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2023-05-18 | Readers 897 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

De l’importance de dépenser (pour les autres) (1)


De l’importance de dépenser (pour les autres) (1)

Nous avons commencé, la dernière fois, l’étude d’une autre maladie du cœur liée à l’amour (blâmable) pour les biens/argent : l’avarice (al-bukhl) et nous en avons donné la définition selon la vision de l’Islam. Mais avant de voir ses marques/signes, nous allons ouvrir une parenthèse (dans ce numéro de la revue et dans le prochain) sur l’importance de la dépense dans l’Islam, vu les circonstances dans lesquelles nous vivons et du fait de la commémoration, le 24 du mois de Dhû al-Hijjah, du Jour de l’aumône (as-sadaqat). Voici, donc la traduction d’extraits d’un discours donné par s. Hassan Nasrallah(qDp) lors du mois de Ramadan 1444H (7/4/23), portant sur l’importance de l’aumône et de la dépense à la lumière des versets coraniques suivants.

Par le (ou grâce au) Nom de Dieu

الَّذِينَ يُنفِقُونَ فِي السَّرَّاء وَالضَّرَّاء وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ وَالْعَافِينَ عَنِ النَّاسِ وَاللّهُ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ

{… et à un Jardin (paradis) dont l’étendue est comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux,

qui dépensent dans l'aisance et l'adversité.}(133-134/3 Ale ‘Imrân)

ŒLa question de la dépense elle-même

« Dans ces versets coraniques, il apparait que la dépense est une qualité, qu’elle fait partie de l’identité du croyant, qu’elle est une partie de l’identité de la personne en tant que croyante.

D’habitude, le croyant est décrit comme craignant Dieu, comme priant, jeûnant, allant au Hajj, faisant de bonnes actions.

Ce verset affirme que la dépense est une partie fondamentale de l’identité du croyant, de sa culture, de sa religion, de sa nature, de son comportement durant toute sa vie. Comme il prie, il dépense. Et la dépense (al-infâq) est plus générale que ce qui est obligatoire

et ce qui est recommandé.

lIl y a beaucoup de versets qui parlent de gens qui prient et qui donnent la « zakât ».

La « zakât » est une des corroborations de la dépense obligatoire. Mais, du fait que les gens vivent plus dans les villes, la « zakât » provenant des récoltes (blé, orge, etc.) touche moins de gens. Il reste cependant la « zakât al-fitra » à donner à la fin du mois deRamadan (de la nuit de l’‘Aîd aumidi de l’‘Aîd).

Il y a aussi le « Khoms » (le cinquième à verser de l’excédent du revenu annuel) – un grand sujet – et toutes les sortes de « kaffârat » (les amendes expiatoires), etc. Tout cela fait partie de ce qui est obligatoire de dépenser.

Comme dépense recommandée, il y a les aumônes (as-sadaqât), le parrainage des orphelins, etc.

Ainsi, la dépense est une chose fondamentale et dans beaucoup de versets, Dieu Tout-Puissant encourage la dépense et promet une grande récompense.

Dieu (qu’Il soit Glorifié) a promis aux croyants de leur rendre ce qu’ils ont dépensé. Ainsi cette dépense ne diminue pas les biens, mais, au contraire, les augmente ! Car elle apporte la « barakat » (la bénédiction), et les rend prospères !

De plus ! Tu les trouves devant toi au Jour du Jugement Dernier.

Tes biens réels, à toi, sont ce que tu as dépensé pour ton « frère », selon un propos rapporté.

Alors que ce que tu as dépensé en ce bas-monde, le manger, le boire, ou autres, est parti, a fait son temps – cela fait partie de ce monde éphémère – alors que ce qui reste est ce que tu as dépensé pour ton Au-delà.

Dieu nous a promis que nous le trouverons présent dans l’Au-delà, au Jour de la Résurrection ainsi que les bonnes actions effectuées.

Dans un verset, Dieu annonce qu’Il prend directement l’aumône, pas les Anges, pas les autres.

أَلَمْيَعْلَمُواْأَنَّاللّهَهُوَيَقْبَلُالتَّوْبَةَعَنْعِبَادِهِوَيَأْخُذُالصَّدَقَاتِ

{Ne savent-ils pas que c’est Dieu Qui accueille le repentir de Ses serviteurs,

et Qui prend les sadaqât..}(104/9 at-Tawba)

Le fait que Dieu prend directement les aumônes (bien sûr c’est une expression imagée) que nous avons faites confirme son importance. Il prend les aumônes et c’est Lui qui les fait fructifier, croître en ce bas-monde et dans l’Au-delà.

