même(p) n’était-il pas le « Coran parlant » ?

lIl y a aussi le secret de son nom qu’elle reçut à sa naissance.  Quand elle(p) naquit le 5 de Jumâdî I en l’an 5 ou 6 de l’hégire, le Messager de Dieu(s) était en dehors de la ville de Médine (« en voyage »). Dès son retour, il(s) se rendit chez sa fille Fâtimah(p) qui lui demanda quel nom lui donner. L’Ange Gabriel(p) descendit alors et dit : " Ô Messager de Dieu, son Nom dans le Tableau Conservé (al-lawh al-mahfûzh), est  Zeinab." Il(s) lui donna alors ce nom, véridique auprès de Dieu, choisi par Lui (qu’Il soit Glorifié).

Que signifie-t-il ? Apparemment, il aurait deux sens. Soit, il désignerait une plante aromatique, soit, considéré comme un mot composé, il signifierait « la parure de son père », c’est-à-dire la parure du Prince des croyants(p) ! Et quoi de plus beau chez son père(p) que sa foi ! Ces deux sens se rejoindraient : les effluves de la foi se manifestant, au féminin, sous la forme de la pudeur, de la délicatesse, de la réserve ! Sayyida Zeinab(p), le fruit mûr, béni, de l’arbre Tûbâ évoqué dans le noble Coran, du Prince des croyants(p) et de sayyida Fâtimah(p) !

Aussi, quand elle parla aux habitants de Kûfa, devant l’assemblée des gens de Yazid, elle le fit avec l’éloquence de son père, le Prince des croyants(p), et la pudeur et la vertu de sa mère sayyida Fâtimah az-Zahrâ(p). En prononçant ces dures paroles et en manifestant en même temps le summum de la pudeur, sayyida Zeinab(p) sut sauvegarder la religion dans la Beauté.

Le sermon qu'elle fit à Kûfa

« Louange à Dieu et que les prières soient sur mon père Mohammed et sur sa sainte famille ! » A ces paroles, les gens se turent et l'agitation se calma. « Ô habitants de Kûfa ! Je suis Zeinab, la petite-fille du Messager de Dieu, la fille de la fille du Prophète Mohammed, Fâtimah(p) et de l'Imam 'Alî(p), la sœur de l'Imam Hussein(p) que vous aviez appelé à votre secours et que vous avez ensuite tué !

Ô habitants de Kûfa ! Gens de traîtrise et de perfidie ! Vous pleurez ? Que vos larmes ne sèchent jamais ! Que vos gémissements ne cessent jamais ! Vous êtes semblables à celle qui défait le fil de son fuseau après l'avoir solidement tordu(1). Vous faîtes entre vous des serments fallacieux.

Vous n'avez en vous-mêmes que l'insolence immonde, la poitrine pleine de haine, la flatterie des esclaves, le clin d'œil aux ennemis(2), ou comme un pâturage sur un tas de fumier, ou comme de l'argent dans une tombe(3). Comme est laid ce qu'a avancé pour vous votre âme ! Que la Colère de Dieu soit à votre encontre, que vous soyez éternellement dans les châtiments !

Vous pleurez et vous vous lamentez ! Par Dieu ! Pleurez beaucoup et riez peu ! De votre trahison, vous ne connaîtrez que la honte et le déshonneur. Vous ne pourrez jamais vous laver de (cette trahison) ! Et comment pourriez-vous vous laver de l'assassinat du descendant du sceau de la Prophétie, le métal (la quintessence) du Message divin, le Maître des jeunes du Paradis, le recours lors de vos hésitations, le refuge dans vos malheurs, le phare de la preuve de Dieu contre vous, le Maître de votre sunna ?!

Non ! Combien horrible est le péché que vous avez commis ! Arrière à vous ! Que vous soyez anéantis ! Vos efforts seront vains ! Vos œuvres périront et vos affaires seront perdantes ! Vous allez attirer la Colère de Dieu sur vous ! Vous serez frappés de l'humiliation et de la misère !

Malheur à vous, ô gens de Kûfa ! Savez-vous quel morceau du foie du Messager de Dieu vous avez coupé ?! Quelle noblesse vous avez combattue ?! Quel sang vous avez versé ?! Ou quel honneur vous avez outragé ? Vous êtes étonnés qu'il descende du ciel une pluie de sang ! Le châtiment dans l'Au-delà est bien plus terrible et vous ne serez pas secourus ! Que le répit ne vous trompe pas ! Car Dieu n'est pas pressé de punir, ni ne craint que la vengeance lui échappe. En vérité, votre Seigneur est aux aguets(4). »

(1)allusion à la femme qui défaisait le soir ce qu'elle avait fait le matin par bêtise ou ignorance. Une façon d'indiquer qu'ils annulaient leurs actes ou les refaisaient en vain.

(2)l'habitude de se tourner vers les ennemis

(3)allusion à ceux qui mettent de l'argent dans la tombe du mort comme si cela pourrait lui être une aide.

(4)allusion au verset 14/89 (al-Fajr), et sans doute allusion à l’apparition de l’Imam al-Mahdî(qa)

Ses paroles firent l'effet d'un coup de tonnerre, réveillant les gens de leur torpeur, les faisant pleurer de remords. Elle transforma cette défaite militaire apparente des forces de la vérité sur le champ de bataille de Karbalâ’ en une victoire éclatante, permanente. Le sang vainquit le sabre à ‘Ashûrâ’ et ce fut l’œuvre de sayyida Zeinab al-Kubrâ(p).

lIl y a aussi ce surnom qui lui fut attribué : « Oum al-masâ’ib » (« La mère des calamités »). Elle affronta la plus grande tragédie qu’est connue l’humanité, après avoir supporté la perte de sa mère peu de temps après celle de son grand-père, alors qu’elle était encore toute jeune, puis celle de son père, l’Imam ‘Alî(p), assassiné dans son Mihrab, puis celle de son frère, l’Imam al-Hassan(p), empoisonné par sa femme, à l’instigation de Mou’awiyya.

Au lieu de manifester détresse, désespoir, accablement, elle apparut sous la manifestation de la Beauté divine. Et cela ne se résume pas à sa fameuse phrase prononcée en réponse à la question d’Obeydullah Ibn Ziyâd (« Comment vois-tu ce que Dieu a fait de ton frère et des membres de sa famille ? ») : « Je ne le vois pas autrement que joli. »

Elle ne voyait que la Beauté divine derrière tous les actes, ne notant que les Manifestations les plus parfaites des Attributs de Dieu, dans ce qu’il y a dans l’existence. Ce que Dieu fait n’est que Miséricorde et Beauté. Elle-même manifestait cette Beauté. [La question d’Obeydullah ne portait pas sur les actes de ses hommes, qui représentaient, eux, le summum de la laideur.]

Sa patience était à la mesure de sa personne. Les historiens racontent que chaque fois que l’un des compagnons de l’Imam al-Hussein(p) tombait en martyr, il(p) le présentait à sa sœur sayyidah Zeinab(p). Il(p) voulait voir combien elle pouvait supporter la douleur. Serait-elle capable de supporter plus ? Parce que la charge qu’il(p) devait lui confier, n’était pas moins que le fardeau de la Prophétie et le dépôt de l’Imamat. Sayyida Zeinab(p) incarna la patience sans limite au point d’étonner les Anges du ciel.

 (1)d’après le 1er chapitre de « Zeinab fî mihrab al-‘ashaq » d’Oum Abbas an-Nimer.

www.lumieres-spirituelles.net  No83 - Jumâdî 'I & II 1438 Février-Mars  2017


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