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2024-12-27 | Readers 136 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

L’avarice (al-bukhl) (11) 4-Ses origines (2)


L’avarice (al-bukhl)(11)

4-Ses origines (2)

Voici l’étude d’une autre maladie du cœur liée à l’amour (blâmable) pour les biens/argent : l’avarice (al-bukhl). Après avoir vu sa définition, ses marques/signes et ses effets, nous terminons de voir ses origines.

Après avoir vu que les deux premières origines de l’avarice évoquées dans les propos rapportés et dans les livres de morale islamique, notamment de l’imam al-Khomeynî(qs) – 1-la force des instincts/passions ; 2-le voilement de la fitra (la nature fondamentale de l’être humain) –, voici les dernières origines mentionnées pour l’avarice, revenant toutes à l’incroyance.

3)La mauvaise opinion de Dieu

Il est rapporté du Messager de Dieu(s) et du Prince des croyants(p) à la fin du propos vu précédemment (1)(2) : « La mauvaise opinion [de Dieu] les rassemble [l’avarice, la lâcheté et l’avidité]. »(1)(2)

Il est rapporté du Prince des croyants(p) :

« L’avidité (al-hirs) et la forte avarice (ash-shuhh) sont bâties sur le doute et le peu de confiance en Dieu. »(3)

« L’avarice de ce qui est présent est une mauvaise opinion de l’Adoré. »(4)

« La « mauvaise opinion » de Dieu (sû’ azh-zhunn) est une question de croyance qui tourne autour de la question de la foi et de l’incroyance. C’est un état, un degré de négation de Dieu. Comme si une personne ne croyait pas que Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) puisse lui donner ceci, ou lui faire atteindre cela. Ou, s’Il lui a donné une chose, Il ne la lui donnera peut-être pas une autre fois. C’est une maladie très répandue parmi les gens. Si une personne connaissait réellement son Seigneur et croyait vraiment en Lui, il n’aurait pas une mauvaise opinion de Lui.

D’habitude, quand on a une mauvaise opinion de quelqu’un, c’est sans doute parce qu’on a vu en lui une faiblesse, un défaut, une déficience ou une ignorance. Mais si on le voit maîtrisant toutes les situations à la perfection, connaissant tout ce qui s’y rattache dans le moindre détail, est-ce que l’on aura une mauvaise opinion de lui ? En le voyant dominer toute la question et pouvoir la réaliser sous l’ensemble de ses aspects, y a-t-il là matière au doute ?

Donc ces instincts/dispositions (gharâ’iz) cités précédemment(5) (l’avarice, l’avidité, etc.) sont donc des effets de l’incroyance.

On trouve dans d’autres propos rapportés que l’avarice est considérée comme de l’incroyance ou, en d’autres termes, l’incroyance se manifeste sous forme d’avarice. Bien sûr, cela est lié à la vie quotidienne de l’être humain, à la nature de sa vie sur terre.

Par exemple, quand un être humain, avant même qu’il n’ouvre les yeux à ce monde, est l’objet des Bienfaits innombrables de Dieu et est placé sous Sa Providence permanente, et que cette situation dure durant son enfance, son adolescence, et même durant toute sa vie et après cela, il devient avare ! Combien cela est choquant, blâmable ! Quelle ingratitude ! Ce n’est pas une question aussi simple !

Il se peut qu’il arrive quelque chose à un homme dont il prend leçon et qu’il oublie par la suite. Mais quelqu’un qui bénéficie en permanence de la Providence divine et de Ses Bienfaits absolus, incalculables, innombrables, l’oublie et devient ensuite avare !?

Alors, d’où vient l’avarice ? Elle provient de l’absence de connaissance (de reconnaissance) ces Bienfaits absolus et de la volonté d’attribuer à Dieu Tout-Puissant un manque. (Que Dieu nous protège d’une telle attitude !).

