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2022-07-27 | Readers 1040 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Réflexions sur le sermon 80 du Nahj al-Balâgha (5)


Réflexions sur le sermon 80 du Nahj al-Balâgha (5)

Intitulé « Après la bataille d’al-Jamal – du blâme des femmes »

Nous avons vu les dernières fois, 1-la traduction du sermon avec son étude lexicale, 2-un rappel des circonstances de la tenue d’un tel sermon public et 3-un premier commentaire (selon l’apparence), 4-les principales sources rapportant ce sermon, 5-sa confrontation avec le noble Coran et la tradition prophétique, 6-l’attitude à avoir vis-à-vis de ce sermon et 7-une étude un peu plus approfondie de ce sermon. Cette fois-ci, nous allons présenter 8-un petit rappel d’un certain nombre de points concernant la vision générale de l’Islam de la femme, déjà vus dans différents numéros de la revue L.S.

8-Rappel de la vision générale de l’Islam concernant la femme

—Dieu est le Créateur de toute chose. (cf. 62/39 az-Zumar)(1)

—Dont les êtres humains (hommes et femmes), créés d’une même origine unique : {Ô vous les gens, craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul « être » (nafs).}(1/4 an-Nisâ’)(2) C’est-à-dire l’ensemble des hommes et des femmes ont une même origine, sont créés d’une substance unique, d’une essence unique.

—Et toute chose, Il l’a créée de la meilleure façon : {qui a bien fait tout ce qu'Il a créé.}(7/32 as-Sajda)(3) C’est-à-dire sans manque, ni défaut (matériel ou spirituel, dans son essence, dans ses attributs..).

—De toutes Ses créations, l’être humain en est la plus parfaite. Il est comme un miroir qui réfléchit le plus les Attributs de Dieu et fait apparaître Ses Beaux Noms. Il renferme des dispositions/potentialités à la perfection qui ne se trouvent pas dans les autres créatures de Dieu. L’Etre Humain Parfait est le miroir le plus parfait des Noms de Dieu.(4)

—Il n’existe rien dans le noble Coran et dans la Tradition des Infaillibles(p), ni dans la philosophie islamique, disant que l’objectif final de l’être humain est moindre pour la femme. Tous sont d’accord pour dire que la femme (tout comme l’homme) peut atteindre le plus haut niveau de la Perfection, de la Proximité de Dieu (qu’Il soit Glorifié). Ainsi, le Prophète Mohammed(s) et s. Fâtimah az-Zahrâ’(p) sont considérés comme étant les miroirs les plus parfaits des Noms de Dieu. 

L’exemple de s. Fâtimah az-Zahrâ’(p)

L'imam al-Khomeynî(qs) disait à son propos : « J'ai trouvé dans le monde, une femme qui équivaut à l'ensemble des hommes, une femme qui est un modèle de l'être humain, une femme dans laquelle apparaît toute l'identité humaine. » (Safînah Nour, vol.6 p194)

C'est-à-dire, elle avait atteint le niveau de la réalité de l'être humain, qui est d'arriver au rang de la Proximité (morale, spirituelle et non pas matérielle) de Dieu Très-Elevé.

Il(qs) explique par ailleurs : « L'individu est une existence qui se meut du niveau de la nature (at-tabî‘at) au niveau du dissimulé (al-ghayb), à l'évanescence (al-fanâ) en Dieu. Et c'est ce qui est arrivé pour la Dame Sincère Pure. Elle a commencé du niveau de la nature et s'est mue en de mouvements moraux, aidée par la Puissance divine et l'Assistance du Dissimulé (al-ghayb), et est passée par ces étapes sous l'éducation du Messager de Dieu(s), jusqu'à arriver à un niveau que nul n'a pu réaliser sauf elle. » (Safînah Nour, vol.6 p185)

C'est-à-dire, « elle(p) était une femme au sens plein du terme et elle avait ces stations spirituelles qui étaient celles du Messager de Dieu(s) – que les Imams(p) avaient également avant que la question du gouvernement ne soit posée. Elle(p) les avait bien qu'elle n'ait pas été chef, ni juge, ni calife. » (cf. Wilâyah al-faqîh p24)

(L’Imam ‘Alî(p) est bien placé pour le savoir, ayant vécu une bonne partie de sa vie avec l’une des plus parfaites créatures de Dieu en ce monde, s. Fâtimah az-Zahrâ’(p).)

(cf. Le Martyre de l’Imam al-Hussein(p)-La 11e nuit pp273-282 aux Ed. BAA)

—Les potentialités sont présentes en tout être humain en tant qu’être humain. Les femmes ont les mêmes capacités (intellectuelles, spirituelles) que les hommes, les mêmes aptitudes, la même liberté de choisir, de prendre des décisions (suivre la Voie de Dieu ou celle du shaytân).  Et dans la mesure où une femme (s. Fâtimah az-Zahrâ’(p)) a pu atteindre ce plus haut rang, c’est qu’il n'y a pas de manque essentiel dans la nature de la femme. Les différences entre les êtres humains (hommes et femmes) résident dans la différence de la réalisation de ces potentialités.