يَمْحَقُاللَّهُالرِّبَاوَيُرْبِالصَّدَقَاتِ

{Dieu anéantit l’usure et faitcroître les aumônes}(276/2 al-Baqara)

Ainsi, il y a un encouragement à la dépense. Cela fait partie de la culture de l’être humain croyant, de son identité.

Dans l’aisance et dans l’adversité

Dans le verset cité tout en haut (134/3 Ale ‘Imrân), il est ajouté un détail : {qui dépensent dans l’aisance et l’adversité} c’est-à-dire que la personne soit dans une bonne situation matérielle ou, au contraire, dans une situation de gêne. La qualité de « dépenser » est plus générale.

Comme il est demandé au riche et au pauvre de prier, il est demandé au riche et au pauvre de dépenser, de donner en aumône. La dépense n’est pas spécifique à ceux qui ont de l’argent, aux riches mais concerne aussi les pauvres. C’est une question relative.

Certains pourront dire : « Le pauvre, qu’est-ce qu’il peut donner en aumône ? »

Même si ce n’est qu’une datte, un verre d’eau, un morceau de pain, s’il le donne en aumône, il réalise la qualité de la dépense pour laquelle Dieu a promis un « Paradis étendu » (cf. 133&134/3 Ale ‘Imrân).

L’importance du sujet est en premier lieu au niveau de l’intention, de l’esprit, de la qualité de la personne qui est derrière cet acte moral, humain. Même si cela est peu.

De plus, le peu + le peu + le peu + le peu + le peu… cela devient beaucoup. Quand beaucoup d’individus pauvres dépensent ce qui est peu et quand tout cela est réuni, cela devient beaucoup et a des effets. »

ŽA propos de la façon de donner

Quant à la façon de donner, sayyed Hassan Nasrallah(qDp) insista beaucoup sur le fait de sauvegarder la face (l’honneur, la pudeur) de celui qui reçoit l’aumône, de le respecter. Surtout qu’il n’ait pas un sentiment d’humiliation, d’abaissement, d’assisté, de dépendance par rapport au donateur.

« Il est connu de l’Imam ‘Alî(p) que quand quelqu’un venait lui(p) demander quelque chose, il(p) lui demandait de l’écrire sur un bout de papier ou autre, de le fermer et de le lui remettre. L’Imam(p) regardait le papier par la suite et faisait parvenir à cette personne ce qu’elle avait demandé.

Et s’il(p) voulait lui donner directement, il(p) ne regardait pas son visage pour ne pas voir ou sentir une quelconque gêne ou timidité sur le visage de la personne en question. Il est très important de sauvegarder la dignité de la personne.

Nous aussi nous devons veiller à cette chose.

[Et nous savons tous que l’Imam Alî fils de Hussein(p) as- Sajjâd(p) distribuait de nuit ses « aumônes » sans être vu !]

Parfois, certaines associations, quand elles offrent une aide à une famille, entrent, par exemple dans leur maison et prennent en photo le père, la mère, les enfants …

J’ai déjà eu l’occasion de le dire, il faut éviter cela – même pour les archives, [même pour donner une justification aux donateurs !] –. Le problème n’est pas que tu veuilles ou non l’exposer mais dans le simple fait d’orienter la caméra, l’appareil de photo sur le visage de cette personne à qui tu veux donner une aide ou un cadeau..

Cela ne convient pas, même si tu ne veux pas le descendre à la télévision ou sur Facebook.

Tu peux filmer autre chose, l’aide elle-même, le camion qui transporte les affaires, les personnes qui présentent l’aide [si elles sont d’accord]. Pas de problème, mais la famille, cela ne convient pas.

Le mieux est de dire de bonnes paroles. Et il faut veiller à ne pas humilier la personne, ne pas la blesser, qu’elle ne se sente pas abaissée ni obligée vis-à-vis du donateur !

Il en est de même quand on conseille une personne. Que le conseil soit donné face à face, pas sur les réseaux sociaux ! Cela peut avoir l’effet contraire.

Même si on ne peut peut-être pas faire ce que les Imams(p) et le Prophète(s) faisaient, on peut agir dans leur voie, faire au moins une partie de ce qu’ils(p) faisaient. »

A suivre…

pour connaître les effets de la dépense et de l’aumône sur l’individu et au niveau et de la société, et aussi découvrir d’autres aspects de la question comme celui de la gestion des aumônes et des dons et celui de comment éviter de créer une société d’assistés, ne comptant plus sur Dieu et sur ses propres efforts.

www.lumieres-spirituelles.net     No122  - Dhû al-Qa‘deh-Dhû al-Hijjah 1444 – Mai-Juin-Juillet 2023


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