Dieu dans le Jihâd !

« Et Dieu ! Dieu dans le Jihâd,

De vos biens, de vos personnes, de vos langues ! »

 Du Prince des croyants^(p),  Nahj al-Balâgha, Kitâb 47 p586/7,

à propos de ses recommandations à ses deux fils al-Hassan^(p) et al-Hussein^(p).

وَاللهَ اللهَ فِي الْجِهَادِ بِأَمْوَالِكُمْ وَأَنْفُسِكُمْ وَأَلْسِنَتِكُمْ فِي سَبِيلِ اللهِ.

Wa-llâha Allâha fî-l-jihâdi bi-amwâlikum wa anfusikum wa alsinatikum fî sabîli-llâhi

ual-jihâd  : nom dérivé du verbe (jahada) (dont l’idée fondamentale unique en la matière (ou racine) : dépenser son énergie et déployer ses efforts jusqu’à atteindre le but possible et l’extrême de ses capacités, l’effort pouvant être fourni au niveau des biens, du corps, des membres ou de la pensée, dans la voie de Dieu (qu’Il soit Exalté) ou pour les chemins de ce bas-monde ou des motifs personnels) = la lutte, le combat. (cf. Dico p73)

ubi-amwâli-kum : pl. de (mâl) (dont l’idée fondamentale unique en la matière (ou racine) : ce que possède un individu de façon absolue, en argent, esclaves, bétails, les biens en général, ayant une valeur en soi et se rapportant à une personne) = ce qui est possédé, biens.. (cf. Dico p396)

+(kum) : adj. possessif à la 2^e p. du pl. = vos

uanfusi-kum : pl. de (nafs) dérivé de (nafasa) (dont l’idée fondamentale unique en la matière (ou racine) : l’individuation du point de vue de la chose elle-même, l’élévation en qqch en tant que tel, l’individuation étant l’élévation) =  l’âme (et non pas ‘l’esprit’ en tant que l’esprit est éternel, ne pouvant mourir ni être tué). (cf. Dico p414)

ualsinati-kum : pl. de (lisân) qui désigne l’organe particulier utilisé pour parler, la langue.

Et de là, dérivent les autres sens : le langage, la langue parlée, l’idiome. (cf. Dico p369)

usabîl : le chemin facile, la voie naturelle, étendue, menant à un point visé, matériellement ou moralement (correspondant à la nature fondamentale (fitrî) (dans la voie de Dieu)). Il diffère d’(at-tarîq) (qui indique le chemin résultat d’une action, d’une fabrication, d’une préparation, non pas avec facilité) et d’(as-sirât) (qui indique la voie large claire, de façon absolue). (cf. Dico p178)

Parmi ses recommandations, le jihâd dans la voie de Dieu en précisant par (ou de) ses biens, c’est-à-dire en les dépensant pour les nécessiteux, en n’étant pas avare avec les serviteurs/adorateurs de Dieu, de sa personne, c’est-à-dire en combattant sur les champs de bataille, en vue de la Vérité et d’élever la Parole de Dieu, et de sa langue, en disant la vérité face au tyran injuste qui veut légitimer ses positions et ses actes, le mettant à découvert, le faisant choir et en l’achevant. 

                                      (d’après SharhNahj al-Balâgha de s.‘Abbas ‘Alî al-Moussawî, vol.4 p490)

La 6^e recommandation du Prince des croyants^(p) à ses deux fils al-Hassan^(p) et al-Hussein^(p) concerne le jihâd. Ce qui est visé dans le jihâd « de sa personne » est la présence sur le champ de bataille pour faire face aux ennemis de l’Islam et des Musulmans et protéger l’Islam et les pays musulmans des agressions et hostilités ; celui « de/par/avec ses biens », (…) à notre époque, l’ensemble des sortes d’aides matérielles et aussi celles concernant les aspects culturels et sociaux pour renforcer les bases de l’Islam dans la réalité des sociétés islamiques ; quant à celui « de/par sa langue », la défense logique, la diffusion rationnelle, permanente des enseignements de l’Islam, de ses règles.

Le jihâd est une règle générale présente dans le monde de la nature (at-tabî‘at) (comme par exemple la lutte contre les microbes, la maladie, pour la croissance, la protection de tout vivant, etc.).

(d’après Nafahât al-wilâyat, Sharh‘asrî  jâmi‘ li-Nahj al-Balâgha de sh. Makârem Shîrâzî, vol.10 pp218-220)

www.lumieres-spirituelles.net     No130 – Rabî‘ I & II 1446 – Septembre-Octobre 2024