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2024-11-01 | Readers 194 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

A propos de l’abandon du jihâd !


A propos de l’abandon du jihâd !

« Celui qui l’abandonne[le jihâd]de plein gré (oupar aversion),

[1] Dieu le revêt de l’habit de l’humiliation ;

[2] le malheur l’englobera ;

[3] il sera assujetti par la vilénie et le dédain ;

[4] il parlera à tort et à travers, sans raison (ouson cœur sera voilé d’ombres).

[5] Le droit (oule vrai) lui sera ôté (pour être transféré à quelqu’un d’autre) pour avoir délaissé le jihâd.

[6] La disparition (oul’extinction) lui sera imposée

(ouil devra subir le fait d’être diminué).

[7] La justice (oul’équité) lui sera refusée (oudéniée). »

 du Prince des croyants(p),  Nahj al-Balâgha, Khutbat 27 pp119-120

فَمَنْ تَرَكَهُ رَغْبَةً عَنْهُأَلبَسَهُ اللهُ ثَوْبَ الذُّلِّ،

 وَشَمِلَهُ البَلاَءُ، وَدُيِّثَ بِالصَّغَارِ وَالقَمَاءَةِ،

وَضُرِبَ عَلَى قَلْبِهِ بِالْإِسْهَابِ (او بٍالإِسْدَادِ)،

 وَأُدِيلَ الحَقُّ مِنْهُ بِتَضْيِيعِ الجِهَادِ،

وَسِيمَ الخَسْفَ، وَمُنِعَ النَّصَفَ.

Fa-man taraka-hu raghbatann ‘anhu, albasa-hu Allâhu thawba adh-dhulli,

wa shamila-hu al-balâ’u, wa duyyitha bi-s-saghâri wa-l-qamâ’ati,

wa duriba ‘alâ qalbihi bi-l-is’hâbi  (ou bi-l-isdâdi), wa udîla-l-haqqu min-hu bi-tadyyî‘i al-jihâdi

wa sîma al-khasfa wa muni‘a an-nasafa.

uraghbat ‘an: le désir, le penchant confirmé vers ce qui est bien ou mal, visible ou pas, moins fort qu’(ash-shawq) + (‘an) = l’aversion. (cf. Dico p155)

uadh-dhull : nom d’action du verbe (dhalla) (dont l’idée fondamentale unique en la matière (ou racine) : l’opprobre, le rabaissement à l’opposé de ce qui est plus élevé que lui) = le fait d’être abaissé, l’humiliation, le rabaissement, l’opprobre. (cf. Dico pp136-&37)

ushamila  : verbe (shamala) (dont l’idée fondamentale unique en la matière (ou racine) : le fait d’englober une (ou des) chose(s), de sorte de la couvrir et de la recouvrir) = englober et couvrir. (cf. Dico p217)

ual-balâ’ : nom dérivé de (balw) (dont l’idée fondamentale unique en la matière (ou racine) : faire survenir des transformations, renversements ou changements pour atteindre ou obtenir les résultats attendus, avec gêne et limitation) = transformation, renversement, épreuve. (cf. Dico p43) Et par suite, malheur, adversité, fléau.

uduyyitha  : verbe (dayyatha), à la voix passive = être abaissé, avili.

uas-saghâr  : nom d’action de (saghura) (être petit, s’amoindrir) = le fait de mépriser, l’abaissement, l’avilissement, la diminution, la mesquinerie. (cf. Dico p231)

ual-qamâ’at  : nom d’action du verbe (qamu’a) = le fait d’être petit et d’être regardé avec dédain, l’avilissement, l’abaissement.

ual-is’hâb : nom d’action du verbe (as’haba) à la 4e f. dérivée = le fait de beaucoup parler, à tort et à travers, sans raison.

ual-isdâd : pl. de (sadd) = obstacles, barrières, ombres.

uudîla : verbe (adâla) à la 4e f. dérivée, à la voix passive = subir le fait qu’une chose soit passée d’une personne à une autre, qu’elle lui soit ôtée pour la donner à une autre.

utadyyî‘ : nom d’action du verbe (dâ‘a) à la 2e f. dérivée = le fait de laisser tomber, d’abandonner, de délaisser.

usîm : nom dérivé du verbe (sâma) (contraindre qqun à qqch, imposer, infliger) = le fait de subir, d’être infligé.

ual-khasf  : nom d’action de (khasafa) = le fait de disparaître, de décroître, d’éclipser, diminution, décroissance, disparition, humiliation.

uan-nasaf  : nom dérivé de (nasafa) (faire justice, traité avec équité) = la justice, l’équité.

