1. La Prière
  2. L’invocation
  3. Le Coran
  4. L’Imam al-Mahdî(qa)
  5. Connaître Dieu
  6. La Voie de l’Éloquence
  7. Spiritualité des Infaillibles(p)
  8. L’Au-delà
  9. Méditer sur l’Actualité
  10. Le Bon Geste
  11. Des états spirituels
  12. La Bonne Action
  13. Exemples des grands savants
  14. Les Lieux Saints
  15. Notre Santé morale
  16. Notre Santé physique
  17. Notre Nourriture
  18. Expces Spirituelles des autres
  19. Le Courrier du lecteur
  20. Le Livre du Mois
  21. La Femme dans l'Islam
  22. Entretiens
  23. Éditorial
  24. Divers
  25. Éduquer nos enfants
2021-04-08 | Readers 1266 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Monseigneur Capucci « le gardien d’al-Quds » (2)*


Monseigneur Capucci« le gardien d’al-Quds » (2)*

Hilarion (Georges) Capucci était un prêtre syrien d’Alep, consacré vicaire patriarcal de Jérusalem et archevêque titulaire de Césarée en Palestine de l’Église grecque melkite catholique(1)(2), le 30/7/1965, que la compréhension du Message du Christ poussa à prendre une position engagée et déterminée contre l’occupation sioniste de la ville sainte d’al-Quds (Jérusalem) en juin 1967.

èAprès l’invasion israélienne du reste de la Palestine et même plus, le 6 juin 1967 et l’occupation de Jérusalem (al-Quds), des délégations venaient rendre visite au Patriarche d’al-Quds pour lui parler de l’injustice et de la misère subies par les Juifs en Europe, comme pour justifier cet acte de guerre, le mettant en garde contre le fait d’être antisémite. Il refusait véhément ce type d’accusation, se disant lui-même un sémite arabe chrétien. Il déplorait certes les persécutions subies par les Juifs en Europe mais elles ne pouvaient en aucun cas justifier l’occupation d’al-Quds ni l’agression à l’encontre du peuple palestinien (qui n’y était pour rien) ni l’usurpation de sa terre ! La Palestine appartient aux Palestiniens (qu’ils soient musulmans, chrétiens, juifs) et non pas à ces colons venus d’ailleurs. Si le Christ était présent, il prendrait cette position, défendrait les Palestiniens, refuserait l’injustice commise à leur encontre et appellerait à l’unité de toute la population palestinienne contre ces oppresseurs. Ainsi, il commença à organiser le secours pour les Palestiniens, leur rappelant le message d’espoir, de détermination et de sacrifice du Christ, leur accordant hébergement et soutien financier dans la mesure du possible. Il mit en place des ateliers de broderie selon les traditions palestiniennes qu’il emportait avec lui au Liban afin d’assurer un petit revenu à ces familles déshéritées. Bénéficiant d’un statut spécial de diplomate du Vatican, il pouvait librement circuler de Jérusalem à Beyrouth via la Palestine occupée et Naqoura.

èAprès le Septembre noir et la mort de Jammal Abd an-Nasser le 28 de ce même mois 1970, il devint convaincu, en tant que chrétien arabe, qu’il fallait développer une résistance à l’occupation sioniste de l’intérieur. Il fonda les premières cellules de résistance à Jérusalem. Il fallait des armes. Le meilleur moyen était de les faire venir du Liban. Ce fut une étape supérieure de son engagement jusqu’au jour où il fut arrêté à un barrage sioniste. Une première fois, il put imposer son statut et passer outre. Une seconde fois, il fut retenu au poste pendant plusieurs heures pendant lesquelles sa voiture fut fouillée de fond en comble puis il put continuer sa route. Cependant quelques jours plus tard, le 18 août 1974, au matin, il fut arrêté (enlevé) au Patriarche d’al-Quds et emmené pour interrogatoire. Il restera 4 ans dans les geôles sionistes sous le prétexte d’avoir profité de son statut diplomatique pour transporter des armes à feu du Liban à al-Quds et d’avoir eu des contacts avec des responsables militaires du Fath, à Beyrouth. Détenu illégalement par les autorités sionistes, un pseudo procès eut lieu où ses prises de position contre l’occupation illégale sioniste et pour la défense des droits du peuple arabe palestinien et le statut sacré pluriconfessionnel, éternel de Jérusalem furent répercutées dans la presse locale et régionale et quelque peu filtrées dans la presse occidentale. Le 9/12/1974, il fut condamné à 12 ans de prison.

èAprès son pseudo ‘jugement’, il fut enfermé dans un cachot, seul, subissant les pires humiliations malgré son titre et son immunité diplomatique. Cependant, il ne renonça jamais à la mission que lui avait confiée l’Eglise de Rome quand elle le nomma ‘vicaire patriarcal de Jérusalem’, d’être le « Gardien d’al-Quds » ni à ses positions patriotiques. Il développa un courant de solidarité entre les Palestiniens dans la prison et des opérations de commando palestiniennes extérieures exigèrent sa libération parmi d’autres détenus palestiniens. Il entama plusieurs grèves de la faim, une dernière, illimitée, en 1978, pour obtenir sa libération, sachant que les autorités d’occupation sionistes ne pourraient le laisser mourir dans leurs murs.