—Par ailleurs, le regard de l’Islam – premier et primordial – se porte sur la dimension humaine (c’est-à-dire en tant qu’être humain), sur l’esprit (ar-rûh) de la personne où la différence de sexe n’a aucun rôle, où aucune supériorité ou préférence n’est accordée à l’homme sur la femme, uniquement parce qu’il est un homme.(5)

-Le critère de préférence auprès de Dieu est la piété, comme cela est précisé dans un verset adressé aux gens, après avoir évoqué qu’ils ont été créés d’un homme et d’une femme et qu’il a été fait d’eux des peuples et des tribus : {Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux..}(13/49 al-Hujurât)(6) Et par piété, il faut comprendre le fait d’obéir à Dieu, de faire ce qui est obligatoire (puis recommandé) et s’abstenir d’accomplir ce qui est interdit (puis détestable). Le plus pieux est celui qui se plie le plus aux responsabilités divines dans l’activation de ses potentialités/capacités.

-Au niveau du pardon et de la rétribution des actes (bons ou mauvais), Dieu ne fait pas de différence entre les hommes et les femmes comme cela est précisé dans le verset 95/3 Ale ‘Imrân. Ce sont les bonnes actions et la foi qui sont déterminantes.(7)

—Dans le noble Coran, il existe des versets qui blâment les êtres humains en général, hommes ou femmes, sans que cela remette en question leurs potentialités (cf. 72/33 al-Ahzâb, où l’être humain est qualifié d’injuste (zhalûmann) et d’ignorant (jahûlann) ; 15/43 az-Zukhruf, où il est qualifié d’ingrat évident (kafûrunn mubînunn) ; 19-21/70 al-Ma‘ârij, où il est qualifié de penchant vers l’aisance (halû‘ann), d’abattu (jazû‘ann) et de refuseur (manû‘ann). Ces versets indiquent de fait que beaucoup d’entre eux (hommes ou les femmes) pour ne pas dire la plupart, ne cherchent pas à réaliser les potentialités dont Dieu les a pourvus et se laissent influencer par les contingences du monde matériel ici-bas.

 

Est-ce à dire qu’il n’y a pas de différences entre l’homme et la femme ?

Personne ne peut affirmer cela, à commencer par le constat des différences physiques (certains hommes pouvant même aller jusqu’à abuser de la supériorité de leur force physique).

Du point de vue de l’Islam, les différences entre l’homme et la femme se situent au niveau des charges (taklîf), de certains actes à effectuer durant la vie en ce monde, c’est-à-dire au niveau de la répartition de certaines tâches exécutives qui renvoient à la « Lieu-tenance(8) apparente » (au « pouvoir exécutif ») étudiée au niveau du droit (fiqh) et qui ont toutes pour finalité l’obéissance à Dieu. (Dans la législation islamique, il y a deux types de règles : celles concernant indifféremment les hommes et les femmes (comme le savoir obligatoire pour tout Musulman), et celles spécifiques à l’un des deux sexes (comme le port du voile, le fait d’avoir un seul mari en même temps, pour la femme, comme l’obligation de subvenir aux besoins de la famille pour l’homme, etc.)).

Et dans cette différence extérieure, apparente, en ce monde, entre l’homme et la femme, il y a de nombreux secrets essentiels pour notre existence, notre bonheur, notre perfectionnement, dans la complémentarité en vue de la Proximité (de Dieu).

 

En résumé, les femmes ont donc les mêmes potentialités/capacités (intellectuelles, spirituelles) que les hommes, les mêmes aptitudes, la même liberté de choix, de prendre les décisions (de suivre la Voie de Dieu ou celle du shaytân).

Les différences d’avec les hommes apparaissent au niveau de l’exécution de certains actes, de certaines tâches durant la vie en ce monde. Autour de quoi tournent ces actes et ces tâches spécifiques des uns et des autres ? C’est ce que nous allons voir la prochaine fois dans le cadre de la vision générale de l’Islam concernant l’organisation de la société humaine.

(1){Dieu est le Créateur de toute chose}62/39 az-Zumar - اللَّهُ خَالِقُ كُلِّ شَيْءٍ

(2)1/4 an-Nisâ’ - يَا أَيُّهَا النَّاسُ اتَّقُواْ رَبَّكُمُ الَّذِي خَلَقَكُم مِّن نَّفْسٍ وَاحِدَةٍ

(3)7/32 as-Sajda - الَّذِي أَحْسَنَ كُلَّ شَيْءٍ خَلَقَهُ

(4)cf. L.S. No25 pp24-25)

(5)cf. L.S. No37 sur la vision de la femme et de la famille par l’imam al-Khâmine‘î(qDp).

(6)13/49 al-Hujurât - إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِندَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ

(7)cf. les v. 124/4 an-Nisâ’ & 97/16 an-Nahl & 35/33 al-Ahzâb.

(8)Le rang de la Lieu-tenance (al-khalîfat) divine – qui n’a aucun rapport avec la différence de sexe – dépendant du degré de perfection réalisé par l’être humain. (cf. L.S. No77 pp28-29).

www.lumieres-spirituelles.net     No117 – Moharram-Safar 1444 – Août-Septembre 2022


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