Le Prophète Yehia^(p) et Iblis (2)

Selon un hadîth du Messager de Dieu^(s), les visites de l’ennemi de Dieu, Iblis, étaient nombreuses et familières auprès du Prophète Yehia^(p) fils de Zaccharia^(p). Un jour, le Prophète Yehia^(p) lui demanda quelque chose de particulier.

—[le Prophète] Yehia^(p) fils de Zaccharia^(p) lui dit [à Iblis] : « J’ai une question particulière me concernant. »

­Il[Iblis] lui^(p) dit : « Oui ! Demande ! »

—Il^(p) dit : « Est-ce que tu as pu trouver en moi une occasion pour toi [sur moi], au niveau d’un regard, d’un mot prononcé ou une préoccupation au niveau du cœur ? »

­Il lui^(p) dit : « Par Dieu ! Non ! Sauf qu’il y a une qualité qui m’a plu chez toi. Elle s’est multipliée en toi au point d’atteindre un niveau respectable auprès de moi. »

—[En entendant cela], la couleur du [Prophète] Yehia^(p) changea, son âme se serra, les veines de son cou se gonflèrent et il^(p) perdit connaissance. Puis il^(p) demanda : « Quelle est-elle, ô Abû Murrat ? »

­Il dit : « Tu es un grand mangeur. Parfois tu manges beaucoup au point d’être complètement rassasié, d’être envahi par la faiblesse, le sommeil, la lourdeur, la paresse et la somnolence. Alors, parfois tu t’endors sur le côté à des moments où tu te levais, durant la nuit. Et cela me plait beaucoup en toi. »

—Il^(p) dit : « Tu vois en cela une chance pour toi sur moi ? »

­Il dit : « Oui ! »

—Il^(p) dit : « Quoi de plus pénible pour ton plaisir et de plus terrible pour ton mouvement ! [c’est-à-dire comment cela ?!] »

­Il dit : « Je t’ai rappelé [cela] et tu ne t’en souviens pas.

En résumé, l’ensemble [des choses] que Dieu déteste est mon choix,

et l’ensemble[des choses] qu’Il aimem’est détestable/repoussant. (…)

Ce qui me repousse et m’attriste : les bonnes choses licites ;

ce qui me plaît et me réjouit : les mauvaises choses illicites. » (…)

[Ensuite, il dit :] « [Si tu me demandes ce qui me fait plaisir,] il te suffit, ô Yehia, le fait que j’ai pu avoir une occasion (une chance) sur toi. »

—[Le Prophète] Yehia^(p) dit : « Et as-tu trouvé en moi d’autres occasions durant ma vie, autres que celle tu as évoquée ? »

­Il lui^(p) dit : « Par Dieu ! Non ! Que cela ! »

—[Le Prophète] Yehia^(p) dit : « Je m’engage devant Dieu Tout-Puissant, d’un vœu obligatoire, de sortir de ce monde ici-bas en n’étant plus rassasié de la nourriture ! »

­Iblis se mit en colère et s’attrista de l’avoir informé de cela.

[Le Prophète] Yehia^(p) était [maintenant] sur ses gardes et s’était immunisé.

Il dit : « Tu m’as trompé, ô fils d’Adam. Tu m’as brisé le dos en me trompant. Et moi je m’engage devant Dieu, mon Seigneur, d’un vœu obligatoire, que je ne conseillerai plus personne ! Tu as eu le dessus sur moi, ô fils d’Adam ! Tu m’as brisé le dos en me trompant, en te sauvant de moi. »

Il sortit de chez lui^(p) en colère.

 (Du Messager de Dieu^(s), Bihâr, vol.60 H71 pp232-234,

citant « Ghawri al-Umûri’ » d’at-Tirmidhî.)

(1)Cf. Lumières Spirituelles No103 p13.

www.lumieres-spirituelles.net     No130 – Rabî‘ I & II 1446 – Septembre-Octobre 2024