C’est pourquoi le Prince des croyants dit : « Celui qui a la certitude de la suite (khalafa) [que Dieu va continuer à donner] est généreux dans ses dons. »(6) Celui qui sait avec certitude que celui qui donne une première fois, peut donner une seconde, une troisième fois.., ne fait pas attention à ce qu’il dépense parce que le Don vient de Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) et qu’Il l’apporte de Ses propres Mains ; comme Il l’a apporté des fois et des fois, Il l’apportera encore des fois et des fois.

Conférence de sayyed Abbas Noureddine 15/3/2006

« Les racines fondamentales de ce vice moral comme pour les autres vices moraux se situent au niveau de la faiblesse des piliers de la foi et de la connaissance de Dieu. Si cette personne est convaincue que Dieu (qu’Il soit Exalté) est Puissant sur toute chose, que l’ensemble des clés des biens et des bénédictions sont entre Ses Mains (qu’Il soit Exalté), il est obligatoire qu’elle croie qu’Il tiendra Ses Promesses par rapport aux conséquences des dépenses dans la Voie de Dieu au niveau matériel et moral.

Si la personne vit selon cette conviction, il n’y a pas de possibilité pour qu’elle pollue son cœur par l’avarice et la rétention (le refus de donner). »

Al-Akhlâq fî-l-Qurân de sh. Makârem ash-Shîrâzî, vol.2 pp356-357

4)L’amour pour ce bas-monde et ses corollaires

Ash-Sheikh an-Narâqî dit, dans son Jâmi‘u as-sa‘âdât :

« L’avarice (al-bukhl) est un des fruits et des résultats de l’amour pour ce bas-monde. Elle est un des pires vices. »(7)

« Le contraire de l’avarice (al-bukhl) est la générosité (as-sakhâ’).

[Cette dernière] est un fruit de l’ascétisme (az-zuhd), tout comme l’avarice est un fruit de l’amour pour ce bas-monde. »(8)

5)Son fondement est l’Enfer

Il est rapporté du Messager de Dieu(s) :

« [Dieu] a créé l’avarice (al-bukhl) de Son aversion (maqtihi) [pour elle] et Il a placé sa tête bien ancrée dans le fondement (le tronc ou les racines) de l’arbre « az-zaqqûn », en a fait descendre certaines branches vers le monde ici-bas. Ainsi, elle fait entrer dans le Feu [de l’Enfer] celui qui s’y accroche.  L’avarice est [provient] de l’incroyance et l’incroyance est dans le Feu [de l’Enfer]. »(9)

De lui(s) également :

« L’avarice (al-bukhl) est un arbre qui pousse dans le Feu [de l’Enfer]. »(10)

(1)cf. L.S.No131p24 citant ‘Ilal  ash-Sharâ’i‘, p559 H1 cité par Mîzân al-hikmat, au mot (hirs), vol.2 p320.

(2)Nahj al-Balâgha, Risâlat à Malek al-Ashtar No53 p596.

(3)Ghurar al-hikam No6195, cité par Mîzân al-hikmat, au mot (hirs), vol.2 p320. (Cf. Ghurar al-hikam, p236/7 No31 en Fs.)

(4)Ghurar al-hikam No1258, cité par Mîzân al-hikmat, au mot (bukhl), vol.1 p351, cité par 11000 hikmat min l’Imam ‘Alî(p) d’Abd al-Wâhed al-Âmadî at-Tamîmî, (al-bukhl) p54.

(5)Cf. L.S. No126.

(6)Nahj al-Balâgha, Qisâr al-hikam No139 p682.

(7)Jâmi‘u as-sa‘âdât de sh. Narâqî, vol.2 p342.

(8)Jâmi‘u as-sa‘âdât de sh. Narâqî, vol.2 p344.

(9)Jâmi‘u as-sa‘âdât de sh. Narâqî, vol.2 p343 (ou p85) citant Kanz al-‘amâl d’al-Mutaqî al-Hindî.

(10)Jâmi‘u as-sa‘âdât de sh. Narâqî, vol.2 p343 cité aussi par Al-Akhlâq fî-l-Qurân de sh. Makârem ash-Shîrâzî, vol.2 p355.

www.lumieres-spirituelles.net     No132 – Rajab-Sha‘bân 1446 – Janvier-Février 2025


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