Après avoir évoqué les avantages du jihâd, l’Imam(p) évoque les méfaits de son abandon. [En ce qui concerne les deux premiers méfaits] l’humiliation accompagnera toujours celui qui aura abandonné le jihâd, et il sera toujours plein de soucis et d’inquiétudes. [En ce qui concerne le 3e], les ennemis prendront de l’ascendant sur lui et l’humilieront. Il apparaîtra médiocre, vile. [Quant au 4e], il deviendra incapable de gérer ses affaires, de régler ses problèmes, de se sortir de tout ce qui l’entoure. (Ou, il parlera beaucoup, à tort et à travers, sans raison, par peur et effroi, quand il se trouvera face à des offensives contre lui.) [Quant au 5e], le droit (ou le vrai) prendra vengeance de lui en tant qu’il subira humiliation et mépris. [Quant aux 6e et 7e], il sera touché par l’humiliation et le mépris et personne ne viendra à son secours et lui donnera son droit, soit par injustice (on ne voit pas un oppresseur donner son droit à l’opprimé) soit pour d’autres raisons comme la négligence, l’indifférence, l’absence de prendre sa défense.

(d’après SharhNahj al-Balâgha de s.‘Abbas ‘Alî al-Moussawî, vol.1 p228)

Dans son fameux discours sur le jihâd annonçant qu’il est une des portes du Paradis, l’Imam(p) expose les méfaits de son abandon qu’il(p) résume en 7 points, après avoir précisé cependant qu’il s’agit d’un abandon volontaire, excluant de fait ceux qui ont des excuses les empêchant de mener le combat, comme l’infirmité, la maladie, etc. Donc, en 1er lieu, Dieu le revêtira de l’habit de l’humiliation. Puis (2), le malheur l’englobera – que ce soit au niveau d’un individu ou d’une nation –. (3) Il sera diminué, avili (le 1er mot indiquant plutôt l’humiliation et le 2nd le mépris). (4) Son cœur perdra la raison, ou il parlera beaucoup sans raison. C’est-à-dire il n’arrivera pas à percevoir les vérités telles qu’elles sont, vivant dans l’imaginaire et la crainte face à l’ennemi, se réfugiant dans des fabulations. (…) (5) En perdant le jihâd, le droit/le vrai lui sera ôté pour être transféré à autre que lui, parce que le droit est pris et non pas donné. (6)  Ce qui attire l’attention dans le mot (al-khasf) et (al-khusûf) est la disparition de la lumière de la lune et sa dissimulation par rapport à la terre. Et le mot (sîm) vient de la matière (sawm) qui signifie le mouvement suite à quelque chose. Ainsi, le sens global serait : ceux qui abandonnent le jihâd cheminent vers la disparition et l’extinction. C’est ce que l’on peut constater avec clarté à propos des nations et des pays qui ont abandonné le jihâd.(1). (7) Enfin, la justice lui sera refusée, n’ayant plus les moyens de défendre ses droits ou de les acquérir.

Ainsi, le jihâd n’a pas que des bienfaits moraux et transcendantaux (par rapport à l’Au-delà), mais il est bénéfique pour ses effets et ses bénéfices en ce monde. Qui demande l’humiliation, le mépris, accepte la violation de ses droits, en ce monde ?

 (d’après Nafahât al-wilâyat, sharh‘as  jâmi‘ li-Nahj al-Balâgha de sh. Makârem Shîrâzî, vol.2 pp93-95)

(1)L’interprétation de sheikh Shîrâzî diverge de celle de la plupart des commentateurs selon laquelle il sera frappé d’infamie ou d’humiliation : il y aurait là une répétition de ce qui a été dit avant.

www.lumieres-spirituelles.net     No131 – Jumâdî I & II 1446 – Novembre-Décembre 2024


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