Le manger béni !

Sheikh Misbâh Yazdî(qs)(1) raconte ce que sheikh Bahjat(qs)(2) lui raconta une nuit de l’Aîd, des souvenirs du passé.

Il y avait un grand savant à Qum que des commerçants de Téhéran aimaient beaucoup. Aussi quand ils se rendaient à Qum pour visiter sayyida Fâtimah al-ma‘sûmah(p), ils sentaient le besoin de profiter de l’occasion pour lui rendre visite, s’asseoir avec lui et écouter de ses enseignements.

A cette époque, il n’y avait pas d’électricité et toutes ces facilités, comme cela existe actuellement. Les magasins se fermaient au coucher du soleil et la ville devenait obscure. Il n’y avait plus d’activité dans cette ville dès qu’il faisait nuit.

Au maximum, des petites lampes à l’huile étaient apportées juste avant le coucher du soleil, les rues et les marchés étant faiblement éclairés.

Une fois, un groupe de commerçants rencontrèrent des problèmes en route (entre Téhéran et Qum) et arrivèrent tardivement à Qum, alors dans l’obscurité. Ils se demandèrent quoi faire et décidèrent de se rendre d’abord chez ce savant qu’ils aimaient tant. Même s’il faisait nuit, il était encore tôt. Ils allèrent à sa maison et frappèrent à sa porte.

Le savant sortit pour les accueillir, les invitant à entrer chez lui. Ils dirent qu’ils étaient nombreux (une dizaine ou une vingtaine de personnes) et qu’ils étaient juste venus pour le saluer et in shâ’ Allah, ils le verraient le lendemain.

Mais ce savant les empêcha de partir, insistant pour qu’ils entrent tous chez lui, leur disant : « Nous allons voir quoi faire. »

Ils entrèrent tous, s’assirent dans ce qui servait de salon pour recevoir les visiteurs.

Le savant alla auprès de sa femme et lui demanda ce qu’il y avait pour offrir aux invités, sachant que, dans une ou deux heures, ce serait le moment du souper. Sa femme lui dit : « J’ai prévu du riz pour deux personnes, toi et moi et il n’y a rien d’autre à la maison. » Le savant lui dit juste, d’un ton rassurant : « Tu m’informes juste avant le moment que tu voudras nous apporter le manger et tout ira bien. »

Le savant rejoignit ses invités. Ils discutèrent tous ensemble et passèrent un bon moment. Arriva le moment du souper. La femme prévint son mari (le savant) qu’elle allait servir ce qu’il y avait à manger.

Il se leva et lui demanda de lui apporter un morceau de tissu encore neuf (non utilisé, ni lavé). Elle le lui apporta. Il souleva alors le couvercle de la casserole, mit le tissu dessus puis passa trois fois sa main au-dessus, de gauche à droite, en disant « ‘Alî est le meilleur des humains et celui qui s’oppose à lui fait acte d’incroyance. » Puis il dit à sa femme de servir à manger. Elle présenta le repas et tous en mangèrent à satiété. Il en resta même dans la casserole ! 

Sheikh Misbâh Yazdî(qs) ajoute que sheikh Bahjat(qs) lui raconta cette histoire pour indiquer les faveurs du Prince des croyants(p).

L’intercession du nom de ‘Alî, le rappel de son nom sont des bénédictions.

Malheureusement, nous ne profitons pas davantage de ces bénédictions, nous n’y croyons pas suffisamment ni d’ailleurs de ces précieux rappels de sheikh Bahjat !

(1)Il rendit l’âme le 1^er janvier 2021 (1935-2021) cf. LS No108. – (2) Il rendit l’âme le 17 mai 2009 (1916-2009) cf. LS No2.

www.lumieres-spirituelles.net     No127 – Ramadân-Shawwâl 1445 – Mars.Avril-Mai 2024