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2019-01-02 | Readers 2261 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Shneur Zalman de Liadi (1745-1812)


Shneur Zalman de Liadi

(1745-1812)

Rabbi Shneur Zalman de Liadi appelé le Baal HaTanya (« L’auteur de Tanya ») ou Alter Rebbe (« Vieux maître » en Yiddish), né à Liadi (comme son nom l’indique), petite ville de l’Empire russe, fut un rabbin orthodoxe qui fonda le mouvement hassidique en Lituanie.  Descendant du philosophe et rabbin mystique Judah Loew, il fut fortement influencé par les enseignements de Baal Shem Tov(1).

Il développa par la suite son propre mouvement hassidique, le mouvement Loubavitchqui donna un semblant religieux et « illuminé » au mouvement politique sionistequi se développera par la suite.

¾Rabbi Shneur Zalman de Liadi fit une présentation systématique de la philosophie hassidique juive dans un ouvrage appelée « Likkutei Amarîn » plus connu sous le nom de « Tanya » (d’où son surnom le « Baal HaTanya » l’auteur de Tanya), dont la première édition fut publiée en 1797.

Il expose à la fois le point de vue kabbalistique sur des sujets profonds comme l’Unicité de Dieu, les mystères de la création(2), la notion de joie dans le judaïsme, et propose, en même temps, une méthode pratique permettant à quiconque d’approcher Dieu, fondée sur la nécessité de la domination de la raison sur les émotions.

Il donna le nom de « chabad » à sa philosophie (acronyme des mots hébreux désignant la sagesse, la compréhension et la connaissance). Ainsi, il prônait une foi intelligente et non pas aveugle.

Cette base rationnelle du « chabad » – selon laquelle les enseignements de la Kabbale étaient accessibles par la raison – différencie le mouvement loubavitch des autres courants hassidiques. Cela ne l’empêchait pas de se référer également aux sources talmudiques et aux écrits mystiques juifs.

¾Il présenta également une version personnelle du Code de la Loi et des Coutumes Juives dans son « Schlchan Aruch Ha Rav » qui fait encore autorité dans les mouvements hassidiques.

¾Rabbi Shneur Zalman vécut à une époque de changement et de troubles à l’échelle mondiale.

Son opposition à l’avancée de Napoléon (qu’il considérait comme une menace pour les Juifs) en Russie(3) et son soutien à l’installation de colonies juives en Palestine alors sous contrôle de l’Empire ottoman furent interprétés par certains courants juifs comme une volonté de présenter une vision messianique de lui-même auprès des Juifs, ouvrant les portes des ghettos juifs dans une perspective de libération et de retour en Terre Sainte (la Palestine qu’ils appellent « Eretz Israel »).

Aussi fit-il partie, dans un premier temps, de ceux qui furent excommuniés par les « Opposants » (Mitnagdim) de Vilnius et considérés comme hérétiques avec qui aucun juif pieux ne pouvait se marier. Il fut même emprisonné par le Tsar, accusé de trahison et gardé en détention à St Petersburg pendant près de deux mois.

Mais sa détention puis sa libération ne firent que renforcer les convictions et la détermination de son mouvement en vue de développer sa vision messianique du monde et de préparer la venue du Messie.(4) Certains considérèrent même leur septième et dernier rabbin, Menahem Schneerson, comme étant leur messie même après sa disparition.

Puis, le mouvement des Loubavitch fera partie de l’Agoudat Israel (parti politique juif fondé en 1912 au sein du judaïsme orthodoxe, qui deviendra un parti dans l’entité sioniste usurpatrice) et rejoindra le projet sioniste de l’occupation de la Palestine et de la création de l’Entité sioniste.

Le quartier général des Louvavitchs fut, cependant, établi à Brooklyn, à New York aux Etats Unis en 1940, après la Lituanie.

(1)Cf. la revue Lumières Spirituelles N°20

(2) « Pour laisser la place au monde, Dieu se serait vidé d’une partie de lui-même, il s’est retiré ou rétracté (la notion de Tsimtsoum), pour créer un lieu où il n’était plus. Il s’est imposé d’une certaine manière un exil de lui-même, quitte à laisser à l’homme le soin de réparer le monde (la notion de tikoun)

(3)Il semblerait que tous les rabbins hassidiques n’avaient pas tous pris la même position par rapport à Napoléon. Ainsi le Rabbin Menachem Mendel de Rimanov, leader hassidique en Pologne, à cette même époque, soutenait mystiquement Napoléon dont il identifiait les guerres aux batailles de Gog et Magog, associées à l’avènement de l’ère messianique.

(4)La date de sa libération, le 19 Kislev 5559 (selon le calendrier hébreu ~l’an 1798apJC), fut retenue et célébrée comme le « nouvel an hassidique » par les Loubavitchs.

www.lumieres-spirituelles.net N°95 - Jumâdî I & II 1440 - Janvier-Février 2019


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