Plus d’un mois s’était écoulé quand ces dernières firent savoir au Vatican qu’elles seraient disposées à le libérer si le pape en faisait la demande formelle(3). Ce que fit le Vatican, ne comprenant pas ou se pliant au diktat sioniste. Pire ! Il fit de graves concessions à l’occupant sioniste (malgré les protestations de l’archevêque Capucci) qui allaient déterminer l’avenir de l’archevêque et peut-être même de tous les chrétiens au monde face aux prétentions américano-sionistes : comme le fait d’avoir accepté son bannissement de Jérusalem, de toute la Palestine, même de tout pays arabe, son interdiction de parler de la cause palestinienne... son éloignement à Rome et même en Amérique latine.

èLibéré fin 1978, l’archevêque Capucci – ne voulant pas remettre en cause la sainteté et l’autorité du Pape – fut donc banni à Rome puis en Amérique latine. Cependant, il profita de la mort du pape Paul VI puis de celle de son successeur puis de la nomination de Jean Paul II qui n’avait pas participé aux tractations sionistes, durant un court laps de temps pour se dégager des engagements pris par le pape avec les autorités sionistes (et non pas par lui).

èEn janvier 1979, invité officiellement par le président syrien Hâfez al-Assad, Hilarion Capucci se rendit en Syrie et assista à une réunion du Conseil National Palestinien dont il était membre. Le pape Jean Paul le rappela à Rome. Il y retourna mais en tant que conseiller auprès de l’ambassade syrienne à Rome avec un statut de diplomate. Il put ainsi continuer ses activités en faveur du peuple palestinien, en restant fidèle aux Enseignements du Christ.

La même année, il se rendit en Iran, comme intermédiaire dans le cadre de la prise des otages américains dans leur ambassade(4). Il y rencontra l’imam al-Khomeynî(qs) et l’imam al-Khâmine’i(qDp).

èIl passa ainsi ses années à intervenir là où il pouvait aider, appelant à l’unité des peuples contre l’entité sioniste et à la vigilance contre toutes les tentatives américano-sionistes de division (d’ordre confessionnel, tribal ou fanatique ‘takfiri’) et d’occupation territoriale (comme en 1982 au Liban, 2003 en Irak pour ne citer qu’elles). En décembre 2000, il se rendit à la frontière sud du Liban libérée le 25 mai 2000, avec le responsable du sud du Hezbollah, pour y lancer symboliquement des pierres en direction de l’entité sioniste, à défaut de pouvoir aller en Palestine occupée.

èLe 2/2/2009, il participa à la flottille Free Gaza qui transportait nourritures et divers matériels pour les Palestiniens de Gaza, subissant un blocus total, imposé par les forces d’occupation sioniste depuis 2007. Interceptés par les forces d’occupation sionistes, ils furent détournés à Ashdod puis expulsés.

èIl mourut le 1er janvier 2017 à Rome, à l’âge de 94 ans. Ses obsèques eurent lieu à Raboué (avant d’être inhumé à Sarba (Kesrouan)) au Liban, le 9/1/2017, sous une pluie d’hommages, l’archevêque Capucci étant considéré comme le « symbole vivant » de l’esprit de foi, de résistance et d’aspiration à la justice, un « grand défenseur de la cause palestinienne » et le « Gardien d’al-Quds ». Sa disparition fut vécue comme « une grande perte tant pour les chrétiens que pour les musulmans »..

*cf. la 1ère partie in L.S. No107.

(1)Ordre melkite d’Alep, l’une des congrégations orientales suivant la règle de saint Basile, ayant rallié l’Eglise de Rome en 1724.

(2)Il prit alors le nom d’Hilarion, du nom de St Hilarion qui, selon St Jerôme, était un ermite de Gaza (290-371), disciple de St Antoine (cf. L.S. No53 p23) et fondateur des premiers monastères palestiniens.

(3)Les relations diplomatiques entre le Vatican et l’entité sioniste ne furent établies qu’en 1993.

(4)Elle dura du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981.

www.lumieres-spirituelles.net     No109 – Ramadân-Shawwâl 1442 – Avril-Mai-Juin. 2021



Articles précédents:

1445 (2023-2024)

1444 (2022-2023)

1443 (2021-2022)

1442 (2020-2021)

1441 (2019-2020)

1440 (2018-2019)

1439 (2017-2018)

1438 (2016-2017)

1437 (2015-2016)

1436 (2014-2015)

1435 (2013-2014)

1434 (2012-2013)

1433 (2011-2012)

1432 (2010-2011)

1431 (2009-2010)

1430 (2008-2009)