Mes deux amours

Oum ‘Âhed était à la tribune et parlait devant une assemblée de femmes après que son fils fut tombé en martyre. Elle raconta :

« Mon fils ‘Âhed voulait rejoindre ses camarades en Syrie pour combattre les terroristes takfiris. A chaque fois, je lui disais que je n’étais pas d’accord et je ne le lui permettais pas.

Le jour où il fut vraiment décidé à partir, j’essayai à nouveau de l’en dissuader.

Je lui dis que je ne désirais pas qu’il participât à cette guerre [en Syrie]. J’avais peur de le perdre dans une guerre qui ne me semblait pas claire.

Et comme à son habitude, il s’assit près de moi, avec un grand sourire (aux lèvres). Il essayait de me convaincre avec sa gentillesse, son bon cœur et sa morale élevée. Son sourire émanait de son humble tendresse.

Il essaya à nouveau de me convaincre. Mais il n’y arriva pas.

Je lui dis : « Je suis prête, disposée à te perdre martyr dans un affrontement avec l’entité sioniste qui occupe nos terres et cherche à usurper nos droits, mais … »

Il ne me laissa pas terminer ma phrase et me dit : « C’est sayyida Zeinab^(p) qui est en danger, ô maman ! Tu serais contente si elle était capturée une seconde fois ! »

Je baissai la tête et gardai le silence. Que pouvais-je répondre à cela ?

Et j’acceptai qu’il s’en aille.

Aujourd’hui, je vous dis : j’avais au monde deux amours : l’Imam al-Hussein^(p) et mon fils ‘Âhed. Ce que j’ai fait c’est que j’ai fait don d’un amour en rançon et fidélité à l’autre amour dans la Voie de Dieu. »

Tiré de Zhilâl Zeinab (1), p35

www.lumieres-spirituelles.net     No132 – Rajab-Sha‘bân 1446 – Janvier-Février 2025